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⚢ Fictions lesbiennes ⚥
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⚢ Fictions lesbiennes ⚥

Claire-em

1 mai 2012

Episode 4 : Sept milliards d'autres... et toi

— Qu’est-che que tu penches de Mathilde ? demanda Liv’ la bouche pleine alors qu’elle reposait sa cuillère dans un bol de petits choux à la crème recouvert de chocolat fondu. Bon sang, ce truc est à se damner.

Lorsqu’aucune réponse ne lui parvint, elle souleva le livre qu’elle tenait entre ses mains afin de jeter un œil à la silhouette allongée près d’elle. Aussi nue que le jour de sa naissance, Tess était étalée de tout son long en travers du lit, les bras de chaque côtés des hanches de Liv’ alors qu’elle faisait courir ses doigts sur le ventre légèrement arrondit de cette dernière d’un air absent.

Liv’ avait beau l’avoir sous les yeux depuis dix-sept longues années, dont quatre presque sans interruptions, elle ne pouvait apprécier la vue de son corps nu sans ressentir un frisson d’excitation remonter le long de son échine. Bon sang, ma libido n’a jamais été aussi exacerbée, pensa-t-elle en se mordant la lèvre inférieure.

Mis à part leur rendez-vous avec le médecin le matin même, elles n’avaient pas quitté la chambre de la journée, consacrant la majorité de leur temps à des câlins sans fins. Là où son appétit sexuel avait diminué au cours du premier semestre — dû à la fatigue, aux nausées et à la somnolence — il avait littéralement décollé dès le début du second. Elle ressentait désormais comme un regain d’énergie dont elle soupçonnait très fortement la disparition des symptômes désagréables d’y être pour quelque chose. Ses seins, qui avaient connu une augmentation de volume, étaient beaucoup plus sensibles et elle pouvait jurer que les sensations de plaisir qu’elle ressentait désormais étaient plus intenses qu’avant.

Son regard se posa sur les mains de Tess qui caressaient toujours son ventre et elle se retint de justesse de lever les yeux au ciel. Je jure que lorsque le bébé sera là, elle ne m’accordera plus aucune attention, pensa-t-elle, un sourire néanmoins présent sur ses lèvres. Tess dévoilait une nouvelle facette de sa personnalité depuis qu’elles avaient appris qu’elles aillaient accueillir un nouveau membre dans la famille. Pour quelqu’un qui n’avait jamais envisagé avoir d’enfant, Liv’ était prête à parier que cette dernière était la plus impatiente d’elles deux. Sans compter son côté protecteur et attentionné qui avait pris des proportions disproportionnées. Heureusement pour elle, Liv’ trouvait ça infiniment craquant.

— Tess ? appela-t-elle en déposant son bol sur la table de chevet.

Cette dernière releva aussitôt la tête, un sourcil haussé.

— Hmm ?

— Elle n’est même pas encore née que tu m’as déjà oubliée, soupira Liv’ en venant glisser une main dans les cheveux clairs.

Tess ferma un instant les yeux de contentement avant de remonter le long de son corps pour venir l’embrasser.

— Jamais, souffla-t-elle contre ses lèvres, délivrant un coin de bouche d’un petit morceau de chocolat avant de laisser son regard courir le long du corps se trouvant à présent sous elle.

Liv’ en était à son quatrième mois de grossesse, et même si elle n’avait pas pris énormément de poids, elle avait tout de même développé de nouvelles courbes que Tess trouvait plus qu’appétissantes. Le faible arrondi de son ventre et ses seins devenus plus généreux et plus lourds la rendaient folle. Liv’ rayonnait, elle brillait de cette petite vie qu’elle portait en elle et Tess éprouvait une irrésistible envie de la couvrir de baisers encore et encore.

Elle fit en sorte que ses yeux véhiculent clairement ce qu’elle pensait lorsqu’elle releva la tête pour croiser de nouveau le regard de Liv’.

— Tu es magnifique, poursuivit-elle en venant glisser une mèche brune derrière son oreille, souriant face à la rougeur qui recouvrait progressivement ses traits. Tu es ma vie, je ne pourrais jamais t’oublier.

Liv’ lui offrit aussitôt un sourire lumineux et Tess l’embrassa furtivement sur le nez avant de reprendre sa place initiale, glissant ses mains sur le ventre rond pour le caresser délicatement.

— Et dire qu’on comptait attendre deux ou trois ans, poursuivit-elle dans un léger rire. On a été plutôt impatiente, sur ce coup, hein ? Je dois me pincer chaque matin pour m’assurer que je ne rêve pas.

Liv’ se mordilla la lèvre inférieure.

— Tu trouves qu’on a été trop rapide ? Je veux dire, les risques augmentent avec les années. Je ne voulais pas...

— Liv’, la coupa Tess en s’emparant de l’une de ses mains. Ça fait dix-sept ans que je t’aime, et quatre ans que l’on est ensemble ; c’est parfait, sourit-elle en venant embrasser sa paume. Et puis, le plus important, c’est d’en avoir envie et d’être sûre de nous, non ?

Liv’ hocha doucement la tête, charmée.

— Je t’aime, souffla-t-elle du bout des lèvres avant de grimacer. Mais arrête de me rappeler que je vais avoir trente-quatre ans, marmonna-t-elle en reportant son attention sur son livre.

Le rire de Tess lui parvint aussitôt et elle ne put s’empêcher de sourire à nouveau. Le bonheur n’a vraiment pas de prix, pensa-t-elle alors qu’elle venait à son tour caresser son ventre.Désormais enceinte de quinze semaines, l’échographie leur avait enfin révélé le sexe du bébé et elles flottaient sur un petit nuage depuis.

Non, en fait, on flotte sur un petit nuage depuis qu’on a appris que l’on était enceinte, pensa Liv’ alors que les images repassaient dans sa tête.

 

Elle jeta un œil à sa montre alors qu’elle refermait la porte le plus doucement possible derrière elle. 06h53. Avec un peu de chance, Tess venait tout juste de rentrer du travail et n’était pas encore couchée. J’aurais dû vérifier le capos de la voiture, pensa-t-elle soudainement avant de hausser les épaules. Bah, tant pis. Elle avait une grande nouvelle à lui annoncer, et cela ne pouvait définitivement pas attendre.

Excitée, elle se dirigea vers la salle de bain et sourit aussitôt lorsqu’elle perçut un fil de lumière filtrant sous la porte. L’ouvrant discrètement, elle aperçut Tess, son dos face à elle alors qu’elle enfilait son peignoir, venant visiblement tout juste de prendre une douche. Le cœur de Liv’ s’accéléra imperceptiblement tandis qu’elle laissait son regard errer sur la courbe de sa nuque alors que Tess se séchait énergiquement les cheveux de sa serviette de bain. Incapable de patienter davantage, elle s’avança à pas feutrés et posa une main sur la taille de Tess tout en venant l’embrasser dans le cou. Tess poussa aussitôt une exclamation de surprise avant de se retourner.

— Liv’ ! s’exclama-t-elle avant de venir la serrer contre elle et la soulever. Oh mon amour, tu m’as tellement manqué ! poursuivit-elle en déposant une pluie de baisers sur son visage.

