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⚢ Fictions lesbiennes ⚥
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εξέγερση - L’Insurrection des Arcans (Troisième et dernière partie).

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⚢ Fictions lesbiennes ⚥

Claire-em

27 juin 2013

Chapitre 7

Sarah essuya la sueur de son visage avant d’enrouler la serviette autour de son cou et prendre la direction des cuisines. Maintenant qu’elle avait le droit d’entrer et sortir à sa guise, elle avait profité de la semaine passée pour visiter l’extérieur de l’impressionnante demeure, et avait aussitôt été agréablement surprise de découvrir l’immense étendue d’herbe parsemée ici et là de gigantesques pins et de chênes. Elle en avait aussitôt fait son domaine de prédilection pour son jogging matinal. Non pas qu’elle aimait spécialement courir, mais on lui avait récemment fait une remarque sur sa culotte de cheval, alors...

Sarah poussa les doubles portes et pénétra dans ce qu’elle avait rapidement nommé « l’antre d’Amy » : la cuisine. Sarah adorait l’endroit parce que cela lui rappelait toujours la première fois qu’elle avait mis les pieds dans un centre commercial quand elle était encore toute petite : c’était immense, et il y avait tellement de chose à regarder qu’elle ne savait jamais où s’arrêter.

– Bonjour Amy ! salua-t-elle d’un ton enjoué tout en venant prendre appui contre le premier plan de travail.

Son regard s’arrêta sur les divers plats lui faisant face et elle se sentit aussitôt saliver devant les divers croissants, pains au chocolat, pains aux raisins, pancakes au sirop d’érable et fruits qu’elle y discerna.

– Vous voulez ma mort, c’est ça ? gémit-elle en relevant les yeux. Parce qu’avec tout ça, je cours un peu pour rien, vous savez.

Amy lui offrit un sourire amusé avant de déposer un sachet de thé russe – au nom que Sarah avait rapidement qualifié d’illisible – dans une petite théière verte qu’elle remplit ensuite d’eau bouillante avant de la déposer devant Sarah.

– Non, déclara-t-elle. Je n’ai jamais dit que tout ce qui était étalé là était pour vous. La seule chose que vous m’avez demandé..., précisa-t-elle en désignant la petite théière, ...c’est un thé, et le voici, sourit-elle fièrement avant d’ajouter innocemment : ce n’est pas de ma faute si vous vous laissez tenter par ce que je prépare pour le reste de la demeure.

Sarah haussa les sourcils.

– C’est de ma faute, alors ? répliqua-t-elle, incrédule.

Le sourire d’Amy s’agrandit :

– C’est vous qui l’avez dit, répondit-elle avant de lui tourner le dos et regagner l’immense plan de travail qui occupait le centre de la pièce.

– Vous êtes lâche Amy, j’espère que vous en avez conscience ? demanda Sarah tout en s’emparant d’une assiette propre pour y déposer deux pancakes recouverts de sirop d’érable.

Un léger rire lui parvint et Sarah ne put s’empêcher de la suivre. Amy avait beau frôler la soixantaine, elle avait cependant su rester jeune dans sa tête et Sarah l’adorait pour ça. C’était d’ailleurs l’une des principales raisons pour laquelle elle venait toujours prendre son déjeuner en cuisine ; la compagnie d’Amy rimait toujours avec ambiance agréable et bons fous rires, et quoi de mieux pour bien commencer la journée ?

Les doubles portes situées de l’autre côté de la cuisine s’ouvrirent soudainement et Sarah sentit aussitôt son rire diminuer avant de finalement s’éteindre lorsqu’elle vit Maena entrer dans la pièce, les yeux fixés sur les boutons de manchette qu’elle avait visiblement du mal à accrocher.

Sarah avait remarqué, dès son premier jour dans l’immense demeure, que Maena était toujours soigneusement habillée, mais la tenue qu’elle revêtait aujourd’hui était tout simplement à couper le souffle. Un magnifique tailleur bleu nuit, si beau que Sarah pensa sincèrement qu’il avait été spécialement conçu pour elle, mais qui lui conférait surtout un air professionnel et renforçait cette assurance qui ne semblait jamais la quitter. 

Et puis il y avait ses cheveux, ses magnifiques cheveux longs couleur ébène, qui pour la première fois avaient été réunis à l’arrière de sa tête, dévoilant la parfaite harmonie de son visage et son sublime regard bleu glacé.

Sarah sursauta lorsqu’elle reçut une serviette en papier en plein visage et rougit furieusement lorsqu’elle perçut l’air totalement amusé d’Amy. Elle grimaça. Tu viens de te faire griller ma vieille !

