Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
⚢ Fictions lesbiennes ⚥
Mises à jour !

Nouveauté :
  FTF, STF ou TTF ? MPLC ! (One-shot bonus Le Bunker) de Claire_em

Projets en cours :
  ❂ Errance en co-écriture avec Claire_em (20% - 90 pages).
  ❂
εξέγερση - L’Insurrection des Arcans (Troisième et dernière partie).

Publicité
⚢ Fictions lesbiennes ⚥

Claire-em

1 juillet 2012

Chapitre 6 : Blackout.

Liz se laissa retomber contre la porte après l'avoir refermée derrière elle. Un profond soupir s’échappa de ses lèvres et elle se passa une main sur le visage dans l’espoir de faire fuir le sommeil qui la guettait déjà.

- Quelle heure il est là ? marmonna-t-elle pour elle-même en regardant sa montre, les sourcils froncés. Hmm, 19h17.

Elle grimaça.

- Ca fait peut-être un peu tôt pour se glisser sous la couette.

En vérité, elle venait de passer une semaine interminable, à jongler entre corrections des évaluations, les cahiers du jour, les leçons copiées... Sans oublier la surveillance de la cantine, du portail, des récrés ; les photocopies à faire, les rencontres avec les parents ou entre collègues pour un sujet ou un autre... Son temps libre avait fini par cruellement s’amenuiser et elle en était venue à devoir travailler pendant sa pause déjeuner, le soir à la maison ainsi que sur les journées où elle était censée être de repos.

- C’est ma première année d’enseignement, et j’en ai déjà marre, soupira-t-elle à nouveau.

Elle exagérait, bien sûr, mais même si elle pensait exercer un métier passionnant, elle ne pouvait s’empêcher d’espérer que les suivantes seraient plus calmes, ses élèves étant particulièrement turbulents cette année.

- Voilà l’euphémisme du siècle, pensa-t-elle en déposant son sac à main sur le petit meuble jouxtant l’entrée. Eva ? appela-t-elle finalement. Je suis rentrée !

Aucune réponse ne lui parvint et elle fronça un instant les sourcils, perplexe avant qu’un sourire ne vienne se dessiner sur ses lèvres lorsqu’elle huma le bouquet de magnolias qu’elle comptait lui offrir. Ses fleurs préférées, pensa-t-elle d’un air satisfait.

Un peu plus d’un mois auparavant, elles avaient appris qu’un nouveau membre allait bientôt agrandir leur petite famille, et Liz avait décidé de couvrir son épouse de petits présents tout au long de sa grossesse afin de la remercier de leur faire un aussi beau cadeau.

Cependant, elle devait bien admettre qu’elle n’avait pas toujours été positive à ce sujet. Car, bien qu’elles fussent déjà mariées, Liz n’avait pu s’empêcher de vouloir attendre encore un peu lorsqu’Eva avait amené le sujet sur la table, après tout, elle avait à peine vingt-quatre ans et se sentait encore plutôt jeune, sans compter qu’elle venait tout juste de commencer sa carrière professionnelle. Mais Eva, qui elle allait fêter ses trente bougies, avait senti son envie d’agrandir la famille la tirailler sérieusement, et, après une sérieuse conversation dûment réfléchie, elles avaient décidé de se lancer.

Liz sourit, elle était plutôt impatiente désormais, et ne cessait depuis de se demander à quoi ressemblerait leur petit ange. Et si c’était une petite fille ? Comment serait-elle ? Blonde aux yeux chocolat comme Eva ? Ou brune au regard d’azur comme elle ? Son cousin ayant accepté d’être le donneur, leur bébé possèderait une partie d’ADN commune avec elle, et elles en étaient tout particulièrement ravies.

Et si c’était un garçon ? Poursuivit-elle en se dirigeant vers la cuisine afin de mettre les fleurs dans un vase. Hériterait-il du caractère farceur de son épouse ou serait-il plutôt sérieux comme elle ? Liz sourit. Après tout, que ce soit un garçon ou une fille, qu’il ou elle ressemble plus à Eva ou plus à elle, elle savait que ce bébé n’en serait pas moins aimé et pas moins accepté dans leur famille, bien au contraire.