Le rire de Liv’ résonna dans la pièce et elle encercla son cou de ses bras tout en répondant d’un air taquin :

— Tais-toi et embrasse-moi alors, sourit-elle.

Ne rêvant que de ça depuis une semaine, il n’en fallut pas plus à Tess pour obtempérer, posant enfin ses lèvres sur les siennes dans un baiser qui les fit défaillir de bonheur. Liv’ resserra l’étreinte de ses bras autour de son cou et elles se perdirent dans le toucher de l’autre avant de finalement s’éloigner, légèrement essoufflées.

— Je t’ai manquée ? murmura Liv’ en appuyant son front contre le sien.

— Tu n’imagines même pas à quel point, bouda Tess avant de froncer les sourcils. Mais je ne t’attendais pas avant demain, comment se fait-il que…

— Je n’en pouvais plus d’être séparée de toi, la coupa aussitôt Liv’ en venant caresser une lèvre inférieure de son doigt. L’hôpital a laissé Maddie sortir plus tôt et lorsqu’elle a vu combien j’étais impatiente, elle m’a littéralement poussée dans le premier avion jusqu’ici, rit-elle. Le fait que tu sois sa boss la pousse vraiment à avoir un comportement étrange, parfois.

Tess leva les yeux au ciel.

— Je ne te le fais pas dire, répondit-elle. Et elle ? Elle rentre quand ?

— Demain dans l’après-midi. Des amis l’hébergent et rentrerons avec elle.

— Hmm, et elle va bien ?

Liv’ lui offrit un regard appuyé.

— Elle s’est simplement fait opérée de l’appendicite Tess, bien sûr qu’elle va bien.

— Ouais ben il a quand même fallu qu’elle t’éloigne de moi, marmonna aussitôt Tess d’un air boudeur.

Liv’ ne put retenir un rire. Maddie avait une vraie peur bleue des hôpitaux, si bien qu’elle avait catégoriquement refusé de se faire opérer malgré la douleur qui lui nouait l’estomac. Liv’, qui ne supportait plus de voir son amie souffrir, lui avait alors promis de l’accompagner et de rester constamment à ses côtés. Maddie avait alors cédé, mais à une seule condition : que le chirurgien qui l’opère soit le même qui avait opéré sa jeune sœur quelques années plus tôt. Liv’ avait aussitôt accepté, soulagée, avant de baisser la tête de dépit lorsque Maddie lui avait appris que l’hôpital dans lequel il opérait se trouvait dans sa ville natale, celle-ci même située en France, à plus de trois cent kilomètres de distance.

— Mais je suis de retour maintenant..., répondit-elle en glissant ses mains dans les cheveux blonds.

Tess sourit avant de venir l’embrasser à nouveau durant de longues minutes puis s’écarter légèrement afin de pouvoir l’observer. Tout comme elle, Liv’ rayonnait de bonheur et elle ne put s’empêcher de détailler chacun de ses traits lui étant devenus si chers et si familiers qu’elle aurait pu en dessiner le contour les yeux fermés. Elle prit délicatement son visage entre ses mains.

— Je t’aime, murmura-t-elle.

Liv’ sourit, caressant sa nuque.

— Ta voix m’a manqué.

— Juste ma voix ? la taquina Tess.

— Non, tout. Même ton mauvais caractère.

— Le tien aussi.

Elles éclatèrent de rire puis, prise d’une même impulsion, s’embrassèrent à nouveau, laissant le bien-être et la passion les envahir graduellement. Tess délaissa finalement les lèvres de Liv’ pour venir s’attarder le long de son cou, souriant intérieurement lorsqu’elle la sentit frissonner contre elle. Elle remonta légèrement afin de lui murmurer des mots d’amour à l’oreille puis la poussa doucement afin de l’entraîner vers la chambre.

— Viens…, murmura-t-elle d’une voix rendue rauque par le désir. Je connais un lit douillet qui n’attend que nous.

— Tess, coupa Liv’, le souffle court. Attends, il faut… que je...

Tess vint aussitôt s’emparer de ses lèvres dans un baiser passionné alors que ses mains s’insinuaient sous son haut, avides de retrouver la peau douce. Ce n’était pas qu’elle ne voulait plus discuter, mais son corps avait à présent des envies bien différentes auxquelles elle comptait bien répondre, la présence de Liv’ au creux de ses bras lui faisant soudainement réaliser combien sa présence lui avait terriblement manqué.

— Non, murmura-t-elle entre deux baisers. J’en ai... tellement envie... que si tu ne... viens pas... je vais devoir... commencer... sans toi.

— Oh Tess..., gémit Liv’ en laissant sa tête retomber contre son épaule.

Elle tenta de la repousser mais elle sentit ses jambes faiblir de nouveau lorsque les mains de Tess vinrent recouvrir ses seins en des caresses appuyées alors que sa langue venait goûter la peau de sa mâchoire. Tess s’approcha afin de l’embrasser à nouveau, mais Liv’ posa ses doigts sur ses lèvres tout en parvenant enfin à se reculer.

— Oh merde, gémit-elle en portant une main à sa bouche avant de se retourner brusquement.

Tess haussa les sourcils, confuse, avant de finalement comprendre lorsque Liv’ se laissa tomber à genoux devant les toilettes. En proie à une nausée violente, elle y resta penchée durant plusieurs minutes pendant que Tess retenait ses cheveux, sa main libre caressant son dos en des cercles apaisants.

Le bourdonnement de ses oreilles s’estompât finalement et Liv’ tendit péniblement une main afin de tirer la chasse d’eau avant de se laisser glisser contre le mur. Elle ramena ses genoux devant elle et lutta un instant contre la nouvelle vague de nausée qui s’annonçait avant de porter ses mains glacées à son visage, le contact la soulageant aussitôt. Elle ferma les yeux et prit de profondes inspirations, soupirant d’aise lorsqu’elle sentit Tess tamponner doucement son visage avec un linge humide.

— Mon cœur, je t’aime, mais si c’est la grippe ou un truc comme ça, tu aurais pu me prévenir avant que je ne t’embrasse à pleine bouche.

Liv’ rit légèrement, ravie que l’humour de Tess détende l’atmosphère. S’il y avait bien une chose que cette dernière détestait, c’était tomber malade, et ce même s’il ne s’agissait que d’un simple rhume. Liv’ la trouvait adorable dans ces moments-là.

— Et qu’est-il advenu de ta promesse de m’aimer « dans la santé et dans la maladie » hein ? Demanda-t-elle en laissant apparaitre un œil.

— On n’a pas fait de cérémonie officielle, marmonna Tess en continuant ses doux effleurements.

Liv’ haussa aussitôt les sourcils, abasourdie, avant de réaliser que Tess la taquinait, la fixant néanmoins d’un air soucieux. Elle lui sourit maladroitement dans l’espoir de la rassurer.

— Je ne suis pas malade, Tess.

Tess haussa les sourcils avant de plisser les yeux.

— Je me suis lavée les dents avant ma douche hein, bouda-t-elle d’un air vexé.

— Duh Tess, rit de nouveau Liv’ en levant les yeux au ciel. Sois sérieuse deux minutes tu veux ! Tu n’y es pour rien non plus. Ça va passer, ne t’en fais pas.

