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⚢ Fictions lesbiennes ⚥
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εξέγερση - L’Insurrection des Arcans (Troisième et dernière partie).

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⚢ Fictions lesbiennes ⚥

Claire-em

20 juillet 2015

Chapitre 9

Un sourire se dessina sur les lèvres d’Elysia lorsque des mains douces et chaudes vinrent se glisser le long de ses épaules, puis dévièrent sur sa poitrine dans une lenteur à lui en faire perdre la tête.

Chaque parcelle de son corps pouvait la sentir. Celle qui venait s’approprier ce moment des plus intimes. Elle était plus présente ces derniers temps, plus intense. Presque sauvage.

Une langue tourmenta ses lèvres de manière exquise et Elysia glissa ses doigts dans des cheveux couleur ébène, les enserrant à chaque fois que le plaisir devenait insupportable. Son corps en sueur se tordait sous les couvertures, des gémissements l’échappant face à l'intensité des sensations qui la parcourait.

Une légère morsure au niveau du cou et elle entama l'ascension finale. Son corps et son esprit semblèrent s’envoler. Entre ses lèvres, son souffle se fit plus court. Dans sa poitrine, son cœur battait à tout rompre. Son corps enfiévré vibrait tout entier, s'abîmant dans ce plaisir si sacrilège, mais pourtant si délicieux. Le plaisir monta, étouffant, inexorable. Et enfin, elle se libéra dans des ondes de plaisir qui la submergèrent.

Epuisée, Elysia s'effondra contre son oreiller et essaya tant bien que mal de reprendre sa respiration. Son amante s’était évaporée, et elle se demanda une fois encore si elle avait été réelle, ou le simple fruit de son imagination.

Un léger raclement de gorge attira son regard vers la porte et elle écarquilla les yeux.

— Mysa ?! s’exclama-t-elle tout en remontant la couette jusqu’à son menton. Qu’est-ce que tu fabriques ici ?!

Mysa afficha un léger sourire en coin.

— J’ai bien fait d’insonoriser la chambre, répondit-il en venant prendre place au pied du lit. Ou je crois bien que tu aurais alerté tout le quartier.

Elysia cacha son visage entre ses mains, le visage cramoisi.

— C’est pas parce que tu es mon Daï-Natha que tu dois constamment me surveiller, gronda-t-elle, embarrassée.

— Désolé, répondit Mysa, imperturbable. Morphée t’a laissé pour compte ce soir ?

— Il semblerait, marmonna Elysia tout en se frottant le visage. Tu pourrais peut-être lui rendre une petite visite histoire de lui faire savoir qu’il m’a oubliée ?

Mysa rit légèrement, avant de prendre un air concerné.

— Qu’est-ce qui t’empêche de dormir ?

Elysia lui offrit un regard appuyé en réponse.

— Je croyais qu’on venait d’établir que Morphée m’avait oubliée.

— Aux dernières nouvelles, Morphée est loin d’être une grande brune aux yeux noisette, rétorqua aussitôt Mysa. Alors ?

Terriblement embarrassée, Elysia rougit de nouveau. Elle lutta néanmoins pour garder son sang-froid.

— Pourquoi poser la question si tu connais déjà la réponse ? répliqua-t-elle, un sourcil haussé.

— Parce qu’avoir un rêve érotique, et reconnaître ce que ça signifie réellement, c’est totalement différent.

Elysia baissa les yeux, mais elle ne répondit pas. Pourquoi parleraient-ils de l’éléphant dans la pièce quand tous deux savaient très bien de quoi il s’agissait ?

Quelque chose dans ce qu’il venait de dire attira cependant son attention, et elle fronça les sourcils. Un rêve érotique... C’était bien ça, le problème. Ce n’était pas un rêve. Jamais. Elle était toujours parfaitement réveillée quand ça arrivait. Ça paraissait même tellement réel que...

Elle releva la tête, le regard assassin.

— C’était toi ! accusa-t-elle, les poings serrés dans la couverture. Je savais bien que ce rêve ou peu importe ce que c’était était bien trop étrange pour être... être... le simple fruit de mon imagination. Je peux savoir pourquoi tu as fait ça au juste ? 

— Je pense que tu le sais déjà, répondit Mysa, levant une main dans sa direction afin de poser ses doigts contre sa tempe.

Aussitôt, Elysia ferma les yeux, une série d’images déferlant dans sa tête.

