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⚢ Fictions lesbiennes ⚥
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⚢ Fictions lesbiennes ⚥

Claire-em

1 septembre 2011

Chapitre 15

Assise sur le rebord de la fenêtre, une tasse de thé entre les mains, Kate laissait son regard courir sur la propriété. Le soleil était désormais couché depuis un bon moment et des lampes à énergie solaire, d’une lumière bleutée, éclairaient le lac et les bâtiments, révélant une facette de la pension complètement différente de celle qu’elle avait l’habitude de voir durant la journée.

Au fil des mois, elle avait découvert que cette atmosphère avait un effet apaisant sur elle, et, lorsqu’Emma était absente, il lui arrivait de rester simplement là, à tranquillement siroter son breuvage pendant des heures. Pourtant, ce soir, la magie ne semblait pas vouloir opérer. Ce qui s’était passé quelques heures plus tôt l’avait bien évidemment mise hors d’elle, mais ce qui lui nouait à présent l’estomac, c’était la culpabilité qu’elle ressentait. Elle était bien consciente que ce qui était arrivé à Emma était entièrement sa faute, et qu’on s’en prenne à son amie… quand on la visait elle… elle avait énormément de mal à l’accepter.

Elle avait pourtant été surprise par le comportement d’Emma plus tôt dans la soirée alors qu’elle nettoyait les plaies de son cuir chevelu. Cette dernière s’était montrée plus détendue et Kate avait été surprise de soudainement l’entendre se mettre à lancer quelques plaisanteries sur sa nouvelle coiffure, soulignant le fait que si Demi Moore était toujours aussi sexy avec la tête rasée, elle pouvait bien l’être aussi, non ? Kate en avait été déstabilisée, avant de se dire que sa crise de larmes n’avait probablement été qu’un contrecoup de l’injustice dont elle avait été victime. Alors elle s’était détendue à son tour, profitant de la présence d’Emma à ses côtés et de la bonne humeur qui régnait autour d’elles après ces sombres évènements.

Puis, aucune d’elles ne voulant se coucher, elles avaient finalement trouvé refuge devant la télévision où Emma avait fini par s’assoupir et Kate, après l’avoir observée un instant, s’était dit qu’une petite sortie nocturne était de rigueur. Elle était finalement rentrée quelques heures plus tard et, incapable de trouver le sommeil, elle s’était installée sur le rebord de la fenêtre où elle ressassait depuis ses sombres pensées.

– Qu’est-ce que tu regardes comme ça ?

La douce voix d’Emma près de son oreille la sortit soudainement de sa torpeur et Kate sursauta, portant une main sur son cœur avant de réaliser avec horreur qu’elle pleurait.

– Kate ? Ça va ? demanda aussitôt Emma d’un ton alarmé lorsqu’elle vit cette dernière s’essuyer les yeux d’un revers de main.

– C’est rien, marmonna Kate en évitant son regard. J’ai dû attraper un rhume ou un truc comme ça.

Emma lui offrit un regard appuyé tout en s’agenouillant devant elle :

 

– Bien sûr, et moi j’ai une angine terrible, répondit-elle en caressant ses genoux de ses pouces. Alors, qu’est-ce qu’il y a ? Et va pas me répéter qu’y a rien, ajouta-t-elle d’une voix ferme mais douce.

Kate eut un faible sourire avant de dévier son regard vers la vitre, l’air pensif :

– Tu sais, je suis tombée sur le calendrier tout à l’heure, et j’ai réalisé que ça faisait exactement un an jour pour jour que j’étais ici aujourd’hui.

– Oh. Et c’est ça qui te fait pleurer ?

Un sourire accompagna la réponse :

– Non. Pas vraiment, répondit Kate avant d’ajouter plus sérieusement : C’est compliqué.

Compliqué. Emma grimaça intérieurement. C’était exactement le même terme que Kate avait utilisé pour définir la raison de sa présence à La Lumeda.

– Peut-être que si tu m’expliquais…, tenta-t-elle.

Kate détourna le regard de la fenêtre pour l’observer et elle hocha légèrement la tête :

– Viens, répondit-elle en se levant et en la prenant par la main.

Elle déposa sa tasse sur la petite table du salon puis prit place sur le canapé, haussant un sourcil de surprise lorsqu’Emma s’installa tout contre elle et posa sa tête contre son épaule.

– J’ai un peu froid, répondit cette dernière dans un sourire penaud, avant de rapprocher ses jambes de son torse et les entourer de ses bras. Mais tu peux aussi considérer ça comme du soutien moral.

Kate secoua légèrement la tête, amusée, avant de passer un bras autour de ses épaules, et elle dut aussitôt lutter contre l’envie qu’elle avait de l’attirer encore plus à elle lorsque son odeur si familière et la douce chaleur de son corps lui parvinrent.