— Tu es sûre ? vint la réponse, dubitative.

Maintenant qu’elle y prêtait plus attention, Tess pouvait dire que Liv’ était plus pâle qu’à l’ordinaire, des cernes entouraient ses yeux et sa peau brillait légèrement.

— Oui, ça ne dure jamais bien longtemps, la rassura Liv’ d’une voix douce avant de se redresser. Je vais bien, ajouta-t-elle en s’emparant de sa brosse à dent qu’elle recouvrit de dentifrice.

Tess se redressa à son tour et referma le tube tout en l’observant d’un air inquiet.

— Tu veux dire que ce n’est pas la première fois ? Demanda-t-elle en prenant appui contre le lavabo. Qu’est-ce que tu as ? Rien de grave au moins hein ?

Liv’ secoua la tête et Tess attendit qu’elle élabore, mais rien ne vint.

— Bon sang Liv’ ! gémit-elle, sa patience ayant atteint ses limites. Développe s’il te plaît.

— Ma maman m’a touchours dit de ‘e pas pa’ler ‘a bouche p’eine, répondit Liv’ en se frottant méticuleusement les dents.

Tess serra des dents tout en croisant les bras sous sa poitrine, son pied battant frénétiquement contre le sol trahissant son agacement.

— C’est bien l’une des rares fois où tu l’auras écouté, marmonna-t-elle.

Liv’ se mit aussitôt à rire avant de toussoter lorsqu’elle avala du dentifrice par mégarde. Tess vint lui tapoter le dos et elle se rinça la bouche avant de venir se glisser dans ses bras, s’emparant du col de son peignoir pour s’essuyer les lèvres.

— Tu as bien raison, sourit-elle fièrement avant de l’observer quelques instants.

Son cœur s’accéléra à nouveau comme à chaque fois qu’elle repensait à l’heureuse découverte qu’elle avait faite pendant l’absence de Tess. Voyant cette dernière froncer les sourcils, elle se pencha pour l’embrasser sur la joue puis lui murmura à l’oreille :

 — Je crois que la cigogne est passée.

Elle s’écarta légèrement et plongea son regard dans celui de Tess, curieuse de découvrir sa réaction. Elle ne fut pas déçue ; stupéfaite, le regard de Tess passa  alternativement du visage de Liv’ à son ventre avant qu’elle ne pousse un petit cri de joie tout en la serrant contre elle avant de la soulever et tourner sur elles-mêmes. Liv’ laissa aussitôt retomber sa tête contre son épaule de son épouse alors qu’un nouveau rire s’échappait de ses lèvres.

— J’en conclu que tu es heureuse ? demanda-t-elle, pour sa part ravie.

— Et comment ! s’exclama Tess en venant aussitôt l’embrasser tout en la reposant doucement. Tu en es sûre ? poursuivit-elle en caressant sa joue.

— Eh bien, justement..., commença Liv’ en se mordant la lèvre.

Tess haussa un sourcil interrogateur.

— Oui ?

— J’ai été malade plusieurs matins de suite, les symptômes concordent. Mais... je n’ai pas fait de test, et je n’ai pas vu de médecin.

Tess hocha doucement la tête avant de s’emparer de ses mains dans les siennes et les diriger vers le rebord de la baignoire afin qu’elles puissent s’asseoir. 

— Ca a commencé quand ? demanda-t-elle en dégageant le front de Liv’ de quelques mèches rebelles.

— Peu après avoir la quitté la maison, le lendemain je crois. Donc une semaine.

— Pourquoi ne m’as-tu rien dit ? répondit aussitôt Tess, blessée.

Liv’ vint l’embrasser chastement avant de laisser son front reposer contre sa tempe.

— Pour la même raison que je n’ai pas vu de médecin, sourit-elle faiblement. Si je suis belle et bien enceinte, je voulais en avoir la confirmation en étant à tes côtés. Je voulais que tu sois là, parce qu’on s’est promis de faire ce voyage à deux. Si non..., je n’aurais pas eu la force d’apprendre que je me suis trompée. Car même si les chances de tomber enceinte du premier coup par insémination in-vitro ne sont que de vingt-cinq pour cent, je n’ai pas pu m’empêcher d’espérer.

Tess vint aussitôt l’embrasser sur le front tout en l’encerclant de ses bras et la serrant contre elle. Le médecin qui s’était occupée d’elles leur avait conseillé d’attendre entre quinze et dix-huit jours avant de faire un test de grossesse, l’absence de règles devant déjà être un indice assez parlant en lui-même. Seulement, le moment enfin venu, Liv’ avait dû accompagner Maddie à l’hôpital et elles n’avaient pas évoqué le sujet depuis, Tess soupçonnant l’insémination d’avoir d’échoué si Liv’ restait silencieuse.

Un rapide calcul s’opéra dans sa tête et elle réalisa que cela faisait désormais un peu plus de trois semaines que l’insémination avait eue lieu. Pour avoir deux belles-sœurs étant déjà passées par là, Tess savait que les premiers signes de grossesse se faisaient déjà ressentir dès la troisième semaine pour certaines, tels que le gonflement des seins ou l'apparition de nausées. Et vu le comportement que Liv’ venait d’avoir à l’instant...

Même si elle comprenait, une part d’elle aurait préféré que Liv’ prenne tout de même un rendez-vous chez le médecin, ne serait-ce que pour être sûre qu’elle n’était pas souffrante. S’il lui arrivait quelque chose... Elle ne put même pas terminer la pensée tant cela lui était inenvisageable. Mais ce qui était fait, était fait, alors elle décida de passer outre.

— Je comprends, murmura-t-elle. Mais on prend un rendez-vous aujourd’hui, d’accord ? ajouta-t-elle, soucieuse. Tu es vraiment pâle Liv’.

— Je vais bien Tess, c’est promis, répondit cette dernière en frottant son nez contre le cou de Tess. A part les nausées matinales, je me porte comme un charme. Elles m'affaiblissent un peu et il m’est totalement impossible d'avaler quoi que ce soit au petit déjeuner, mais c’est tout. C’est pour ça que j’ai préféré ne pas voir de docteur avant que je ne revienne.

Elle tripota un instant le peignoir de Tess avant de relever la tête.

— Tu m’en veux ? demanda-t-elle en plongeant timidement son regard dans le sien.

Tess haussa les sourcils. Si je lui en veux ?

— Non. Non, mon amour. Bien sûr que non, la rassura-t-elle en resserrant son étreinte. Je n’ai jamais été aussi heureuse de toute ma vie, ajouta-t-elle en venant l’embrasser avec une tendresse inégalée. Je t’aime. J’étais juste inquiète, c’est tout.

Liv’ retrouva son sourire.

— Dis plutôt que tu es impatiente de savoir, taquina-t-elle. Ses yeux n’ont jamais autant pétillés depuis que je la connais, pensa-t-elle. Mon dieu, qu’est-ce que je l’aime.

Tess leva les yeux au ciel.

— Comme si ce n’était pas ton cas, charria-t-elle à son tour en venant lui chatouiller les côtes.

Liv’ intercepta aussitôt les doigts inquisiteurs.

— Tiens-toi tranquille, l’admonesta-t-elle dans un sourire en venant l’embrasser à nouveau.