Les fleurs joliment positionnées dans leur vase, au centre même de la table de cuisine, Liz partit à la recherche de sa moitié étonnement silencieuse.

- Eva ? appela-t-elle à nouveau en se dirigeant vers la chambre, la soupçonnant d’être en train de faire une sieste.

Le premier trimestre n’avait pas pardonné à Eva, et entre les nausées matinales, ses seins de plus en plus douloureux, et la fatigue qui ne la quittait plus, elle était constamment extenuée.

Du bruit en provenance de la salle de bain lui parvint et Liz s’arrêta avant de passer la tête à l’intérieur de la petite pièce, se réjouissant déjà à l’idée de rejoindre sa douce dans un bain moussant.

- Ev...

Sa voix faiblit pour finalement s’éteindre et elle sentit aussitôt le sang quitter son visage face à la vision qui s’offrait à elle.

- Oh mon dieu, souffla-t-elle en se laissant tomber à genoux au côté d’Eva.

Recroquevillée à même le sol, les mains désespérément accrochée à son ventre, Eva se balançait d’avant en arrière tout en alternant entre respiration difficile et râles de souffrance.

- Eva ? appela Liz d’une voix inquiète, ses mains tremblantes se glissant dans son cou afin de pouvoir croiser son regard.

Eva releva la tête et Liz sentit aussitôt son cœur s’arrêter dans sa poitrine ; son visage, baigné de larmes, était d’une pâleur effrayante et sa respiration irrégulière. La panique s’empara d’elle mais elle fit de son mieux pour ne pas la laisser paraître.

- Eva, amour, parle-moi, dit-elle en caressant frénétiquement son front et ses joues. Oh mon dieu, pensa-t-elle avec horreur. Elle est gelée.

Le visage d’Eva se contracta à nouveau avant qu’elle ne lâche dans un souffle :

- Mal. Hôpital.

Liz se gifla intérieurement pour ne pas y avoir pensé plus tôt et elle l’embrassa rapidement sur le front avant de sortir de la pièce en courant à la recherche de son téléphone portable. Elle fut de nouveau à ses côtés à peine quelques minutes plus tard :

- Ca va aller, mon amour, ça va aller..., chuchota-t-elle frénétiquement contre les cheveux d’Eva alors qu’elle luttait elle-même contre la peur et les larmes.

Une nouvelle contraction força Eva à gémir de douleur et elle resserra un peu plus son étreinte, priant pour que l’ambulance qu’elle venait d’appeler se dépêche d’arriver.

- Non..., renifla Eva tout en relâchant un soupir tremblant, de nouvelles larmes inondant ses joues. Il y a trop de sang Liz, trop de sang...

Liz regarda autour d’elle et elle remarqua pour la première fois la mare de sang qui s’était formée entre les jambes d’Eva, et dans laquelle elle était accroupie. Elle ferma les yeux alors que son estomac se nouait.

- Shh, amour, ça va aller..., répéta-t-elle à nouveau, incapable de savoir qui elle essayait réellement de rassurer.

Oh mon dieu, pensa-t-elle. Faites que tout aille bien, je vous en supplie.

💕

Reprenant connaissance, Eva se sentit tout d’abord désorientée, et elle dut cligner des paupières à plusieurs reprises à cause de la lumière aveuglante. Lorsqu’enfin elle y fut habituée, elle mit plusieurs secondes à réaliser qu’elle se trouvait dans une chambre d’hôpital, et que le visage d’un docteur était penché juste au-dessus d’elle.

- Mlle Andreone ? demanda-t-il en étudiant ses traits. Vous pouvez m’entendre ?

Eva regarda dans toutes les directions, attendant de croiser le regard de Liz et de sentir sa main dans la sienne avant de répondre :

- Oui, murmura-t-elle d’une voix rendue rauque par son état d’inconscience. Je… Que se passe-t-il ? Ajouta-t-elle en posant son regard sur Liz.