– Il y a une chose qu’il faut que tu saches mais je ne sais pas vraiment comment m’y prendre pour te le dire, ni comment tu vas réagir.

Emma leva les yeux vers elle et l’observa un instant avant de demander :

– Ça a un lien avec ce qu’il s’est passé ce soir ?

Kate prit une inspiration profonde qu’elle relâcha aussitôt :

– Oui.

– Oh. Cassie m’a dit que… ça, répondit Emma en désignant l’arrière de sa tête. Elle m’a dit que c’était un message pour toi.

Kate ferma un instant les yeux, refoulant les larmes qui montaient à nouveau. Comment pouvait-elle annoncer à une personne aussi douce, aussi innocente, aussi irréprochable qu’Emma... qu’elle avait été agressée par sa faute ? Dire qu’elle se sentait mal à l’aise aurait été un euphémisme, un nœud lui tordait l’estomac et la seule chose qu’elle voulait, s’était s’enfuir à toutes jambes. Mais Emma méritait la vérité, et même si elle redoutait profondément sa réaction, Kate savait qu’elle devait la lui dire malgré tout.

Elle se racla légèrement la gorge avant de répondre :

– Emma, je vais te raconter une histoire, d’accord ? Ça te permettra de comprendre.

– D’accord, répondit aussitôt Emma, quelque peu confuse.

Kate réfléchit un instant avant d’opter pour une entrée en matière directe. De toute façon, je n’ai jamais aimé tourner autour du pot, alors…

– Avant d’atterrir ici, j’étais en couple.

Une inspiration profonde.

– Avec une fille.

Quelques secondes s’écoulèrent avant qu’Emma ne se redresse et n’étudie son visage.

– Tu es lesbienne ? s’étonna-t-elle finalement.

– Hmm, oui. Ça te pose un problème ? demanda Kate, anxieuse. S’il te plaît dis-moi que non, s’il te plaît…

– Eh bien, c’est... enfin je, euh, hmm…

Emma leva les yeux au ciel avant de laisser sa tête retomber contre l’épaule de Kate.

– Oh bon sang mais qu’est-ce que j’ai à bégayer comme ça ?! Et je t’interdis de te moquer de moi, se pressa-t-elle d’ajouter en levant une main.

– Je te rassure, je suis bien trop stressée pour ça, ironisa Kate tandis qu’elle angoissait de plus en plus.

Emma redressa légèrement la tête et elle sentit aussitôt son cœur se serrer lorsqu’elle réalisa que Kate évitait soigneusement son regard.

– Oh Kate, je suis désolée, répondit-elle en prenant sa main dans la sienne et en la serrant légèrement. Excuse-moi, je ne savais pas que c’était un sujet sensible. Ça m’a prise de court, c’est tout. J’ai aucun problème avec ça, je t’assure. C’est…

Un évènement passé lui revint subitement en mémoire et elle s’interrompit avant de secouer légèrement la tête :

– Je crois que j’aurais dû m’en douter, en fait, réalisa-t-elle dans un sourire.

– Quoi ? s’étonna aussitôt Kate, confuse, avant de paniquer intérieurement. Elle sait ce que je ressens pour elle ?

– Le Lévitique, tu t’es mise à pleurer lorsque j’ai dit…

– …que lorsque deux personnes s’aiment, et s’il y a bien existence d’une force divine, que cette dernière se moque bien de qui elles sont et de ce à quoi elles ressemblent et les laisse vivre leur vie sans jugement. C’est bien ça ? demanda Kate, soupirant intérieurement de soulagement.

Emma acquiesça et elle poursuivit :

– L’association catholique et homosexuelle n’est pas toujours facile à vivre, répondit-elle dans un triste sourire. T’entendre dire ce genre de choses… ça ne laisse pas insensible.

– Je suis bien contente alors, répondit Emma dans un sourire avant de froncer les sourcils. Mais… pourquoi est-ce que tu ne m’en as jamais parlé alors ? T’avais peur que je le prenne mal ?

Kate détourna le regard, embarrassée, avant de se racler maladroitement la gorge :

– Tu te souviens de ton premier jour ici ?

– Quand on s’est rencontrée ?

– Hmm. Tu m’as demandé pour quelle raison j’étais ici.

Emma répondit, confuse :

– Oui, et ? Où veut-elle en venir ?

– Tu te souviens de ce que je t’ai répondu ?

Emma réfléchit un instant :

– Eh bien... tu m’as dit que… tu me raconterais ton histoire une fois que je t’aurais raconté la mienne.

Kate sourit légèrement :

– C’est ça.

– Mais je ne comprends pas, répondit Emma, les sourcils froncés, avant de réaliser : Oh, ton homosexualité a un lien avec ta présence ici ?

Kate hocha légèrement la tête et elle poursuivit :

– Et tu vas me le raconter.

– C’est ça.

– Mais je ne t’ai pas raconté mon histoire, répliqua Emma avec prudence.