Elle sentit la main de Tess s’approcher de son ventre et elle l’arrêta en même temps qu’elle rompait le baiser.

— Il est possible que je me sois trompée et que ce soit autre chose…, dit-elle en baissant les yeux.

Tess la fit taire en posant un doigt sur ses lèvres.

— On ira voir le docteur dès 9h pour en avoir le cœur net, la rassura-t-elle. Mais toi, qu’est-ce que tu ressens au fond de toi ?

— Je pense que je suis enceinte, sourit Liv’ avant d’afficher un air triste. Mais peut-être est-ce simplement dû à l’espoir que j’ai…

— Je fais confiance à ton intuition, la coupa Tess en l’embrassant sur la tempe. Et si ça ne l’est pas... ce ne sera pas la fin du monde, d’accord ? On réessayera.

Liv’ hocha doucement la tête avant de la reposer contre son épaule. Elle avait de gros doutes quant à sa réaction si le docteur leur apprenait qu’elle avait fait complètement faite fausse route, mais elle refusa d’y penser maintenant. En fait, elle décida de s’en soucier le moment venu, si jamais elle avait vraiment mal jugé les signes.

— En attendant, on a encore deux heures pour profiter de nos retrouvailles.

— Oh Tess, gémit Liv’. Je suis encore trop barbouillée pour ça.

Tess rit légèrement tout en se redressant, attirant Liv’ avec elle.

— Je ne parlais pas forcément de sexe, répondit-elle.

Liv’ lui offrit un regard appuyé et elle soupira.

— D’accord, d’accord, peut-être ! admit-elle avant de venir l’embrasser dans le cou. Mais que dirais-tu de se poser dans le salon et de se câliner avec la télé en fond sonore ?

Liv’ sourit, charmée.

— Ouvre la voix, amour, je te suis. 

 

Tess avait eu raison au final, son intuition avait visé juste.

— Lucile, ça sonne bien, non ? demanda-t-elle en reprenant pied avec la réalité.

— Oui... mais non, répondit Tess.

Liv’ attendit quelques secondes avant de lever les yeux au ciel.

— C’est tout ? Tu ne vas même pas me dire pourquoi tu ne veux pas de ce prénom ?

— On y passerait des mois si je faisais ça à chaque fois, rétorqua Tess d’un ton amusé. C’est mignon, mais j’ai pas envie. Ça me branche pas.

Liv’ retint un rire. Tess avait des justifications assez comiques, parfois. Plus tôt dans la journée, dans la voiture alors qu’elles regagnaient l’appartement, elle lui avait proposé « Emie ». Tess avait aussitôt refusé, apportant que le chien de sa voisine, lorsqu’elle était petite, s’appelait ainsi et qu’elle ne voulait absolument pas nommer sa fille auprès d’un bichon frisé qui ne cessait de venir lui pincer les fesses. Liv’ avait littéralement éclaté de rire. Qui aurait pu imaginer que choisir un prénom pouvait être aussi amusant ?

— Hmm... et Léonie, alors ?

Elle sentit Tess se figer aussitôt et elle ferma les yeux lorsqu’elle vit sa bonne humeur s'évaporer subitement et son sourire glisser lentement de son visage. Merde, pensa-t-elle avant de grimacer. J’espère que ce n’est pas une ex, au moins. Mais même si elle ne comprenait pas ce qu’il venait de se passer, ou qui pouvait bien être cette Léonie, la douleur clairement visible sur le visage de Tess lui suffit néanmoins à mettre sa jalousie de côté.

— J’ai mis le doigt sur quelque chose qu’il ne fallait pas, c’est ça ? demanda-t-elle, inquiète et appréhensive.

Le corps de Tess se détendit peu à peu et, alors que Liv’ ne s’attendait plus à obtenir de réponse, un « non » à peine audible lui parvint. Elle haussa un sourcil tout en posant le livre à côté d’elle.

— Ce n’est pas ce que ton corps disait il y a quelques instants, fit-elle remarquer d’un ton neutre.

Tess lui jeta un rapide coup d’œil avant de soupirer.

— C’est rien. Et Chloé ? Qu’est-ce que tu en penses ? C’est bien, non ?

Liv’ l’observa un long moment avant glisser une main sous son menton et lever du bout de ses doigts son visage vers elle.

— Tess, dit-elle d’une voix douce, son pouce venant légèrement caresser la peau offerte. On ne s’est jamais rien caché, on ne va pas comment maintenant. Si ?

Tess tiqua aussitôt sur ses propos mais ne broncha pas, laissant simplement son regard glisser sur le bas du ventre de Liv’ où elle dessinait des huit inconscients de son doigt. Elle resta silencieuse un long moment, sa mâchoire se contractant et se décontractant à tour de rôle comme si elle réfléchissait à ce qu’elle allait dire, ou si elle allait tout simplement parler. Finalement, elle relâcha un soupir, ses épaules s’affaissant légèrement.

— Tu te souviens notre bal de fin d’année ? demanda-t-elle.

— Avec Mathieu vomissant sur notre prof de math ? Rit Liv’, soulagée d’enfin l’entendre. Je t’en prie Tess, comment pourrais-je oublier ça.

— Ouais, sourit faiblement Tess. Tu étais magnifique lors de cette soirée, terriblement sexy dans cette robe bordeaux. Les gens n’avaient d’yeux que pour toi.

Liv’ leva les yeux au ciel.

— Tess...

— C’est vrai, coupa aussitôt la jeune femme. Léonie, l’une de mes coéquipières du basket, m’a rejoint à un moment, lorsque tu dansais avec ton cavalier. Je m’étais promis de faire attention, mais c’était plus fort que moi. Je n’arrivais pas à détacher mon regard de toi.

Le cœur de Liv’ se serra. Ce n’était pas la première fois qu’elles évoquaient les sentiments qu’elles avaient eus l’une pour l’autre bien avant d’être enfin ensembles, mais ça lui était toujours difficile de réaliser le temps qu’il leur avait fallu avant qu’elles ne s’ouvrent enfin l’une à l’autre. Quinze longues années... quel gâchis.

— Oh Tess..., murmura-t-elle, glissant sa main dans l’une de celles de Tess.

— Elle m’a dit « elle est belle, hein ? ». J’ai acquiescé. Qu’est-ce que je pouvais faire d’autre ? Tu étais splendide. Puis elle est venue me tapoter sur l’épaule tout en ajoutant d’un air faussement compatissant que je ferais mieux, pour mon bien, de t’oublier. Ceux qui t’intéressaient étaient plutôt du genre viril et premier de la classe. Et je n’étais ni l’un, ni l’autre, ajouta-t-elle dans un murmure.

Liv’ ferma aussitôt les yeux tout en serrant des poings.

— Quelle salope, siffla-t-elle entre ses dents avant de rouvrir les yeux.

Elle perçut aussitôt la larme qui coulait silencieusement le long de la joue de Tess et elle sentit sa poitrine se contracter douloureusement. C’est pour ça que tu es partie. Ce soir-là, tu n’es pas restée jusqu’à la fin. Je suis allée danser... et quand je suis revenue, tu n’étais plus là. Elle secoua la tête. Oh Léonie, si je te croise... Le bout de ses doigts vint essuyer la larme alors qu’elle murmurait :

— Je sais que je n’ai pas encore atteint le stade de la grosse baleine, mais je n’ai pas envie de bouger. Tu veux bien venir t’allonger à côté de moi ?