 

Ce ne fut que lorsque le générique de fin défila à l’écran qu’Elysia prit réellement conscience de leur position. Ou plutôt de sa position. Kat, elle, n’avait pas bougé, mais les jambes d’Elysia reposaient désormais sur ses cuisses, cette dernière s’étant à un moment donné allongée de tout son long sur le canapé.

Elle leva les bras au-dessus d’elle afin de s’étirer, et gémit presque lorsque Kat en profita pour masser ses mollets.

— Je suis d’accord avec toi, fit remarquer Kat. Le deux est beaucoup moins bien que le un.

Elysia se laissa retomber sur le canapé, l’air confus.

— J’ai jamais dit...

Kat afficha un sourire amusé.

— Pas besoin. J’ai vite compris quand tu t’es mise à somnoler par intermittence. Si seulement tu pouvais ronfler un peu moins fort...

Elysia écarquilla aussitôt les yeux.

— Je ronfle pas ! s’exclama-t-elle, s’emparant de l’un des coussins du canapé afin de le lancer à Kat.

Cette dernière éclata de rire.

— D’accord, d’accord, reconnut-elle, levant les mains en signe d’apaisement. Cela dit, tu émets quand même un petit bruit. C’est très mignon.

Elysia se sentit aussitôt rougir et elle balança ses jambes hors du canapé afin de s’assoir.

— Merci, j’imagine, marmonna-t-elle avant de se passer une main dans le cou. Je crois surtout que le manque de sommeil de ces derniers jours m’a rattrapé, admit-elle juste avant d’étouffer un bâillement.

Kat posa une main sur sa cuisse et la serra doucement, l’air compatissante.

— Hmm... le sommeil m’appelle aussi. Je vais te laisser. Tu aurais le numéro d’une compagnie de taxi que je pourrais appeler ?

Elysia ricana aussitôt.

— Comme si j’allais te laisser rentrer en taxi, répondit-elle en secouant la tête. Cela dit, on est fatiguée, il se fait tard... tu pourrais simplement rester dormir.

Kat leva aussitôt les sourcils mais lorsqu’Elysia la sentit prête à refuser, elle ajouta :

— La première chambre d’amis n’a pas de lit, et la seconde me sert d’atelier peinture, grimaça-t-elle avant de désigner le canapé sur lequel elles étaient assises. Mais celui-ci est très confortable.

Kat tira sur le lobe de son oreille.

— Je ne sais pas si...

— Je vais te chercher ce qu’il faut, la coupa Elysia avant de l’observer d’un œil critique. On doit faire la même taille, je t’apporte aussi de quoi dormir.

Kat eut à peine le temps d’ouvrir la bouche qu’Elysia avait déjà disparue et cette dernière n’en fut pas peu fière. Elle ne savait pourquoi, mais une part d’elle se sentait si bien en présence de Kat, qu’elle n’avait aucune envie qu’elle rentre chez elle. Pas si tôt, du moins. À peine cinq minutes plus tard, elle fut de retour avec un oreiller, une couverture, et un pyjama et pour son plus grand plaisir, Kat n’avait pas bougé. Elle afficha néanmoins un air inquiet lorsqu’elle remarqua que Kat tenait sa tête entre ses mains.

— Ça va ? demanda-t-elle d’un ton concerné une fois arrivée à sa hauteur.

Kat releva aussitôt la tête et observa ce qu’Elysia avait apporté avant de répondre.

— Tu es sûre que tu ne préfères pas que je prenne un taxi ?

— Sois pas bête, répondit Elysia tout en lui jetant son fardeau dans les bras. Il est tard, je te ramènerai demain. Promis.

Lorsqu’elle vit Kat hésiter, Elysia se mordit l’intérieur de la joue, pensive, avant de s’assoir en face d’elle, sur la table basse.

— Kat, si c’est le fait de dormir ici qui t’embête, je te ramène, ce n’est pas grave, dit-elle sérieusement. Je pensais juste que c’était plus simple comme ça.

— Ça l’est, lui répondit aussitôt Kat.

— Bon, alors c’est quoi le problème ? demanda Elysia avant de sourire. T’as un doudou sans lequel tu ne peux pas dormir ?

Kat lui jeta aussitôt l’un des coussins du canapé, un petit sourire apparaissant sur son visage avant qu’elle ne vienne jouer avec l’un des coins de la couverture que lui avait apportée Elysia.