Kate l’observa un instant avant de baisser les yeux sur leurs mains liées :

– C’est pas grave. Je sais que je peux te faire confiance, c’est tout ce qui importe, répondit-elle avant de la regarder à nouveau. Et puis tu m’as déjà raconté un morceau de ta vie, tu te souviens ? Ce serait simplement juste pour moi que de te renvoyer la pareille.

– D’accord, répondit Emma en hochant légèrement la tête. Si c’est ce que tu veux, je t’écoute.

Kate acquiesça avant de poursuivre d’une voix gênée :

– J’étais donc en couple avec une fille. Seulement, c’était pas n’importe quelle fille, c’était... hum, c’était Cassie. 

Le nom eut à peine passé la barrière de ses lèvres qu’elle sentit aussitôt Emma se figer à ses côtés, avant de redresser vivement la tête, les sourcils haussés.

– Cassie, comme… LA Cassie ? La peste qui me pourrit la vie ?!

– Hmm, oui ? grimaça Kate de plus en plus mal à l’aise.

Abasourdie, Emma se contenta de l’observer bêtement avant de se redresser d’un bon et faire les cent pas dans la pièce.

– Oh merde. Oh merde, oh merde, oh merde, répéta-t-elle en se passant une main nerveuse dans les cheveux. Mais… comment ? Je veux dire, c’est une garce !

– Elle n’est pas… enfin, elle n’était pas comme ça, tempéra Kate avant d’ajouter lorsqu’elle vit Emma l’observer d’un air sceptique. Je t’assure. Je la connais depuis toujours, on vivait dans le même arrondissement à la capitale, on a côtoyé le même groupe, on a eu les mêmes fréquentations… Elle n’était pas du tout celle qu’elle est devenue aujourd’hui.

Emma se mordit l’intérieur de la joue avant de venir prendre place en face de Kate, sur la table basse :

– Qu’est-ce qui a changé alors ?

– Beaucoup de choses, répondit Kate, visiblement amère. Comme tu le sais, nos parents font partie des grandes fortunes du pays, le père de Cassie est à la tête d’un grand Groupe Industriel principalement présent dans le secteur militaire et, étant les futures héritières, nous devions être le parfait exemple du pays et avoir une image irréprochable. En soi, certainement pas lesbienne. Pour ces gens si conservateurs, ça aurait été la fin du monde. Même si la belle-famille jouait dans la même cour…

« Cassie, en ce qui la concernait, refusait que ça s’apprenne car mis à part son refus de s’engager avec les prétendants vers lesquels ses parents pouvaient la diriger, elle acceptait volontiers tout le reste. Pour ma part, j’étais à peu près dans le même état d’esprit. Etre à la tête du Groupe ne me répulsait pas, j’avais de toute façon aucune idée de ce que je voulais pour mon avenir, et le reste du temps, j’avais Cassie à mes côtés alors...

Kate s’interrompit un instant avant de poursuivre :

– On était donc d’accord pour garder notre histoire secrète, et accepter tout le reste, mis à part les prétendants.

– Mais ça ne s’est pas passé comme prévu..., devina Emma, surprise de réaliser combien le fait que Kate parle de Cassie en bien la dérangeait.

Un triste sourire apparut sur le visage de Kate :

– Non, en effet, acquiesça-t-elle avant de reprendre plus sombrement. Cassie était venue chez moi pour réviser un mercredi après-midi. Tu te doutes bien que ce n’était qu’un prétexte pour se voir, et alors que nous étions en train de… enfin, hmm, tu vois ? demanda-t-elle en se frottant maladroitement la joue.

Emma l’observa, confuse, avant de se sentir aussitôt rougir lorsqu’elle remarqua l’air embarrassé qui habitait le visage de Kate :

– Oh. Euh, oui, oui je vois, bredouilla-t-elle. Un scrabble.

Kate qui s’apprêtait à poursuivre s’interrompit et haussa les sourcils.

– Quoi ?

– Ben tu sais, un scrabble, répéta Emma en insistant bien sur le mot et en lui offrant un regard appuyé. 

Kate continua à la fixer bêtement et elle remua une main dans les airs :

– Oublie.

– Un scrabble, répéta Kate silencieusement. Le sexe, ça te fait penser à un scrabble ?

Emma appuya aussitôt ses coudes sur ses genoux afin de cacher son visage entre mains :

– Non, rit-elle légèrement. Mais parfois, lorsque les gens parlent de scrabble, ils sous-entendent du sexe. Tu sais, la phrase… « On fait un scrabble ? »

– Ah… et ils comptent les points aussi ?

Emma lui mit aussitôt une main sur les lèvres :

– Poursuis ton histoire, d’accord ? ordonna-t-elle avant de secouer la tête. Ça m’apprendra à ne pas réfléchir avant de parler.