Tess ne réagit pas à son ton léger et elle n’en fut pas surprise. Elle redouta cependant de se voir refuser sa demande lorsque Tess ne bougea pas, mais fut rapidement rassurée quand cette dernière vint frôler son ventre de ses lèvres puis s’essuyer les joues avant de venir prendre place à ses côtés.

Liv’ glissa de nouveau une main sous son menton et la força doucement à croiser son regard.

— Je t’aimais déjà à l’époque Tess, elle n’a dit ça que pour te blesser.

Tess renifla tout en tournant légèrement la tête.

— Je sais, souffla-t-elle. C’est ridicule, je sais.

— Non, coupa Liv’ en venant embrasser sa joue. Je suis simplement désolée de ne pas l’avoir su plus tôt, je lui aurais arraché la langue.

Elle fut ravie d’entendre Tess rire légèrement puis imiter le feulement d’un chat.

— Exactement, sourit-elle. Cette fille n’était rien de plus qu’une commère, elle me fait plus de peine qu’autre chose. Et puis regarde, on est mariées et bientôt mamans, non ?

Tess hocha doucement la tête avant de venir l’embrasser.

— Oui, acquiesça-t-elle. Quelle aille se faire foutre. Je crois que je suis surtout soulagée de l’avoir enfin sorti de moi.

— Tant mieux alors, murmura Liv’ avant de se mordre la lèvre. On ferait peut-être mieux de s’abstenir sur les vilains mots, par contre. On est censée montrer l’exemple, maintenant, taquina-t-elle en venant chatouiller le nombril de Tess.

Tess sourit.

— Tu as raison, acquiesça-t-elle avant de faire mine de réfléchir. Hmm, un vilain mot : une fessée.

— Ah ? Merde alors, la défia aussitôt Liv’, les yeux brillant.

Tess éclata aussitôt de rire au point d’en avoir les larmes aux yeux.

— Oh mon Dieu, merci, j’avais besoin de ça, répondit-elle en secouant la tête, amusée.

Elle glissa une main sur sa joue et vint l’embrasser.

— Je t’aime.

— Moi aussi, répondit Liv’ en l’embrassant à son tour. Oh, et tu sais ce que j’ai remarqué, moi, pendant notre bal de fin d’année ?

Tess l’observa, intriguée.

— Non ?

— Tes jambes interminables alors que tu marchais d’un pas assuré au sein du gymnase, tes seins étreints à la perfection pas le tissu de ta robe. Et tes cheveux libres qui remuaient doucement autour de ton visage, mon dieu, mes doigts me démangeaient de venir s’y enrouler. Tu étais parfaite, Tess. Je ne pouvais m’empêcher de parcourir tes courbes encore et encore et encore.

Elle lâcha un petit rire.

— Maxime m’a même surprise en train de zieuter ton décolleter.

Tess haussa les sourcils, surprise, avant de laisser place à un sourire satisfait.

— Vraiment ?

— Vraiment, acquiesça Liv’ en rougissant légèrement. On a rompu peu de temps après ça, d’ailleurs.

— Tu m’étonnes, ricana Tess en laissant ses doigts courir sur la longueur d’un bras. Son égo a dû en prendre un coup.

— Oh non, au contraire. J’ai rompu parce qu’il trouvait super excitant de me voir te reluquer. Il ne parlait que de ça.

Tess grimaça. Les mecs, le jour où ils penseront avec autre chose que leur entrejambe...

— Quel porc.

— Yup, répondit Liv’ avant de reporter son attention sur son ventre. Et notre petite princesse, tu crois qu’elle aura un prince charmant, ou qu’elle copiera sur ses mamans ? Demanda-t-elle en le caressant distraitement.

Un sourire amusé s’étira sur ses lèvres.

— Ou peut-être fera-t-elle comme moi, elle sera attirée par les deux partis et le hasard décidera auprès duquel elle se rangera.

— Duh, répondit Tess. Ce sera soit l’un, soit l’autre. Ma fille n’aura certainement pas peur de s’affirmer sexuellement.

Liv’ la pinça aussitôt au niveau des côtes.

— Ouch ! s’exclama Tess en faisant un bon dans le lit. Ça fait mal ! poursuivit-elle dans un regard noir tout en ce massant le côté.

— Fallait pas dire de bêtises, répondit Liv’ dans un petit sourire satisfait, venant néanmoins l’embrasser furtivement dans le cou. Oups, j’y suis peut-être allée un peu fort.

Elle écarta les mains de Tess afin de la soulager elle-même et lorsqu’elle croisa de nouveau le regard de cette dernière, un air sceptique prit place sur son visage.

— Rassure-moi... tu plaisantais au moins, hein, Tess ?

Tess reposa sa tête contre un oreiller et se frotta les yeux, un soupir de contentement s’échappant de ses lèvres face aux douces administrations de Liv’. Hmm, j’adore quand elle fait ça. Elle vint redessiner les contours de son visage tout en répondant :

— Eh bien... pour être honnête, je pense... que la bisexualité peut être une phase transitoire entre une hétérosexualité insatisfaisante et une homosexualité pas encore prête à être accepté. Tout comme elle peut être un mode de vie qui correspond à une réelle inclination envers les deux sexes sans forcément rimer avec relations multiples.

Liv’ lui offrit un regard confus. Elle s’expliqua :

— Un bisexuel peut très bien faire le choix d'une vie hétérosexuelle tout en conservant une attirance pour le même sexe qui pourra se révéler et être vécue, ou pas, dans le futur. Car à mon avis, on peut être bisexuel sans forcément le vivre. Mais je crois surtout que chacun doit être libre de vivre sa sexualité comme il l'entend, sans forcément avoir à se définir comme hétérosexuel, bisexuel, ou homosexuel vis à vis de la société. Ça n’apporte que du négatif, et ça devient vraiment chiant.

Liv’ se tourna légèrement vers elle et vint caresser son épaule de son doigt, un air attendri sur le visage. Outre leur intimité sexuelle plus que satisfaisante, c’était ce qu’elle aimait dans leur relation, cette possibilité de parler de tout et de rien et d’échanger différents points de vue au détour d’une conversation banale. Elle sourit, en fait, cela lui rappelait toujours ce qui l’avait fait craqué chez Tess ; son esprit vif, en plus d’un cœur généreux et une énergie peu commune.

Elle lui replaça une mèche blonde derrière l’oreille.

— Tes neurones sont en forme, aujourd’hui.

Tess embrassa son poignet avant de lâcher un gémissement appréciateur lorsque Liv’ vint s’installer à califourchon sur ses cuisses.

— Et tes hormones le sont aussi, taquina-t-elle en venant chatouiller les côtes de Tess. Dis leur de se mettre en veilleuse un instant, j’ai besoin de ta matière grise pour l’instant.

Tess couina sous l’assaut des doigts inquisiteurs qu’elle se pressa d’attraper.