— Non. Je ne veux pas déranger, c’est tout.

Elysia se redressa afin de venir l’embrasser sur la tempe.

— Tu ne me déranges jamais, murmura-t-elle à son oreille avant de sourire. Mais je suis ravie de voir que, comme toujours, tes bonnes manières prédominent.

Kat la surprit en posant une main sur sa joue, qu’elle remonta jusqu’à sa nuque, et lorsque son souffle chaud vint chatouiller sa peau, la respiration d’Elysia se coupa.

— Pour toi ? Toujours, taquina Kat avant de l’embrasser sur la joue. Bonne nuit, Ely.

Ses yeux se fermèrent malgré elle et lorsqu’elle les rouvrit, elle réalisa que Kat s’était reculée depuis un petit moment et qu’elle l’observait d’un air amusé.

Merde.

Elle se racla légèrement la gorge.

— Bonne nuit Kat, sourit-elle, serrant sa main avant de regagner l’escalier.

 

— Tu lui as demandé de rester dormir.

— Je sais.

Mysa attendit un peu avant de demander :

— Parce que... ?

Elysia baissa les yeux vers le lit. Même si elle voulait le nier, elle ne le pourrait pas. La façon dont Kat l’avait embrassée tout à l’heure ne l’avait pas laissée insensible. Elle avait envie d’être auprès d’elle. De sa présence à ses côtés. Ce n’était pas la première fois que ce sentiment la traversait, seulement cette fois, il semblait plus fort. Si fort qu’elle le savait, c’était perdu d’avance, lutter ne servirait à rien. Alors, elle avait cédé à son envie, et avait demandé à Kat de rester.

Elle soupira.

— Parce qu’elle me plaît, admit-elle enfin. C’est bien ce que tu voulais que je m’admette en m’offrant un amant imaginaire, pas vrai ? Et maintenant que c’est fait, je dois m’attendre à une leçon de morale ?

— Non.

La rapidité avec laquelle Mysa lui avait répondu la surprit, puis la rendit suspicieuse. Sa mission n’incluait en aucun cas ce genre de sentiments venant de sa part, ni le rapprochement qu’elle soupçonnait d’arriver d’ici peu si Kat ressentait la même chose qu’elle. Mysa devrait la mettre en garde, voire même lui interdire de poursuivre ce qu’elle avait consciemment commencé en invitant Kat à passer la nuit chez elle. 

— Pourquoi ? demanda-t-elle enfin. Je doute que cela leur fasse plaisir, là-haut. Je me trompe ?

Il ne dit rien, mais son silence parla pour lui. Ce qu’Elysia ne comprit pas, par contre, c’était pourquoi il ne l’arrêtait pas.

- Mysa... tu me caches quelque chose ?

Son regard croisa le sien et Elysia comprit aussitôt qu’elle avait mis le doigt sur quelque chose. Son visage, bien qu’impassible, lui faisait clairement comprendre que pousser plus loin ne servirait à rien.

Elle soupira, irritée.

— Je croyais que j’étais celle qui était en mission, pourquoi est-ce que j’ai soudainement l’impression d’être celle de quelqu’un d’autre ?!

— Elysia...

— Je dois m’inquiéter ?

— Non.

— Non ?

Mysa acquiesça mais Elysia resta sceptique. Pourquoi la poussait-il à aller à l’encontre de ce que leurs supérieurs attendaient d’elle ? Et pire encore, que lui cachait-il de si important au point de ne pas pouvoir le lui dire ?

— Je suis tombée amoureuse d’elle, Mysa.

— Je sais.

— Et tu ne vas pas m’arrêter ?

Il secoua doucement la tête et Elysia soupira.

— Pourquoi ?

Il se contenta de hausser les épaules.

— Ça vient d’eux ? dit-elle en levant un doigt vers le ciel.

De nouveau, il resta silencieux et Elysia relâcha un grognement de frustration.

— Bon, je n’ai pas de soucis à me faire, très bien. Et Kat ?

— Tu sais très bien qu’on ne s’en prendrait jamais à l’un de nos protégés.

— On ? Comment ça « on » ? Ça vient bien d’eux, alors ?

Mysa soutint son regard et Elysia comprit qu’elle n’obtiendrait aucune réponse.

— Et si je descends l’embrasser ? Tu ne m’arrêteras vraiment pas ?