Kate lui tira aussitôt la langue une fois libérée :

– Il n’empêche que je vais y réfléchir à deux fois lorsque je proposerai à quelqu’un de jouer au scrabble.

– Kaaaate, se plaignit aussitôt Emma d’une voix trainante.

– D’accord, d’accord, répondit Kate en levant les mains en signe d’apaisement. Bon, j’en étais où ? Ah oui, le meilleur moment de ma vie... J’étais donc avec Cassie ce jour-là, et pour éviter d’être entendues au cas où quelqu’un se déciderait à passer dans le couloir, j’avais mis de la musique, seulement à cause de ça, aucune de nous n’a entendu les pas qui se rapprochaient dans l’escalier, et encore moins la porte qui s’ouvrait soudainement.

Elle secoua légèrement la tête, revoyant la scène comme si c’était hier :

– Mon paternel était fou de rage. Il s’est mis à hurler tout un tas d’insanité avant de se retourner et nous dire de nous rhabiller, puis a demandé, ou plutôt ordonné à Cassie de rentrer chez elle, avant d’ajouter d’un ton ironique que Dame de Lonay allait téléphoner à ses parents afin de les prévenir de l’immondicité qu’ils venaient de surprendre.

Elle s’interrompit avant de lever les yeux vers Emma :

– C’était la dernière fois que je la voyais. Mon père m’a mis la raclée de ma vie et deux jours plus tard, j’assistais à ma dernière soirée mondaine où je les ai passablement embarrassés, avant de débarquer ici. J’ai pas eu de nouvelles de mes parents depuis.

Ses paroles à peine terminées, Emma regagna sa place sur le canapé afin de se glisser au creux de ses bras. Avec le temps, elle avait fini par apprendre à lire ce que Kate ne disait pas. Ce qu’elle avait vécu, et même si Emma sentait qu’il y avait plus à l’histoire, était particulièrement rude. Les personnes les plus proches d’elle lui avaient tout simplement tourné le dos et Emma pouvait sentir qu’au fond, Kate en avait été profondément blessée. Peut-être même plus qu’elle ne l’imaginait.

Elle leva les yeux vers elle avant de répondre, le ton incroyablement sérieux :

– Je suis désolée que tes parents aient réagi comme ça, et je suis encore plus désolée qu’ils aient fait subir une chose aussi monstrueuse et ce à leur propre fille. C’est honteux, et injuste,  surtout quand cette dernière est aussi brillante, intelligente et adorable.

Elle s’apprêtait à poursuivre lorsque le faible murmure de Kate l’interrompit :

– Tu le penses vraiment ?

Emma leva les yeux vers son visage et elle fut aussitôt surprise de voir combien Kate paraissait soudainement vulnérable. Une vague de colère s’empara d’elle à l’encontre de ses géniteurs, mais elle décida de l’ignorer pour prendre la main de Kate dans la sienne et entremêler leurs doigts. Elle répondit, le regard fixé dans le sien :

– Bien sûr que je le pense Kate, tu es tellement… tellement douce, sensible, attentionnée, protectrice. Regarde ce que tu as fait ce soir quand tu as découvert ce que Cassie et ses acolytes m’ont fait. Tu es quelqu’un de bien, ne laisse jamais personne te faire croire le contraire.

Rendue muette par l’émotion, Kate se contenta de hocher la tête avant de la reprendre dans ses bras et la serrer fort contre elle.

Longtemps.

Très longtemps.

Avant de finalement murmurer contre les cheveux blonds :

– Merci. T’es pas mal non plus tu sais.

Emma rit légèrement avant de reprendre sa place au creux de son cou. Elle ne savait pas comment s’expliquer ce besoin tactile qu’elle avait soudainement, même si elle soupçonnait fortement les derniers évènements d’y être pour quelque chose, mais elle n’avait en tout cas certainement pas l’intention de se priver. Et puis Kate avait besoin d’elle, après tout, et maintenant plus que jamais, alors elle se devait de lui apporter son soutien, pas vrai ?

Les minutes s’écoulèrent, chacune plongée dans leurs pensées, avant qu’Emma ne reprenne la parole.

– Tu as parlé d’embarras tout à l’heure, quand tu as mentionné ta dernière soirée mondaine… qu’est-ce que tu as fait ?

Kate sentit aussitôt un sourire se dessiner sur ses lèvres :

– Je me suis présentée uniquement vêtue d’un soutien-gorge et d’un string assortis.

Emma haussa les sourcils avant de se redresser de manière à pouvoir la regarder :

– Devant tout le monde ?!

– Hmm. J’avais pas revu Cassie depuis que mes parents nous avaient surprises, et je doutais fortement d’avoir l’occasion de la revoir à nouveau. Autre que dans un cadre officiel, du moins. Alors… j’ai passé les pires quarante-huit heures de toute ma vie, j’avais plus goût à rien, j’étais déprimée, et en colère…

Elle fronça les sourcils :

– Je crois surtout que j’étais loin d’avoir réellement conscience de ce que je faisais, admit-elle avant qu’un sourire diabolique n’apparaisse sur ses lèvres. Mais je les ai vraiment mis hors d’eux.