Liz laissa son regard retomber sur leurs mains liées l’une à l’autre et Eva dut lutter contre le vertige qui l’envahit soudainement, fermant les yeux pour ne plus voir la pièce tourner. Elle réfléchit un instant dans l’espoir de pouvoir se souvenir de ce qui avait bien pu se produire pour qu’elle atterrisse ici, mais elle fut incapable de se rappeler de quoi que ce soit. Son regard se porta de nouveau sur Liz et lorsqu’elle perçut l’unique larme coulant lentement le long de sa joue, elle sentit son ventre se nouer.

- Il est... je l’ai perdu, c’est ça ? murmura-t-elle finalement, la gorge serrée.

Les yeux de Liz se remplirent aussitôt de larmes et elle hocha légèrement la tête, incapable de la regarder. Eva sentit aussitôt un gémissement remonter le long de sa gorge et elle porta ses deux mains à son ventre alors que des larmes brûlantes coulaient le long de ses joues.

- Non... non, renifla-t-elle en secouant frénétiquement la tête avant de porter son attention sur le docteur. Dites-moi que ce n’est pas vrai. Dites-moi que...

Ses mots s’éteignirent au fond de sa gorge pour laisser place à des sanglots incontrôlables, et elle porta une main à ses lèvres, misérable. La douleur qu’elle ressentait ravivait une souffrance lointaine mais jamais totalement oubliée, et lorsqu’elle sentit Liz la prendre doucement dans ses bras, elle s’accrocha aussitôt désespérément à elle.

- Liz...

- Je suis là, amour, murmura Liz d’une voix faible alors qu’elle luttait elle aussi contre les sanglots. Je te tiens.

Eva avait ensuite dû subir un curetage sous anesthésie générale afin d’assurer l'élimination complète du placenta, arrêter les saignements et éloigner tout danger d'infection. Puis, après avoir été gardée quelques heures sous observation, elles avaient pu rentrer chez elles.

Pendant l’opération, Liz en avait profité pour discuter avec le docteur qui les avait suivies depuis leur arrivée la veille au soir. L’air compatissant, il lui avait expliqué qu’une grossesse sur cinq s’interrompait spontanément avant la fin du premier trimestre, et que bien que traumatisante, elle ne présageait en rien de mauvaises répercutions sur l’avenir en matière de conception, au contraire ; une nouvelle grossesse avait les meilleures chances de se dérouler normalement.

Il lui avait cependant conseillé d’attendre deux ou trois cycles avant d’envisager une nouvelle insémination, le temps pour elles de faire leur deuil, mais rien sur le plan physique ne s’opposait à une fécondation durant le premier cycle.

L'analyse de l'embryon leur avait par la suite révélé quelle avait été la cause de cette grossesse interrompue. Elles avaient découvert avec une grande tristesse qu’il s’agissait d’une anomalie, et qu’un processus naturel c’était alors mis en place pour évacuer l’embryon non viable.

Le médecin leur avait alors conseillé de percevoir cette fausse couche comme un accident salutaire évitant la poursuite d’une grossesse anormale. Mais, même si cela les avait aidés à comprendre, Liz devait bien reconnaître que la douleur d’avoir perdu leur bébé n’en avait cependant pas été atténuée. Et un mois plus tard, elle se demandait sérieusement si elle finirait par l’être un jour.

- Liz ?       

La voix d’Eva la ramena soudainement à la réalité et Liz cligna un instant des yeux afin de reprendre pied avec le présent. Elle croisa aussitôt le regard inquiet d’Eva et elle se força à produire un sourire qu’elle se voulut rassurant.

- Pardon, j’étais partie ailleurs.

Eva l’observa, à la fois intriguée et inquiète, mais la sonnerie d’un portable résonnant dans la pièce l’arrêta lorsqu’elle voulut prendre la parole. Elle vit Kate passer une main derrière son dos et attraper son portable dans la poche arrière de son jean avant de le jeter sur la table basse une fois qu’elle eut aperçu l’identifiant. Liz et Eva haussèrent les sourcils avant de reconnaître à leur tour le nom qui apparaissait sur l’écran. Eva se racla légèrement la gorge.

- Peut-être devrais-tu...

- Non.

Tombée tel un couperet, la réponse n’appelait à aucune discussion et Eva détourna ses yeux du téléphone pour les poser sur Kate.

- Kate, je pense vraiment que tu devrais...

- Non.

- Kate...