– Amy ? demanda distraitement Maena, son attention toujours portée sur ses boutons de manchette. J’ai un rendez-vous assez important d’ici une demi-heure, vous voudrez bien faire monter deux cafés et quelques gâteaux à grignoter dans mon bureau ?

– Absolument Madame, répondit Amy avant d’écarter les mains de Maena et placer son bouton de manchette à sa place.

Le visage de Maena trahi aussitôt son soulagement et sa reconnaissance.

– Merci Amy, déclara-t-elle en exerçant une légère pression sur les mains de la vieille femme. Je ne sais vraiment pas ce que je ferais sans vous.

Amy remua aussitôt une main dans les airs tout en retournant à ses fourneaux. 

– Comme tout le monde, vous aviseriez, taquina-t-elle. Cela dit, j’en connais une qui aurait volontiers proposé son aide si vous le lui aviez demandé...

Maena haussa un sourcil parfaitement épilé avant de suivre le regard d’Amy et tourner la tête en direction de Sarah. Son regard sembla légèrement s’assombrir lorsqu’elle la détailla lentement de la tête aux pieds – et Sarah jura qu’elle s’attardait sur les étendues de peau non couvertes par son shorty et son débardeur – avant de remonter vers son visage. Ses beaux yeux clairs prirent soudainement une lueur brillante et Sarah en fut aussitôt alarmée, encore plus lorsque Maena s’approcha d’elle dans une démarche légèrement féline et que son regard dévia vers ses lèvres.

Elle ne va pas m’embrasser quand même, si ? pensa-t-elle soudainement, son regard essayant de sonder celui qui s’approchait d’elle un peu trop rapidement à son goût. Elle frissonna lorsqu’une main entra en contact avec son ventre légèrement découvert, mais fut rapidement rassurée lorsqu’elle sentit les lèvres de Maena se poser sur le dessus de sa tête.

Elle ne put cependant s’empêcher de fermer les yeux lorsque les prochaines paroles, emplies de douceur, furent prononcées :

– Bonjour toi.

Elle frissonna avant de lever ses yeux verts vers Maena. Elle pouvait bien jouer aussi, non ? Elle se redressa légèrement et l’embrassa sur la joue, juste au coin des lèvres.

– Et bonjour mon amour.

Maena haussa imperceptiblement les sourcils et Sarah remarqua aussitôt la légère coloration qui recouvrait progressivement ses traits. Elle afficha aussitôt un sourire vainqueur auquel Maena répondit en se penchant légèrement vers son oreille :

– Attention Sarah...  à jouer comme ça, tu pourrais perdre.

Sarah leva la tête de manière à croiser son regard.

– Et si j’avais justement envie de relever le défi, Madame Maena ? provoqua-t-elle aussitôt, un sourcil légèrement haussé, ignorant la petite voix à l’intérieur de sa tête qui lui demandait pourquoi diable est-ce qu’elle se mettait soudainement à flirter avec sa kidnappeuse ?

Maena l’observa un moment et Sarah put jurer que l’atmosphère autour d’elles venait de changer pour laisser place à quelque chose de différent. Elle ne savait pas quoi exactement, juste qu’elle ne pouvait pas détacher ses yeux de ceux de Maena. 

Cette dernière hocha finalement la tête, un petit sourire au coin des lèvres, avant de baisser les yeux vers sa tenue.

– J’espère que la séance de jogging a été agréable.

– Exactement, sourit aussitôt Sarah en se servant une tasse de thé. Tu devrais justement y penser toi aussi, le soleil est juste assez haut dans le ciel pour qu’il ne fasse pas trop frais, ni trop chaud. C’est parfait.  

Maena se figea instantanément à ses côtés et Sarah ne sut dire ce qui la troubla le plus, le regard désapprobateur d’Amy qu’elle pouvait percevoir du coin de l’œil, ou l’air mi-attristé, mi-apeuré de Maena. Mais lorsqu’elle voulut demander ce qu’elle avait bien pu dire de mal, Maena avait déjà reprit contenance.

– J’y penserai, répondit-elle finalement dans un sourire auquel Sarah ne crut pas du tout avant de relever les yeux vers Amy. Passez une bonne journée, Amy. Je repasserai vous voir un peu plus tard.

Son regard s’arrêta de nouveau sur Sarah et elle pressa doucement la partie du corps sur laquelle sa main reposait toujours avant de quitter la pièce.