– Et c’est pour ça qu’ils t’ont envoyée ici ? Parce que tu t’es… rebellée ?

Kate secoua négativement la tête :

– Oh non, mon départ pour La Lumeda était déjà prévu depuis l’incident avec Cassie, répondit-elle avant de prendre un ton amer. Ils voulaient simplement que je sois présente à leur soirée de charité en faveur de la lutte contre le cancer du sein, parce qu’en tant qu’unique héritière, j’étais sensée faire le discours cette année-là.

– Oh. Pas cool, grimaça Emma avant de demander : Votre histoire s’est terminée comme ça alors, avec Cassie ?

– Non, ça n’a pas été aussi simple, répondit Kate. Lorsque je suis arrivée à La Lumeda, Cassie y était déjà, et bon sang, je n’ai jamais été aussi heureuse que de me retrouver dans cette pension, sourit-elle ironiquement. Nos familles se trouvant à des milliers de kilomètres, j’ai vraiment cru qu’on allait enfin pouvoir être tranquille, et vivre notre petit bonheur sans encombre. Il nous suffisait juste d’être prudentes.

– Mais une fois encore, ça ne s’est pas passé comme prévu...

Kate secoua tristement la tête :

– Non, tu as raison.

– Que s’est-t-il passé ? demanda Emma, la curiosité présente dans la voix.

– Eh bien, Cassie est allée trop loin. Et je ne l’ai pas supporté.

 

La Lumeda. Vendredi 04 Avril 2003.

Plus qu’une marche… euh, une marche ou deux ? Oooh, ça bouge…

Le corps en appui contre le mur, Kate laissa sa tête y reposer un instant, appréciant la sensation du froid contre sa peau. Le monde tournait autour d’elle et elle se sentait nauséeuse, en plus du mal de tête qui commençait à lui marteler les tempes et des remontées acides qui la faisaient grimacer de temps à autre. Beuh, promis, plus jamais je ne toucherai à une goutte d’alcool…, gémit-elle intérieurement avant de descendrela dernière marche avec difficulté puis s’engager dans le couloir.

Quelques chutes plus tard, elle arriva enfin à destination et fut aussitôt surprise de voir la porte s’ouvrir à peine le premier coup de poing donné.

– Hé Cass’…

– Bon sang mais qu’est-ce que tu fabriquais ? soupira aussitôt Cassie avant de s’écarter pour la laisser entrer. Je t’ai attendue pendant trois heures ! Ça t’aurait tuée de me prévenir si tu avais autre chose de prévu ?

– J’ai pas vu… le temps passer…, marmonna Kate tout en se dirigeant tant bien que mal vers le salon.

Cassie l’observa tituber jusqu’au canapé avant de froncer les sourcils :

Kate pourquoi est-ce que tu… tu as bu ? s’exclama-t-elle finalement tout en s’approchant.

– Wahoo et toi t’es devenue devin pendant la nuit, ironisa aussitôt Kate tout en se retournant pour lui faire face.

Surprise par le ton employé, Cassie haussa les sourcils avant de s’emparer de sa main et l’entraîner avec elle vers le canapé :

– Tu veux bien m’expliquer ce qu’il se passe là ? demanda-t-elle une fois assise, un air mêlant inquiétude et perplexité sur le visage.

– Hein ? demanda Kate en haussant les sourcils.

Cassie soupira :

– Je t’ai attendue toute la soirée, et toi tu débarques, trois heures plus tard, complètement torchée. Tu m’expliques ?

– Oh, ça…

– Oui ça ! s’exclama Cassie en levant les mains avant de les laisser retomber sur ses cuisses, sa patience ayant atteint ses limites. Bon sang Kate, mets-y un peu du tien, tu veux ?

Le ton de sa voix eut l’effet d’un électrochoc sur elle et Kate se redressa aussitôt, la mâchoire serrée :

– Je suis encore libre de faire ce que je veux, non ? répondit-elle sèchement. Oh non… excuse-moi, c’est toi ça, suis-je bête, moi je ne suis que le petit toutou qui doit obéir au doigt et à l’œil !

– Mais qu’est-ce que tu racontes ? demanda Cassie, confuse.

– Ce que je raconte ? Je t’ai vue avec ce type cet après-midi, belle couverture. Ça fait quoi ? La troisième, ce mois-ci, non ?

Cassie évita soudainement son regard avant de soupirer :

– J’ai pas le choix, Kate.

– Pas le choix ? Oh si, tu l’as, et tu le sais très bien. Ce que je ne comprends pas par contre, c’est pourquoi t’as constamment besoin d’une satanée couverture ?! Le célibat c’est pas pour les chiens, bordel !