— Je vais faire de mon mieux, mais..., elle prit un air malicieux et remua ses hanches de façon suggestive, ...fais vite.

— Tcht, l’admonesta Liv’ en lui donnant une petite tape. Cette femme est insatiable. Mais ce n’est pas moi qui irais m’en plaindre ! Les bisexuels revendiquent le droit de ne pas choisir, d’aimer indifféremment hommes et femmes. Et si c’était eux, qui avaient tout compris ? Car après tout, ce n’est pas ça, l’ouverture d’esprit ? Tout accepter ?

— Tu devrais pouvoir répondre à cette question toi-même, non ? répondit Tess en haussant un sourcil.

Liv’ se sentit rougir. Avant Tess, ses préférences sexuelles n’avaient toujours mises en scène que des hommes. Puis cette dernière avait croisé son chemin, et ce qu’elle avait éveillé en elle, c’était d’abord un profond sentiment amoureux. Liv’ avait ensuite été surprise par le désir sexuel qui s’en était suivi, et par le naturel de ses gestes quand elles avaient fait l’amour pour la première fois. Tess avait été un déclic, mais elle pensait surtout qu’elle n’avait fait que révéler une dualité enfouie.

— J’aimerai ton avis.

Tess prit un air songeur tout en venant effleurer les cuisses à sa portée.

— Je pense que ce serait définir les hétérosexuels et les homosexuels comme des étroits d’esprits.

Liv’ se mordit la lèvre.

— Eh bien, si tu veux mon avis... entre les hétérosexuels qui n’acceptent pas l’homosexualité, et les homosexuels qui critiquent les hétérosexuels pour leur dogmatisme... Sans compter les bisexuels qui sont souvent accusés d’être des homosexuels qui ne s’assument pas, ou des traîtres à la cause. On a l’impression d’assister à une bagarre de cours d’école, parfois.

— Il y a des imbéciles partout, ce n’est pas pour autant que l’on doit faire d’un cas, une généralité, répondit Tess d’un ton conciliant en caressant la peau douce sous ses doigts. Je pense que ceux qui ont raison, sont ceux qui sont à l’écoute des opinions de chacun et ne cherchent pas à imposer leurs propres idées. Et que lorsqu’ils sont enclins à se laisser convaincre, qu’ils ne soient pas fermement assis sur des principes inébranlables.

Elle s’empara d’une mèche de cheveux de Liv’ et la glissa derrière l’oreille de celle-ci avant de venir caresser la douceur d’une joue.

— L’ouverture d’esprit ne s‘agit pas de tout accepter, mon cœur. Certaines choses doivent demeurer inacceptables. Car si l’on accepte tout, on serait alors portés à la contradiction, en étant forcés d’accepter à la fois une opinion et son contraire. L’ouverture d’esprit n’aurait alors plus aucune raison d’être.

Liv’ l’observa, le regard brillant, avant de venir doucement l’embrasser. Elle murmura contre ses lèvres :

— Tassandra, je veux qu’on l’appelle Tassandra.

Tess cligna plusieurs fois des yeux avant d’hausser les sourcils :

— Hein ?

Liv’ lui offrit un sourire mêlant indulgence et amusement.

— Elle aura la meilleure maman du monde, je veux qu’elle ait ton prénom.

Tess l’observa un long moment, et lorsqu’elle réalisa que Liv’ était on ne peut plus sérieuse, elle ferma les yeux pour refouler les larmes qui montaient. Elle soupira doucement avant de les rouvrir.

— Et Olivia ? Mieux vaut la nommer d’après le cerveau de la famille, pas de la sex addict.

Elle savoura le rire de Liv’ avant d’ajouter :

— Tu seras la meilleure maman du monde, murmura-t-elle en caressant le ventre légèrement arrondit. Je suis sûre qu’elle sera une petite Olivia.

— Tess..., grimaça Liv’. Tu sais bien pourquoi tout le monde m’appelle « Liv’ ».

Tess se mordit la lèvre inférieure. Liv’ détestait son prénom et rares étaient les personnes qui l’utilisait. Même ses professeurs avaient abandonnés l’idée à l’époque lorsqu’ils avaient aperçu les regards noirs qu’elle leur lançait s’ils le faisaient. Elle rit intérieurement. J’ai épousé une vraie tigresse.

— Deux Tassandra, ça risque de prêter à confusion.

— Non, on t’appelle « Tess ».

Tess lui offrit un regard appuyé.

— Et comment crois-tu que l’on en soit venu à m’appeler « Tess » ? Tassandra est beaucoup trop long, on finira par faire le même raccourci pour elle aussi.

— On aura qu’à rajouter un numéro, alors, vint la réponse, nonchalante.

Tess l’empoigna aussitôt par la taille et la retourna brusquement avant de s’allonger sur elle de tout son long, prenant néanmoins appui sur ses bras.

— Woah ! rit Liv’ tout en dégageant ses mèches brunes de son visage. Tu as de la chance que les nausées matinales soient terminées, taquina-t-elle.

Tess grimaça avant de venir l’embrasser dans le cou.

— Des numéros hein ? dit-elle en venant légèrement mordiller la peau douce.

— Hmm, murmura Liv’ en glissant ses mains dans les cheveux clairs.

— Ca mériterait une grève de bisous d’au moins une semaine, répondit Tess en se redressant, les yeux brillants.

Liv’ grogna.

— D’accord, d’accord, je plaisantais, marmonna-t-elle avant de sourire à son tour. Tu ne tiendrais pas, de toute façon.

Comme elle l’avait soupçonné, Tess ne répondit rien, son silence trahissant son acquiescement, et elle ricana avant de lui voler un baiser.

— Bon, on n’a toujours pas de prénom.

— Hmm, mais on encore quelques mois devant nous.

— Oui, répondit Liv’ en laissant courir ses doigts sur les épaules de Tess. Sauf si on choisit Sandra.

Tess s’immobilisa.

— Sandra ? Et que fait-on d’Olivia alors ?

— Tess..., grogna aussitôt Liv’ en venant couvrir son visage de ses mains. Il est hors de question que ma fille porte ce prénom.

— Et il est hors de question qu’elle ne possède que le mien.

Liv’ l’observa à travers ses doigts.

— Bon, on part sur quelque chose de complètement différent, alors ?

— Eh bien... j’avais pensé à quelque chose, en fait.

Intriguée, Liv’ laissa ses mains glisser le long du dos de Tess tout en l’observant intensément.

— Et ?

— Et... que penserais-tu de Sophia ?

— Sophia, répéta Liv’ en clignant des paupières. Comme ma grand-mère ?

Tess hocha doucement la tête.

— Je sais qu’elle est la personne qui compte le plus pour toi.

— Avec toi, la coupa aussitôt Liv’.

Tess sourit avant de l’embrasser doucement.

— Avec moi, acquiesça-t-elle. Elle a toujours été présente pour toi. Je ne vois pas de personne plus appropriée — mis à part toi — auprès de laquelle on pourrait nommer notre fille.