Sarah tourna aussitôt la tête vers Amy, mais lorsqu’elle voulut lui demander qu’elle bourde exactement elle venait de commettre, elle se souvint soudainement des paroles que Maena avait eues quelques jours plus tôt. La demeure tout entière a été dépossédée de ses fenêtres, à l’exception de la véranda. Je ne supporte pas le soleil. 

– Elle ne supporte pas le soleil, répéta-t-elle bêtement avant d’afficher un air incrédule. Non mais quel genre de personne ne supporte pas le soleil, hein ?! Je lui ai juste proposé un jogging à l’orée du jour, pas une séance de bronzage à midi tapante !  

Amy afficha un sourire amusé. Elle qui pensait que Maena avait du caractère, elle allait peut-être revoir son jugement.

– Sarah, commença-t-elle en délaissant ce qu’elle faisait pour s’approcher d’elle. Vous pensez sincèrement qu’une personne qui ne supporterait simplement pas le soleil choisirait de passer sa vie entière dans une demeure entièrement dénuée de fenêtres ?

Sarah cligna plusieurs fois des paupières.

– N-non ? lâcha-t-elle

– Non, acquiesça Amy dans un sourire bienveillant tout en lui tendant sa tasse de thé et son assiette. Allez, filez vous installer dans la véranda, vous y serez bien mieux qu’ici.

Sarah hocha bêtement la tête avant de descendre de son tabouret, sa tasse de thé et son assiette entre les mains.

– Merci pour le petit déjeuner Amy, répondit-elle d’un air confus avant de quitter la pièce, les doubles portes se refermant derrière elle dans un bruit sourd.

💕

Lorsque Sarah pénétra dans la véranda, elle fut aussitôt surprise de voir qu’elle était déjà occupée par une femme nonchalamment appuyée contre l’une des immenses baies vitrées. Vêtue d’une salopette courte en chanvre jersey de couleur noire, un bonnet/béret recouvrait ses longs cheveux blonds qui reposaient nonchalamment sur ses épaules, et Sarah eut un petit coup de cœur pour les spartiates à talon qui complétaient la tenue.

Elle se mordit l’intérieur de la joue tout en penchant légèrement la tête sur le côté. Je me demande si je pourrais demander à Maena de me les procurer.

Son regard étudia une nouvelle fois la silhouette ô combien féminine qui lui faisait face, et lorsqu’elle remonta jusqu’à son visage, elle reconnut aussitôt de qui il s’agissait au large sourire qui illuminait son visage et à ses yeux presque aussi bleus que la nuit.

– Cassie ? s’étonna-t-elle en s’approchant. Qu’est-ce que tu fais ici ?

Cassie vint aussitôt la débarrasser de son fardeau avant de s’emparer de sa main gauche.

– Je garde toujours un œil sur ce dans quoi j’investis, répondit-elle dans un clin d’œil. Toi, par contre, il faut que tu m’expliques ça, poursuivit-elle en désignant son alliance. Or blanc et diagonales croisées ornées d’un diamant. Très simple, mais c’est justement ça qui fait tout son charme, sourit-elle d’un air appréciateur.

Sarah se sentit légèrement rougir avant de prendre un air alerté. Cassie savait qu’elle et Maena étaient soi-disant mariées ?

– Attends, coupa-t-elle en levant une main. Tu... tu l’as su comment ?

– Par ton compte Facebook, bien sûr, répondit aussitôt Cassie avant de porter une main à son cœur et battre des cils. T’as déjà oublié l’adooooorable photo de vous deux que tu as posté ? Bon, évidemment, les gens ne savent pas si c’est de l’info ou de l’intox, mais ils préfèrent y croire ; ça fait jaser.

Sarah sentit le sang quitter son visage.

– Cassie... quand tu dis « les gens »...

– Oh je t’en prie Sarah, soupira Cassie en levant les yeux au ciel. La ville entière connait Maena, principalement parce qu’elle intrigue à rester constamment enfermée dans cette immense demeure. Tu allais forcément attirer les curieux.

Elle s’interrompit avant de prendre un air concerné :

– D’ailleurs, ne le prends pas mal, mais... tu es sûre que c’est ce que tu veux ? Je veux dire, être avec Maena, c’est accepter toutes les concessions qui vont avec. Je ne sais pas si je supporterais une vie entière enfermée entre quatre murs. Et puis le simple fait d’imaginer qu’un simple contact avec la lumière du jour pourrait lui être fatal...

Elle frissonna.