Kate s’empara du portable et l’envoya valser à travers la pièce, le faisant s’écraser contre le mur où il rebondit avant d’atterrir sur le sol en plusieurs morceaux.

- J’ai dit non, reprit Kate en se réinstallant contre le dossier. C’est pas clair ?

Eva s’apprêtait à répondre lorsque la sonnerie du téléphone fixe résonna à son tour dans la pièce.

- Eva..., la prévint aussitôt Kate.

Eva l’ignora et commença à se diriger vers le téléphone lorsque Kate la pris de court et arracha la prise murale.

- Bon sang Kate ! s’exclama aussitôt Eva en venant la clouer du regard, sa patience ayant atteint ses limites. A quoi tu joues là ?! Tu comptes t’installer dans la chambre d’amis et y rester cloîtrer jusqu’à ce qu’Emma en oublie ton existence ? C’est ça ? Eh bien j’ai une mauvaise nouvelle pour toi, de un, il est hors de question que j’héberge quelqu’un d’aussi lâche, et de deux, elle ne t’oubliera certainement pas.

Sa tirade terminée, elle regagna sa place sur le fauteuil et fixa Kate de son regard chocolat, attendant une réponse. Kate s’installa de nouveau sur le canapé et croisa ses bras sous sa poitrine, la position défiante.

- Je ne lui parlerai pas, lâcha-t-elle dans un air renfrogné.

Eva soupira tout en se passant une main sur le visage.

- Kate, murmura-t-elle. Tu m’emmerdes.

- Eva..., prononça aussitôt Liz en reposant sa tasse de thé. Vous énerver comme ça, l’une contre l’autre ne mènera nulle part.

Eva soupira avant de venir s’installer aux côtés de Kate.

- Bon, tu penses l’avoir trompée, c’est bien ça ?

Kate se contenta de hocher imperceptiblement la tête avant de hausser les sourcils lorsqu’Eva s’empara de ses mains et les renifla tour à tour.

- Ca ne sent pas le sexe pour moi, reprit-elle finalement avant de se mordre la lèvre. Ah merde, tu as pris une douche aussi.

- Elle ne les a peut-être pas utilisées, en plus, répondit Liz d’une voix taquine. Tu devrais peut-être vérifier le reste de son corps.

Les sourcils de Kate grimpèrent encore plus sur son front alors qu’elle les observait tour à tour. Je suis dans la quatrième dimension, ou quoi ? Elle récupéra ses mains et serra ses bras autour d’elle.

- Je ne suis pas une pièce d’exposition que l’on peut exploiter à sa guise hein ! s’exclama-t-elle finalement et leur montrant clairement son désaccord.

Liz haussa les épaules.

- Tu veux qu’on t’aide, non ?

- Ca n’aurait servi à rien de toute façon, coupa Eva. La seule chose que j’arrivais à sentir d’ici, c’était de l’alcool, grimaça-t-elle. Désolée Kate, ajouta-t-elle en lui tapotant affectionnément le genou. Bien sûr, une recherche... approfondie, nous permettrait de savoir si tu n’aurais pas de suçons ou autres griffures ici... ou là..., ajouta-t-elle, le regard brillant.

Kate l’observa comme si elle avait perdu la tête avant de se lever d’un bon.

- Bon sang, mais arrêtez ! s’exclama-t-elle avant de prendre un ton malheureux. On parle de mon couple là, c’est un sujet sérieux.

- Justement, répondit Eva en croisant ses bras puis ses jambes. Six ans de relation, et au premier problème, tu prends tes jambes à ton cou. Elle haussa un sourcil. Tu ne crois pas qu’elle mérite un peu plus de considération ?

Kate détourna aussitôt le regard, la mâchoire serrée.

- Elle ne me pardonnera pas ça, lâcha-t-elle difficilement.

- Qu’est-ce que tu en sais ? rétorqua aussitôt Eva.

- Je l’ai trompée, Eva, répondit Kate en resserrant ses bras autour d’elle, comme pour se protéger de la douleur. J’ai brisé la confiance qu’elle avait en moi. Elle avala difficilement. Comment pourrait-elle me pardonner ça ? finit-elle d’une voix tremblante.