Cassie releva aussitôt la tête vers elle, le regard suppliant :

– Je t’en prie Kate, les gens vont finir par se poser des questions si je passe mon temps à repousser tout le monde, tu le sais. Mon père –

– Oh oui, ton père, encore, l’interrompit Kate, le ton moqueur. Ça faisait longtemps tiens ! Mais dis-lui merde Cassie ! Il t’a envoyée ici, tu crois qu’il en a quelque chose à foutre de ce que tu fais maintenant ?

Une main s’abattit violemment sur sa joue et Kate resta un instant interdite avant de tourner à nouveau la tête vers Cassie, le visage impassible.

– Oh merde, murmura Cassie, son regard passant alternativement de sa main la joue de Kate, abasourdie par le geste qu’elle venait d’avoir. Kate, excuse-moi, je suis vraiment désolée, je…

Elle passa une main sur son visage avant de soupirer :

– Ecoute, reprit-elle plus calmement. Je n’ai pas d’autres choix, si les gens apprennent –

– Arrête Cassie, répondit Kate avant de se redresser, sa colère apparaissant à nouveau. Tu peux, pour toi, pour nous. Tu choisis juste de ne pas le faire. C’est toujours comme ça avec toi, ce que les gens pensent, ce que ton paternel pense.

Elle secoua la tête, désabusée :

– Eh bien tu sais quoi ? Va te faire voir Cassie, j’en ai plus rien à foutre.

Sur ce, elle lui tourna le dos et se dirigea vers la porteaussi vite que ses pieds le lui permirent, ignorant tant bien que mal la voix suppliante de Cassie qui résonnait derrière elle, avant de sentir son cœur se serrer dans sa poitrine lorsqu’elle remarqua la tristesse qui y transparaissait. Serrant des dents, elle laissa sa tête retomber contre le battant de la porte avant de murmurer d’une voix douloureuse :

– Tu ne t’imagines même pas ce que ça me fait de te voir avec tous ces types, gémit-elle, les images envahissant son esprit malgré elle.

– Tu n’étais pas censée le découvrir, renifla Cassie, désormais près d’elle.

Ses mots pénétrèrent son esprit et Kate releva soudainement la tête afin de pouvoir la regarder, aussitôt surprise d’apercevoir les larmes qui coulaient silencieusement sur son visage. Légèrement déstabilisée, elle détourna un instant les yeux avant de la regarder à nouveau.

– Et c’est censé me faire sentir mieux ? demanda-t-elle, incrédule.

– Non, répondit Cassie. Mais ça nous aurait évité d’en arriver là.

Kate secoua la tête, incrédule :

– Tu m’as menti, et tu es en train de me dire que tu aurais préféré continuer.

Elle prit une inspiration tremblante :

– Je dois être en train de rêver, c’est pas possible.

– Kate, s’il te plaît, j’ai jamais voulu ça, répondit Cassie la voix brisée avant de venir encadrer son visage de ses mains. On peut… on peut y arriver. C’est juste… c’est pour de faux, je ne fais rien avec ces types Kate, c’est… tout est faux, s’il te plaît, fais-moi confiance…

Des sanglots l’interrompirent et elle s’essuya les joues d’un revers de main avant de lâcher dans un souffle :

– Me laisse pas Kate, s’il te plaît, me fais pas ça…

Ne supportant plus la vue qui s’offrait à elle, Kate entoura à son tour le visage de Cassie de ses mains et caressa tendrement ses joues de ses pouces avant de plonger son regard dans ces yeux bleu azur qu’elle connaissait par cœur.

– Je te demande juste d’être avec moi Cass’, juste avec moi, murmura-t-elle difficilement, sa voix rendue de plus en plus faible à cause de la boule qui lui obstruait la gorge. Est-ce que tu peux me promettre ça ?

Il y eut un léger silence avant que Cassie ne baisse les yeux et ne murmure d’un ton résigné :

– J’ai pas le choix, Kate, renifla-t-elle. S’il te plaît, comprends ça.

Kate secoua la tête puis retira doucement ses mains avant de se reculer, ignorant tant bien que mal la douleur dans sa poitrine et sa vue qui se brouillait de plus en plus.

– Non, répondit-elle calmement. Non, je ne peux pas comprendre ça.

Elle fit une pause avant de lâcher dans un souffle :

– C’est fini Cassie, je ne veux plus rien avoir à faire avec toi.

Elle n’attendit pas de réponse et quitta aussitôt la pièce, ses jambes la portant sur quelques mètres avant qu’elle ne s’effondre lamentablement sur le sol, et que les sanglots durement retenus ne s’emparent d’elle dans des gémissements déchirants.

Pour la première fois de sa vie, elle ne s’était jamais senti aussi seule, ni aussi malheureuse.

 

Aujourd’hui.