Il sourit légèrement.

— Tu n’as pas l’intention de faire ça.

Elysia grogna à nouveau et Mysa se pencha légèrement vers l’avant afin de pouvoir prendre ses mains dans les siennes.

— Elysia, tu peux me faire confiance, murmura-t-il sincèrement. Je suis ton ami, pas vrai ?

— Un ami me dirait ce qu’il me cache.

— Pas si c’est pour te protéger.

Elysia l’observa, attentive.

— Tu me protèges ?

Il haussa de nouveau les épaules et elle leva les yeux au ciel.

— D’accord ! s’exclama-t-elle, exaspérée. J’arrête de te demander quoi que ce soit, voilà !

— On sait tous les deux que c’est faux, t’es trop curieuse pour ça, la taquina-t-il avant de la regarder droit dans les yeux, le regard bienveillant.

— Tu te souviens de ce que je t’ai dit l’autre jour ?

Elysia réfléchit.

— Que les apparences sont parfois trompeuses ?

— C’est ça, acquiesça-t-il. Fais-moi confiance, et écoute ton cœur. D’accord ?

Elysia hésita.

— Tu ne me trahirais pas, hein ? demanda-t-elle, appréhensive.

Le visage de Mysa s’adoucit et il lui répondit sincèrement :

— Jamais.

💕

Elysia grimaça lorsque les marches grincèrent sous ses pas quand elle descendit l’escalier le lendemain matin. Bien qu’il soit encore tôt, la nuit avait été étonnamment reposante. Le manque de sommeil des jours passés avait dû la rattraper, l’empêchant ainsi de ressasser encore et encore les paroles qu’elle et Mysa avaient eues cette nuit. Ou peut-être que le fait que les choses soient rentrées dans l’ordre avec Kat lui avait permis de dormir comme un loir.

Penser à Kat fit aussitôt apparaître un sourire sur ses lèvres et elle descendit les dernières marches d’un pas sautillant. Un rapide coup d’œil vers le canapé la fit cependant s’arrêter sur-le-champ.

Comme elle l’avait soupçonné, Kat était profondément endormie, allongée sur le ventre et les bras emmitouflés sous son oreiller, mais la couverture avait glissé pendant la nuit et lui offrait une vue imprenable sur une bonne partie de son dos et de ses jambes qui n’en finissaient pas. Elle dort nue, se souvint soudainement Elysia, une légère coloration recouvrant ses joues.

Comme hypnotisé, son regard s’attarda sur son corps et la seule chose qui la poussa à détourner les yeux, ce fut la peur que Kat se réveille et la surprenne à l’observer ainsi. Prenant une profonde inspiration, elle se dirigea vers la cuisine avant de jurer entre ses dents lorsque son orteil buta contre le coin d’un meuble.

Kat redressa aussitôt la tête, un instant perdue avant de porter son attention sur Elysia.

— Hé... qu’est-ce que tu fais ? demanda-t-elle d’une voix rendue rauque par le sommeil.

Elysia se baissa afin de masser son orteil endolori.

— J’essayais de rejoindre la cuisine sans faire de bruit, mais j’ai oublié que ce meuble était là, grimaça-t-elle. Désolée, je ne voulais pas te réveiller.

Kat secoua la tête tout en appuyant une main sur ses lèvres afin d’étouffer un bâillement.

— Pas grave. Il est quelle heure ?

— Un peu moins de sept heures, répondit Elysia, sautant sur un pied afin de venir s’assoir dans le fauteuil jouxtant le canapé.

Kat écarquilla aussitôt les yeux.

— Qu’est-ce que tu fais debout si tôt ?

— J’embauche à huit heures, répondit Elysia, l’observant comme si elle avait perdu la tête.

— Oh. Oh, lâcha Kat avant de grimacer. J’avais oublié qu’on était lundi...

Elysia afficha un petit sourire.

— Lundi 25 mai, précisa-t-elle. Alors tu peux encore dormir autant que tu veux. C’est férié, ajouta-t-elle lorsque Kat l’observa avec confusion.

— Oh, le Jour du Souvenir, acquiesça Kat avant de plisser des yeux. Qu’est-ce que tu fais debout à cette heure alors ?

Elysia laissa retomber son pied sur le sol avant de poser ses mains sur ses cuisses.

— Parce que je suis rédactrice en chef de l’un des plus grands magazines de la ville et qu’on a des délais à respecter, Madame, taquina-t-elle.