Eva l’observa d’un air compatissant tout en se levant du canapé, puis elle encadra son visage de ses mains avant de l’embrasser sur le front.

- Tu crois l’avoir trompée, c’est différent.

- Oh je t’en prie, je me suis réveillée, complètement nue, dans le lit d’une femme qui était elle aussi, complètement nue, répondit Kate en levant les mains avant de laisser retomber à ses côtés. Ça m’étonnerait grandement que l’on ait fait une partie de mots croisés.

Eva grimaça.

- Bon, mettons cette histoire de côté un moment, commença-t-elle d’un ton conciliant. Tu ne peux pas savoir comment elle réagira, et la fuite ne mènera nulle part, excepté aggraver les choses.

Kate se mordit la lèvre alors qu’elle sentait sa vue se brouiller. Elle secoua légèrement la tête.

- Je ne peux pas, Eva, renifla-t-elle. Je ne peux pas, s’il te plaît... Je ne peux pas la perdre.

Eva vint aussitôt la prendre dans ses bras.

- Je sais, Kate, murmura-t-elle en l’embrassant sur la tempe. Je sais.

💕

 - Bon, comment se poursuit la suite de l’histoire alors ? demanda Liz une fois que Kate fut calmée et qu’elle et Eva aient regagné leur place sur le canapé. Car pour l’instant... je ne vois pas comment tu as pu en venir à finir dans le lit d’une autre.

Kate soupira tout en se frottant le visage de ses mains.

- La suite est plutôt floue, admit-elle. Après l’annonce de ma tante en tant que nouveau visage du Groupe, le champagne a coulé à flot, poursuivit-elle avant d’afficher un air penaud. Et disons que je n’y suis pas allée en retenue.

- Je croyais que tu détestais ça, dit Eva, surprise.

- Je déteste ça, acquiesça Kate. Mais après tout ça, je ne sais pas... j’avais besoin de relâcher la pression.

Elle baissa les yeux tout en venant tripoter la couture de son jean.

- Pas très malin, je sais.

- Oh je t’en prie Kate, répondit Eva d’une voix conciliante. Qui n’a jamais pris de cuite de sa vie ? Ne te torture pas pour ça.

- Même quand la cuite en question conduit à la fin de ton couple ?

Le ton empli de douleur ne lui échappa pas et Eva se gifla intérieurement pour son manque de précaution. Elle s’empara de ses mains.

- Raconte-nous la suite, la pressa-t-elle doucement. Je suis sûre que ce n’est pas aussi terrible que tu ne penses.

Kate lui offrit un regard sceptique avant de venir s’essuyer les yeux d’un revers de manche.

- Je me souviens avoir fêté l’évènement jusque tard dans la nuit, commença-t-elle, les sourcils froncés de concentration. J’ai trainé Emma sur la piste à plusieurs reprises avant de rester à table à enchaîner les verres pendant que ma tante nous racontait des anecdotes croustillantes sur le Groupe.

Elle rit légèrement.

- Demande lui qu’elle te raconte la prochaine fois que tu la verras, tu ne le regretteras pas, dit-elle avant de reprendre son sérieux. Emma a fini par m’enlever mon verre et éloigner la bouteille, et la seconde suivante, je me retrouvais à l’arrière d’une limousine, allongée sur la banquette avec la tête sur ses genoux. Elle grimaça. Je ne m’étais jamais sentie aussi mal de toute ma vie.

Eva lui offrit un air compatissant avant de plisser les yeux.

- Tu ne lui as pas vomi dessus au moins, hein ?

- Non ! s’exclama aussitôt Kate, horrifiée, avant de se mordre la lèvre. Enfin, je ne crois pas. Mais, le problème, c’est que lorsque je suis sortie de la voiture, Emma n’était nulle part, finit-elle dans un regard perdu.

Eva l’observa, confuse.

- Je ne comprends pas, tu viens de me dire qu’elle était avec toi dans la limousine ?

- C’est ce que je croyais, renifla Kate. Mais lorsque je suis descendue, la seule qui était là, et qui m’a soutenue jusqu’à l’appartement... c’était Cassie.

Eva sentit aussitôt son visage blêmir.

- Et ensuite ? pressa-t-elle prudemment.