– Elle comptait travailler au sein du Groupe de son père une fois sortie de La Lumeda et ses études terminées, ainsi que s’engager auprès d’un bon parti pour ne pas éveiller les soupçons sur notre relation. En ce qui me concerne, il en était hors de question. Je n’arrivais même pas à croire qu’elle puisse me faire ça. Alors j’ai dit stop.

– Mais quelque chose me dit que ça ne s’est pas terminé aussi simplement, répondit Emma.

Kate soupira.

– Elle est venue s’excuser quelques jours plus tard, mais ma décision était prise et définitive. Je ne supportais plus sa façon d’agir, on avait pas les mêmes priorités et on aurait fini par se détruire. Elle n’a pas sauté au plafond, mais elle n’a pas insisté non plus. Je pensais qu’elle avait accepté ma décision mais… 

– Mais ?

Kate hésita avant de lever les yeux vers Emma :

– Ton arrivée ici m’a prouvé le contraire.

– Comment ça ? s’étonna aussitôt Emma, les sourcils haussés.

Kate se tourna légèrement de manière à lui faire face :

– Emma, ce qu’il s’est produit tout à l’heure, ce qu’elle te fait subir depuis le début de l’année... c’est à cause de moi. Et crois-moi, j’en suis sincèrement, sincèrement désolée, je n’aurais jamais cru qu’elle puisse aller aussi loin, si j’avais su…

– Attends, attends, l’interrompit Emma en levant une main. Qu’est-ce qui te fait dire que si elle fait tout ça, c’est à cause de toi ?

– Parce que tu es proche de moi, répondit aussitôt Kate en détournant le regard.

Emma secoua légèrement la tête :

– Je ne comprends pas… elle tient toujours à toi ?

– Je… je sais pas, hésita Kate. Sa façon d’agir me laisse à penser que oui. Pourquoi le ferait-elle sinon ? Parce que honnêtement, son histoire de mondes différents et de personnes qui ne devraient pas se fréquenter… j’ai du mal à croire qu’elle fasse tout ce cinéma rien que pour ça. Elle le pense peut-être, mais à mon avis, ce n’est qu’un prétexte pour t’éloigner de moi. Jusqu’à présent, j’ai toujours été seule ici et elle ne m’a prêté aucune attention depuis que j’ai mis fin à notre histoire. Et puis tu arrives, et elle se met aussitôt à te harceler pour que tu restes loin de moi. Sans compter qu’elle a choisi ce jour précis, jour de mes un an ici, pour me passer un message par ton intermédiaire.

Emma haussa les sourcils, sceptique :

– Donc je viens de me faire raser l’arrière de la tête… juste parce qu’elle croit qu’on est ensemble ?

Kate hocha positivement de la tête.

– Je pense qu’au fond d’elle, elle n’a cessé de croire que je finirais par revenir. Et en me voyant avec toi, elle a dû finir par comprendre que non.

Emma resta silencieuse un instant, ses pensées défilaient à mille à l’heure dans son esprit. Comme dans son ancien lycée, elle s’était persuadée que sa différence avait de nouveau fait d’elle une cible facile et elle n’avait pas cherché plus loin. Après tout, comment l’aurait-elle pu ? Mais Kate lui offrait soudainement une vision complètement différente et si ce qu’elle pensait était véridique, c’était cette fois-ci la jalousie, la possessivité d’une autre qui avait fait d’elle une victime. En y réfléchissant, elle dut bien s’avouer que cela ne l’étonnait même pas, elle savait mieux que personne à quel point les gens pouvaient parfois faire preuve de cruauté et elle décida que quelle qu’ait été la raison de ses actes, cela ne changeait rien pour elle. Au final, la douleur était la même.

– Ça fait longtemps que tu en as déduit tout ça ? demanda-t-elle enfin.

Il y eut un léger silence avant que Kate ne réponde.

– Disons que ce qui s’est passé ce soir a confirmé mes soupçons. Ecoute Emma, je suis vraiment désolée. Je sais que tout ça est de ma faute et –

– Kate, s’il te plaît, la coupa soudainement Emma. Cette fille est complètement malade, tu n’es en rien responsable de ses actes. Alors je t’en prie, ne te sens pas coupable de ce qu’elle a pu faire.

– Elle te fait vivre un enfer parce que je suis amie avec toi !

– Et alors ? Je suis amie avec toi aussi, non ? pointa aussitôt Emma, un sourcil haussé.

Kate commença à protester avant de simplement soupirer :

– Dans tous les cas, c’est la dernière fois qu’elles s’approchent de toi.

– Je l’espère, répondit Emma en reposant sa tête contre son épaule.

Ce qu’elle ignorait, c’était que Kate, pour sa part, était on ne peut plus confiante. 