Liv’ lui offrit un sourire ému. Ses parents étaient décédés dans un accident de voiture alors qu’elle n’avait que six ans. Elle ne les avait par conséquent à peine connus, et, à trente-trois ans aujourd’hui, elle devait bien reconnaitre qu’elle n’avait aucun souvenir d’eux. Sa grand-mère maternelle s’était alors occupée d’elle, lui offrant tout ce dont elle avait eu besoin sans retenue aucune. Et, mieux encore, elle avait également acceptée Tess comme si elle avait été sa propre fille elle aussi.

— C’est parfait, c’est le prénom parfait, souffla-t-elle finalement. Elle sera ravie.

— Je me doute, sourit Tess en venant l’embrasser à nouveau avant de descendre un peu plus bas. Hé, ma puce ? appela-t-elle tout en caressant la peau douce.

— Elle est plutôt active ce matin, fais attention à ne pas recevoir un autre coup dans le nez, taquina Liv’.

Tess lui tira la langue avant de reporter son attention sur son ventre.

— Mon cœur, c’est maman. On t’a enfin trouvé un prénom.

Elle échangea un rapide coup d’œil avec Liv’ avant d’ajouter :

— Que penses-tu de Sophia ?

Elle cola son oreille contre le ventre arrondit et écouta un instant avant de relever subitement la tête.

— C’était bien elle ça, hein ? Pas encore un de tes gargouillis ?

Liv’ lâcha un rire avant de venir glisser une main dans les cheveux blonds.

— C’était elle, murmura-t-elle d’une voix douce tout en lui grattant légèrement le cuir chevelu.

Tess sentit son sourire s’agrandir et embrassa de nouveau son ventre avant de murmurer :

— On a hâte de te voir parmi nous, Sophia.

Après un dernier baiser, elle remonta et repris sa position initiale au-dessus de Liv’, cette dernière couvrant aussitôt ses lèvres de sa main lorsqu’elle voulut reprendre la parole.

— Tassandra. Je veux qu’elle ait Tassandra en deuxième prénom. S’il te plaît ? ajouta-t-elle lorsque Tess leva les yeux ciel. Elle aura le prénom de ma grand-mère, je veux qu’elle ait quelque chose de toi aussi, et ton prénom est magnifique. Comme toi.

— Elle aura une partie de mon ADN, ce n’est pas suffisant ? demanda Tess, ses frères ayant accepté d’être les donneurs.

Liv’ secoua la tête, un sourire aux lèvres.

— Non.

— D’accord, soupira Tess en feignant un air blasé avant de venir l’embrasser. C’est décidé, alors ?

— Hmm, acquiesça Liv’. Sophia Tassandra Sanchez Chevalier, sourit-elle doucement. J’adore.

— Moi aussi, murmura Tess en venant lui offrir un baiser empli de douceur avant de se reculer. Passe-moi ton iPhone.

Liv’ cligna des paupières, surprise par le soudain changement de sujet, avant d’obtempérer. Elle tendit une main vers la table de chevet, puis passa son téléphone à Tess avant de l’observer d’un air intrigué alors que cette dernière se connectait à internet et entrait une adresse qu’elle connaissait visiblement par cœur.

— « La population mondiale est de 7 043 701 746 personnes en ce samedi 05 mai 2012 à 10h47, heure du pôle nord. »

Tess releva la tête, un grand sourire sur les lèvres.

— C’est vraiment génial ce truc.

Liv’ se couvrit le visage de l’un de ses bras.

— Pourquoi ai-je voulu avoir un enfant alors que j’en ai déjà une ? taquina-t-elle dans un rire.

— Tcht, l’admonesta Tess avant de froncer les sourcils. Oh non, on ne peut pas faire d’estimations futures, bouda-t-elle.

 Liv’ glissa de nouveau ses bras autour de la taille de Tess tout en venant l’embrasser derrière l’oreille.

— Combien de naissances et décès par jour ? demanda-t-elle.

— Hmm, environ 402 000 naissances et 170 000 décès.

— Soit environ 232 000 habitants de plus chaque jour sur la planète, sourit Liv’ en venant mordiller la courbe de sa mâchoire. Il ne te reste plus qu’à faire le calcul.

Tess plissa des yeux tout en utilisant l’application « calculatrice ».

— Bon, si on part du principe que la naissance aura lieu le 1er octobre, ça nous fait deux cent trente-deux mille par cent quarante-huit...

— 34 336 000.

Tess haussa les sourcils, abasourdie, avant de secouer la tête.

— Je savais bien qu’il y avait une raison pour laquelle tu t’occupais de la comptabilité de la boîte, marmonna-t-elle.

Liv’ éclata aussitôt de rire avant de venir appuyer son front contre la joue de Tess.

— Il suffit de prendre les chiffres, faire le calcul, puis tu rajoutes les zéros. C’est simple.

— Et le résultat final revient à combien, mademoiselle l’intellectuelle ?

Liv’ lui tira la langue avant de jeter un œil à la population mondiale.

— Hmm, 7 078 037 746 d’habitants.

Tess lui vola un baiser.

— Merci, souffla-t-elle. Elle sera la 7 078 037 747ème personne à voir le jour sur cette terre, sourit-elle. C’est cool hein ?

Liv’ plissa des yeux alors qu’elle caressait les épaules au-dessus d’elle.

— Tess... serais-tu en train de donner un numéro à ma fille ?

— Moi ? répondit Tess d’un ton empli d’innocence. C’est toi qui as parlé de nous attribuer des numéros justement, ajouta-t-elle en plissant les yeux.

Liv’ éclata aussitôt de rire.

— Je préfère me dire qu’il y aura sept milliard d’autres... et surtout elle.

Tess sourit, charmée avant d’approcher de nouveau sa bouche de son ventre. Elle murmura si faiblement contre la peau nue que Liv’ dut tendre l’oreille.

— Tess ? Qu’est-ce que…

Tess ne lui laissa pas le temps de terminer, interrompant la fin de sa phrase d’un baiser doux sur ses lèvres avant de retourner à sa tâche. Liv’ surveilla chacun de ses mouvements, intriguée.

 — Hé mon cœur, c’est encore maman. Il y a juste une petite chose que j’aimerais ajouter avant de te laisser tranquille. J’aimerais te présenter à ta... maman.

Elle s’interrompit et releva la tête, rougissant légèrement lorsqu’elle croisa l’air attendri de Liv’.

— Ca va prêter à confusion, ça, grimaça-t-elle avant de reporter son attention sur le ventre légèrement arrondi. Je disais donc, je vais te présenter à ta maman, celle qui t’offre ce petit cocon tout chaud. Il est temps que vous fassiez connaissance.

Liv’ prit le visage de son épouse entre ses mains afin de pouvoir y plonger ses yeux émeraude au fond des siens.

— Tess… est-ce que tu pourrais m’expliquer ce que tu fais ?

— Je parle avec ma fille, elle est d’accord pour que je te la présente.

Liv’ haussa les sourcils.

— Quoi ? demanda-t-elle, en suivant des yeux le regard de Tess sur son ventre.

— Attends, répondit cette dernière en tendant le bras pour attendre son bol empli de petits choux. Tu vas voir, elle est magnifique.

Liv’ l’observa, perplexe, avant de plisser les yeux, pensive. Je devrais peut-être vérifier si trop de rapports sexuels peuvent endommager le cerveau.