Mademoiselle, corrigea Kat en lui envoyant son oreiller.

Elysia le lui renvoya aussitôt tout en lâchant un rire.

— Rendors-toi, mademoiselle. Je laisserai un double des clés pour quand tu seras prête, dit-elle en se redressant.

Kat la saisit par le bras lorsqu’elle passa devant elle pour rejoindre la cuisine.

— T’es vraiment obligée d’aller travailler à huit heures ? Ton équipe peut bien s’en sortir sans toi pendant une petite heure ou deux, non ?

Elysia haussa un sourcil.

— Et pourquoi je ferais ça ?

Elle eut un léger sursaut lorsque Kat tendit une main vers son visage, puis sentit ses yeux se fermer d’eux-mêmes lorsque des doigts caressèrent le haut de sa joue.

— Tes cernes sont encore marqués, murmura Kat. Un peu de sommeil en plus ne te ferait pas de mal. 

Elysia rouvrit les yeux, la respiration légèrement saccadée.

— J’imagine que je peux...

Elle désigna par-dessus son épaule avant d’être soudainement tirée vers l’avant, et elle cligna des yeux lorsqu’elle se retrouva allongée juste à côté de Kat.

Cette dernière afficha un sourire en coin.

— Y a suffisamment de place pour deux ici, fit-elle remarquer.

Elysia ne sut si c’était dû à l’intimité que leur offrait le levé du jour, ou la façon dont les yeux de Kat semblaient la transpercer, mais elle se retrouva soudainement incapable de prononcer le moindre mot.

Jusqu’au moment où Kat souleva la couverture afin de les recouvrir toutes les deux.

Elle recouvrit automatiquement ses yeux d’une main.

— Kat ! s’exclama-t-elle. T’es toute nue !

Kat haussa aussitôt les sourcils.

— Non, j’ai un shorty. Et je me suis enroulée dans le drap. Mais si ça te gêne vraiment, je peux —

— Non, non, ça va, l’interrompit Elysia, peu sûre de survivre si Kat se mettait à arpenter sa maison seulement vêtue d’un drap pour masquer sa nudité.

Elle s’allongea sur le dos et remonta la couverture que Kat lui tendait jusqu’à son menton, tournant la tête lorsqu’elle entendit Kat éclater de rire.

— Quoi ? dit-elle, défensive.

— Rien, renifla Kat. Juste, tu ne vas jamais pouvoir dormir si tu es aussi tendue.

Elle tendit une main mais s’arrêta lorsqu’elle vit Elysia fléchir. Appuyée sur un coude, elle l’observa, amusée.

— C’est juste une main, Ely. La même que lorsque je suis un peu plus habillée.

Parfaitement consciente que Kat se jouait d’elle, Elysia décida de jouer aussi. Et puis, si Kat ne ressentait pas la même chose qu’elle... elle pourrait toujours prétendre qu’il ne s’agissait de rien de plus qu’un jeu.

Elle prit à son tour appui sur un coude.

— Je sais. Mais tu vois, ton odeur est partout ici. Je t’ai dit combien je l’adorais ? Ça ne va pas m’aider à dormir, ça. Alors si en plus tu te mets à me toucher...

Elle fit mine de relâcher un soupir désespéré.

— Ça ne va pas m’aider non plus.

Kat haussa un sourcil, et même si son sourire était toujours présent, Elysia crut voir quelque chose changer dans son regard. Comme s’il avait... gagné en intensité.

— Oh ? Donc si je fais ça...

Kat réunit leurs mains et les porta à sa bouche afin d’embrasser les doigts d’Elysia.

Elysia se laissa retomber sur le dos.

— Et maintenant, tu m’embrasses. Tu as gagné, le sommeil m’a définitivement quittée.

Kat lâcha un rire avant de secouer légèrement la tête.

— Non, ça, c’était un bisou... sur ta main. Embrasser, c’est... différent, et ça se passe... ailleurs.

Elysia sentit de nouveau la chaleur venir recouvrir ses joues, mais ne bougea pas quand Kat approcha son visage du sien. Ses yeux se fermèrent d’eux-mêmes quand son souffle effleura ses lèvres pour se rouvrir lorsqu’elle sentit la main de Kat contre sa joue. Cette dernière l’interrogea du regard et Elysia s’humidifia les lèvres avant de hocher imperceptiblement la tête.