💕

Allongée sur son lit, les couvertures remontées jusqu’au menton, Emma observait d’un air absent les reflets de la lune qui filtraient à travers les volets et venaient s’écraser sur le plafond. Là où elle s’était attendu à passer une nuit blanche à cause de son passé qui ne s’était pas gêné pour venir la hanter pendant la soirée, c’était en fait l’histoire de Kate qui lui torturait les méninges.

Elle avait appris beaucoup de choses sur sa colocataire ce soir, certaines l’avaient mise hors d’elle, d’autres l’avaient surprise, d’autres encore l’avaient presque émue jusqu’aux larmes. Et pourtant, ce qu’elle retenait de tout ça, c’était qu’elle se sentait encore plus proche de Kate, si cela était possible. Sa colocataire lui accordait visiblement une confiance aveugle, et pour Emma, ce genre de chose n’avait pas de prix. Car c’était bien là-dessus que se basaient les relations les plus profondes, après tout. Et avec ce qu’elle avait vécu dans son ancien lycée, Emma chérissait ce nouveau lien à un point inimaginable.

Pourtant, il y avait encore un point qui la tracassait, et lorsqu’elle entendit sa colocataire remuer dans son lit à quelques mètres d’elle, elle ne put s’empêcher d’appeler :

– Kate ?

La forme recroquevillée sous les couvertures se figea avant qu’une voix ne lui parvienne :

– Hmm ?

– Tu dors ?

– J’essaye.

– Oh. Je peux te poser une question ?

Kate se tourna de manière à lui faire face :

– Tu n’as pas sommeil ? demanda-t-elle avant de prendre appui sur un coude

– Non, répondit Emma. Enfin si, mais quelque chose me tracasse.

– Ah ? Qu’est-ce que c’est ?

– Pourquoi vous avoir envoyées toutes les deux ici ? Cassie et toi.

Kate afficha aussitôt un sourire à peine visible dans l’obscurité :

– Mon histoire t’a vraiment captivée, hein ? taquina-t-elle avant de hausser les épaules. Tout le monde rêve d’avoir ses enfants à La Lumeda, et ils pensaient surement que si on se faisait surprendre ici, les sanctions nous arrêteraient bien vite. Mais, à mon avis, ils voulaient surtout ne plus nous avoir sous leurs yeux. Voir tous leurs espoirs être réduits à ça... on ne peut pas dire que cela leur ait fait très plaisir.

– Ils auraient pu l’accepter, rétorqua calmement Emma. Je veux dire, mis à part le fait que tu n’épouserais pas un homme, ça ne changeait rien à ce qu’ils avaient prévu pour toi.

– Hmm, mais ça aurait changé la façon dont les gens auraient posé leur regard sur eux, sur le Groupe. Ils auraient pu perdre beaucoup.

– Alors ils ont préféré sauver leur image, leur petit confort au détriment de leur propre fille, remarqua Emma avant de soupirer. Tes parents devraient avoir honte d’eux-mêmes.

Emma ne put pas le voir dans l’obscurité, mais ses paroles touchèrent Kate bien plus qu’elle ne l’aurait cru possible et elle se retrouva un instant à s’essuyer discrètement les yeux avant de répondre :

– Ce n’était qu’une question de temps, tu sais. Même s’il n’y avait pas eu Cassie, même si je n’avais pas été lesbienne, ça aurait été autre chose.

– Comme ton avenir professionnel ? devina Emma.

– Exactement, acquiesça Kate. Je sais que j’ai des responsabilités auprès de mes parents, mais je n’ai pas envie de vivre leurs rêves.

– Hmm. Tu sais que je t’admire pour ça ?

Les paroles d’Emma lui parvinrent et Kate sentit aussitôt ses sourcils grimper sur son front :

– M’admire ? s’exclama-t-elle, incrédule. Après ce qui s’est passé ce soir, tu m’admires ?

– Ce qui s’est passé ce soir n’est en rien ta faute, la coupa aussitôt Emma. Je suis sérieuse Kate, ne va pas te sentir coupable à la place des autres.

Un léger silence s’installa avant que Kate ne reprenne la parole :

– Emma ?

– Hmm ?

– Je suis contente d’être ici, tu sais.

– Parce que tu n’as plus besoin de jouer la comédie, ni tes parents sur le dos ?

Kate lâcha un rire avant de reprendre son sérieux :

– Oui. Mais surtout, parce que tu es là. Tu… tu comptes beaucoup pour moi, Emma.

De l’autre côté de la pièce, Emma sentit l’émotion la gagner et lorsqu’elle sentit les larmes lui monter aux yeux, elle ne les essuya pas, leur signification étant tellement à l’opposé de celles qu’elle avait si souvent versées.

– Tu comptes beaucoup pour moi aussi, Kate.

De l’autre côté de la pièce, elle vit Kate lui sourire franchement et elle sut aussitôt en reposant sa tête contre l’oreiller, qu’elle n’allait désormais avoir aucun mal à trouver le sommeil profond.

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