Kate leva son regard vers elle et l’observa, incertaine.

- Je ne sais pas, c’est le trou noir après ça, murmura-t-elle, la lèvre tremblante. Je me suis réveillée ce matin, et elle était là... à m’appeler « mon cœur » et sous-entendre tout un tas d’autre chose sur notre nuit ensemble, et...

- Attends, attends, l’interrompit aussitôt Eva en levant les mains. Par « elle était là », tu sous-entends...

Kate hocha la tête tout en laissant son regard retomber sur ses mains et Eva se leva aussitôt tout en portant ses mains à ses tempes.

- Oh merde. Oh merde, merde, merde, lâcha-t-elle en faisant les cents pas. Bon sang Kate, c’est pas possible ! Cassie ? Vraiment ?! Je dois être en train de rêver... Je croyais que vous étiez passées au-dessus de vos sentiments l’une pour l’autre depuis des années déjà ! 

Kate cligna des yeux, surprise par l’énervement soudain d’Eva, et lorsque ses paroles lui parvinrent, elle l’observa comme si elle avait perdu la tête.

- Bien sûr que l’on est passé au-dessus ! s’exclama-t-elle à son tour. Bon sang Eva, on est toutes les deux mariées, tu te souviens ?

- Tu viens pourtant de m’avouer que tu avais couché avec elle ! rétorqua Eva en levant les mains au ciel.

- Mais je ne me souviens de rien ! se défendit Kate en se levant à son tour. J’étais complètement bourrée. Je... j’ai... je ne sais même pas comment c’est arrivé.

Eva soupira tout en se grattant le front avant de relever soudainement les yeux vers Kate lorsque la sonnerie de l’appartement retentit.

- Oh non, non, non, se précipita Kate en s’approchant d’elle et en levant les deux mains. Je ne suis pas là, d’accord ? S’il te plaît, Eva...

Eva se mordit l’intérieur de la joue, hésitante, avant de prendre un air compatissant.

- Tu sais bien que je ne peux pas faire ça, Kate, répondit-elle, un sourire désolé sur les lèvres. Tu vas devoir l’affronter un jour ou l’autre, peu importe ce qu’il s’est passé ou non, tu lui dois au moins ça.

Kate se passa une main dans les cheveux avant de dévier son regard vers la porte.

- J’ai peur, souffla-t-elle finalement d’un ton douloureux. J’ai peur de  tout perdre.

Eva vint l’embrasser sur la joue.

- On ne sera pas loin, murmura-t-elle en caressant ses bras. Je te le promets.

Kate hocha faiblement la tête tout en avalant difficilement sa salive.

- Merci, répondit-elle sincèrement avant de l’observer se diriger vers la porte.

Publicité
Publicité
Commentaires
K
Haha ! J'avoue, j'aurais pu re-mentionner le Scrabble :D Tu as une bonne mémoire en tout cas ! <br /> <br /> <br /> <br /> Ton commentaire me touche énormément cela dit, je ne pensais pas que mes histoires pourraient retenir autant l'attention, au point de se coucher si tard ! Paaas biiien :D Mais ça me fait énormément plaisir de voir que ça plait autant :) <br /> <br /> <br /> <br /> J'attends ton prochain commentaire alors, et merci à toi Hélios ;)
H
- Tu crois l’avoir trompée, c’est différent.<br /> <br /> <br /> <br /> - Oh je t’en prie, je me suis réveillée, complètement nue, dans le lit d’une femme qui était elle aussi, complètement nue, répondit Kate en levant les mains avant de laisser retomber à ses côtés. Ça m’étonnerait grandement que l’on ait fait une partie de mots croisés.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> En référence au premier volet elle aurait pus parler de partie de scrable ;)<br /> <br /> <br /> <br /> Je re à ma lecture, depuis hier soir je dévore dans l'ombre. Je me suis couchée à 4h ce matin car je ne pouvais pas dormir sans avoir lu toute l'histoire (je bosse et me lève a 7h...)<br /> <br /> <br /> <br /> Je prendrais le temps de te féliciter pour cette magnifique histoire plus tard, il faut que je poursuive ma lecture! J'y suis accrocs!<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour ce rêve éveillé
Publicité