Une bouffée de chaleur l’envahit lorsqu’elle vit Kat se pencher vers elle avant qu’elle ne l’embrasse. Un baiser chaste, un simple contact empli d’une douceur infinie qui pourtant lui donna déjà le tournis.

Kat se recula mais Elysia glissa une main à l’arrière de son cou afin de recommencer. Elle n’en avait pas eu assez. Les lèvres de Kat étaient tellement douces et sa façon de serrer et desserrer son étreinte autour de ses doigts la rendait folle. Elle ressentait la même chose qu’elle.

Leurs baisers n’allèrent pas plus loin que le simple contact de leurs lèvres, mais cela fut suffisant. Ils cessèrent enfin et Kat vint l’embrasser sur le front avant de plonger son regard dans le sien. Elle sourit légèrement.

— Tu penses pouvoir dormir maintenant ? chuchota-t-elle.

— Avec un dénouement comme celui-là, je serais damnée si ce n’est pas le cas.

Kat rit puis s’allongea sur le dos, entraînant Elysia avec elle. Cette dernière enfouit son visage dans le creux de son cou et lorsque les bras de Kat vinrent l’entourer, elle écarquilla les yeux.

— Bon sang Kat, je peux sentir... ta peau... et...

Le rire de Kat lui parvint aussitôt tandis qu’elle venait embrasser le haut de sa tête.

— Si ça te dérange, je peux...

Elysia secoua frénétiquement la tête.

- Non, non. Ça va. C’est... bien. Même mieux que bien. Je serais folle de m’en plaindre. Mais si toi, ça te dérange, je comprendrais. Je veux dire —

Elle fut interrompue par un doigt sur ses lèvres.

— Tu bafouilles.

Son ton amusé fit rougir Elysia.

— Hum, oui, pardon.

— Non, j’aime beaucoup. C’est mignon.

Elysia sourit avant de s’emparer de la main qui caressait sa joue et vint en embrasser la paume.

— Merci, Sexy.

Le rire de Kat lui parvint à nouveau, une douce mélodie qui lui fit une fois encore oublier le monde qui les entourait.

— Une chose est sûre, tu es vraiment bonne pour mon ego, taquina Kat.

— Toi aussi, répondit aussitôt Elysia alors que sa main venait caresser les lèvres de Kat. Merci pour ça, Kat. Je suis contente qu’on l’ait fait.

Kat s’empara de son index avant de l’embrasser.

— Moi aussi, sourit-elle. Tu devrais essayer de dormir maintenant, je sais que tu es en train de lutter.

Ce n’était pas faux, contrairement à ce qu’Elysia déclarait plus tôt, le corps chaud contre le sien poussait ses yeux à se fermer d’eux-mêmes.

— Bonne nuit, dit-elle en embrassant la peau offerte du cou de Kat.

— Bonne nuit, Ely.

La dernière chose dont elle se souvint fut les lèvres de Kat contre son front et sa main dessinant des arabesques sur son épaule.

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Commentaires
E
Ce chapitre est juste énorme !!!
M
Magnifique ! Splendide ! Émouvant ! :D<br /> <br /> Mais ... ces phrases ne me paraissent pas françaises :<br /> <br /> "Elysia grimaça lorsque les marches grincèrent sous quand elle descendit l’escalier le lendemain matin."<br /> <br /> "Je laisserai un double des clés de sortit pour quand tu seras prête, dit-elle en se redressant."
C
Je veux la suite, je veux la suite, je veux la suite , je veux la suite...<br /> <br /> Bon d'accord j'arrête 😂
M
Tu as vraiment une plume magnifique. J'ai lu et relu tes récits. Je dévore celui-ci. La complexité de tes personnages, leur profondeur, leurs réalités...tout me semble fragile et ne tenir qu'à un fil... C'est superbe, c'est prenant. Je patiente avec délectation en attendant la suite, je laisse planer mon imagination...Si j'osais, je t'encouragerais à publier chez un éditeur tes écrits de qualité mériteraient un juste salaire contre un précieux livre à collectionner ;P Amicalement
M
Merci pour ce chapitre.<br /> <br /> Ce rapprochement est exquis.<br /> <br /> Maintenant j'attends la séparation (qui sera suivi par des retrouvailles évidemment).<br /> <br /> C'est pas trop mal d'attendre finalement.
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