– Je crois que je passerais mon temps à m’inquiéter pour elle, admit-elle, grimaçante. Bon par contre, je te préviens, Eva est à deux doigts de te trucider pour ne rien nous avoir dit, poursuivit-elle, imperturbable. Liz se demande simplement ce qui a bien pu te passer par la tête pour accepter une telle demande de Carmilla en personne et moi et Kate te remercions simplement ; la presse ne nous a jamais laissé aussi tranquille qu’en ce moment, sourit-elle fièrement.

Sarah se contenta de l’observer bêtement. Cassie pouvait être une véritable mitraillette parfois, et là, il y avait tout simplement beaucoup trop d’éléments nouveaux à assimiler pour qu’elle puisse produire une réponse.

– D’ailleurs, tu l’as rencontrée comment, Maena ? poursuivit Cassie, sa curiosité piquée. Tu n’as jamais rien laissé paraître sur une quelconque relation entre vous deux...

Sarah grimaça intérieurement. De toutes les questions qu’elle aurait pu poser, il fallait qu’elle choisisse celle-là. Elle maudit soudainement Maena d’avoir pris soin de penser au contrat de mariage, mais pas à la rencontre. Et comme par hasard, il faut que ça tombe sur moi !

– Eh bien... euh... err... au musée, s’exclama-t-elle soudainement avant de reprendre contenance. J’assistais à une exposition sur le nu victorien et Maena était là. Tu sais, comme elle est fan et tout...

Cassie hocha doucement la tête, pensive.

– Et la demande ? s’exclama-t-elle soudainement avant de prendre un air rêveur. Je suis sûre que Maena a un côté romantique...

Sarah repensa au contexte dans lequel c’était arrivé et elle retint difficilement un rire.

– Errr... on peut dire ça, oui. Elle m’a demandé ma main au réveil, pendant le petit déjeuner.

Elle réfléchit avant d’ajouter soudainement :

– Elle a glissé une rose dans mes cheveux juste avant.

– Awww, répondit aussitôt Cassie, charmée. Célibataire, j’aurais carrément tenté ma chance, ajouta-t-elle, taquine. Ta femme intimide peut-être la moitié de la population, mais personne ne peut nier son charisme. Je veux dire, elle est littéralement à tomber ! s’exclama-t-elle avant de se mordre la lèvre inférieure. Et ce mouvement de hanche qu’elle a parfois...

Un sentiment désagréable s’empara de Sarah à entendre Cassie parler ainsi de Maena mais elle n’eut pas le temps de s’y attarder qu’elle entendit des pas résonner soudainement derrière elle.

– Madame Spigarelli ? demanda Bulldog n°5. Madame Maena vous attend dans son bureau.

Cassie hocha la tête d’un air entendu, un sourire poli sur les lèvres avant de reporter son attention sur Sarah.

– Je vais devoir partir juste après notre rendez-vous, mais on s’organise quelque chose bientôt, d’accord ? Tu nous dois des détails croustillants !

Sarah grimaça intérieurement et l’observa s’éloigner avant de soudainement demander :

– Cassie ! De quel genre d’investissement tu parlais, au juste ?

Cassie lui offrit un regard confus.

– Eh bien, en ce qui concerne son petit secret, bien sûr, répondit-elle comme si c’était l’évidence même. A plus tard !

Sarah l’observa jusqu’à ce qu’elle ait disparu, perplexe. Son petit secret ? Elle repensa soudainement à ce que Cassie lui avait dit, quelques instants plus tôt. Carmilla... Carmilla... Carmilla, la Comtesse Mircalla Karnstein ? Et puis le simple fait d’imaginer qu’un simple contact avec la lumière du jour pourrait lui être fatal...

Sarah avala difficilement sa salive,le visage pâle. Elle aurait visé juste depuis le début alors ? Et ce sans même le savoir ?

Elle écarquilla les yeux. Oh mon dieu.

– Numéro... err... merde, comment il s’appelle lui ? Michael ? tenta-t-elle en tournant la tête vers le bulldog qui gardait la porte.

Elle fut soulagée lorsqu’elle le vit aussitôt s’approcher.

– Mademoiselle ?

– J’aurais besoin... d’un chien, déclara-t-elle subitement. Oh ouais, c’est une bonne idée ça. Un énorme chien. Genre super gros, et... et... et super intimidant. Gros et intimidant. Vous pensez que vous pouvez me trouver ça ?

L’homme l’observa bêtement.

– Euh... je... hum, oui, Mademoiselle.

Sarah sourit aussitôt.

– Et j’en ai besoin pour hier, ajouta-t-elle en lui tapotant gentiment l’épaule.

Elle éprouva un malin plaisir à l’entendre déglutir de façon audible.

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