Tess trempa un de ses longs doigts dans le chocolat fondu et le lécha rapidement, savourant avec un plaisir évident le goût sucré du dessert, puis elle le trempa à nouveau pour le faire goûter à Liv’. Intriguée, cette dernière accepta l’offrande et darda sa petite langue afin de nettoyer à son tour le doigt collant de chocolat.

— Hmm, murmura-t-elle en se passant la langue sur les lèvres. Je vois, tu voulais juste jouer avec la nourriture, en fait, ajouta-t-elle, les yeux brillants.

— Plus tard, promis aussitôt Tess, poussant les battements du cœur de Liv’ à s’accélérer légèrement alors qu’une agréable chaleur familière lui gagnait à nouveau les reins.

Tess plongea à nouveau son doigt dans le chocolat et l’approcha du ventre de son épouse, sentant le regard de Liv’ sur elle alors qu’elle dessinait sur le corps de cette dernière ce qui ressemblait à une petite bouille souriante.

Une fois terminé, Tess releva la tête, un grand sourire lui fendant le visage.

— Je te présente Sophia Tassandra Sanchez Chevalier.

Liv’ laissa ses yeux faire l’aller-retour entre la mine réjouie de Tess et le dessin chocolaté d’un petit visage aux yeux rieurs sur son ventre.

— Elle est… magnifique, dit-elle, ignorant si la boule logée dans sa gorge était le début d’un sanglot ou d’un éclat de rire.

— Merci, répondit Tess, une note amusée dans la voix. Tu peux être fière de toi.

— De nous, rectifia aussitôt Liv’. Et si c’était un garçon ? questionna-t-elle, chassant définitivement l’émotion qui menaçait de gâcher l’instant. Le médecin a dit que l’échographie n’était sûre qu’à quatre-vingt pour cent.

Tess hocha la tête, les sourcils froncés.

— Tu as raison, les Chevaliers n’ont pas de filles.

— Ah ? répondit aussitôt Liv’ en fronçant les sourcils. Alors je vais devoir annoncer à ta mère qu’elle a un garçon avec un 85 C de tour de poitrine…, lança-t-elle en souriant malicieusement.

Tess lui tira la langue.

— Hormis moi, je voulais dire, marmonna-t-elle. Je suis la seule fille, même chez mes cousins.

— D’accord, d’accord…, sourit Liv’ en venant caresser ses cheveux clairs avant de s’emparer de mouchoir en papier. Bon, ce n’est pas que je n’aime pas ton œuvre d’art, mais ça va finir en carnage pas possible, sinon.

— Tcht ! l’admonesta aussitôt Tess en écartant sa main. Regarde toi, tu réagis déjà comme une mère, taquina-t-elle. Laisse-moi faire, pas de gaspillage...

La respiration de Liv’ se coupa aussitôt et Tess lui offrit un sourire carnassier avant de fondre sur son ventre. Sa langue s’appliqua à lécher le chocolat et Liv’ ferma les yeux afin d’apprécier totalement les sensations que Tess lui procurait. Cette dernière s’attarda autour de son nombril puis descendit de plus en plus bas sur son abdomen pour ensuite remonter plus haut, juste en dessous de la ligne de ses seins. La sensualité du jeu mettait les sens de Liv’ à rude épreuve, si bien que lorsque Tess s’arrêta, elle poussa un gémissement offusqué.

Tess éclata aussitôt de rire.

— Gourmande, taquina-t-elle en reprenant sa place au-dessus d’elle, leurs visages à quelques centimètres l’un de l’autre.

— Dixit la fille qui a le visage recouvert de chocolat, charria Liv’ à son tour en venant l’en débarrasser du bout du doigt.

Incapable de résister, Tess s’empara de son index une fois qu’elle eut terminée et l’inséra dans la cavité humide et chaude de sa bouche, observant avec amusement le regard de Liv’ s’assombrir aussitôt.

— Je me demandais justement si on pouvait jouer un autre jeu, maintenant que cette histoire de prénom était réglée.

— Qu’est-ce que tu as en tête ? demanda Liv’, la respiration légèrement haletante. Elle me rend folle.

Tess vint l’embrasser dans le cou.

— J’ai envie... de voir... combien de fois... je peux te faire venir... sans mes mains, répondit-elle entre chaque baiser.

Le rire de Liv’ résonna aussitôt dans la pièce.

— Quelle prétention !

— Tu ne disais pas ça avant que l’on se lance dans cette recherche de prénom, répondit Tess en remuant les sourcils d’un air suggestif, son menton reposant entre les seins de Liv’.

Liv’ leva les yeux au ciel, feignant un air blasé, avant de pousser Tess afin qu’elle soit sur le dos.

— D’accord..., admit-elle avant de sourire malicieusement. Mais je commence.

Tess haussa les sourcils avant d’éclater de rire à son tour.

— C’est qui la prétentieuse, maintenant ? dit-elle en venant entourer la taille de Liv’.

— Toi, taquina cette dernière avant d’apparaître dans son champ de vision, son visage au-dessus du sien. Je t’aime Tess, ajouta-t-elle d’une voix douce en venant laisser courir sa main le long de sa joue.

Tess tourna la tête et embrassa la peau offerte de sa paume. Elles se regardèrent avec intensité avant que Liv’ n’incline la tête, posant sa bouche sur la sienne en un baiser léger, tandis que Tess nouait ses bras autour de son cou. Liv’ n'eut pas besoin de plus d'encouragements et de tendre, leur baiser devint rapidement passionné, sa langue s'enroulant autour de celle de Tess dans un ballet sensuel alors que cette dernière gémissait légèrement et collait plus encore son bassin contre le sien.

Ses mains descendant le long de la nuque de Liv’, Tess caressa son cou, raffermissant son emprise sur son corps tandis que leurs bouches se rencontraient sans relâche dans une danse endiablée.

A bout de souffle, Liv’ brisa finalement le contact et appuya son front contre celui de Tess, sa main venant caresser sa joue d’un air las alors qu’elle l’observait amoureusement. Cette dernière rouvrit finalement les yeux, un sourire étirant ses lèvres tandis qu’elle détaillait longuement le visage qui lui faisait face. Elle murmura :

— Je t’aime aussi.

Liv’ sourit avant de descendre légèrement. Ses lèvres glissèrent le long de la peau tendre du cou de son épouse, déposant des dizaines de baisers alors que ses mains caressaient les hanches de Tess qu’elle pouvait sentir frissonner contre elle. Liv’ se pencha pour enfouir sa tête dans le creux de ses seins, s’imprégnant de leur odeur, de leur douceur alors que l’une de ses mains glissait le long d’une cuisse avant de passer derrière un genou. Elle remonta lentement la jambe de Tess le long de son corps, puis l’enroula autour de sa taille et rapprocha leurs bassins jusqu’à ce qu’elles ne forment plus qu’une. Tess ne put réprimer un gémissement quand elle sentit la chaleur de Liv’ contre son intimité qui s’humidifia aussitôt. Quelques secondes plus tard, des lèvres chaudes venaient entourer un téton érigé et Tess en oublia aussitôt tout ce qui l’entourait.

Je t’aime.

 

- FIN -

 

N'hésitez pas à nourir l'auteure, faites-lui savoir ce que vous avez pensé de son histoire !

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