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⚢ Fictions lesbiennes ⚥
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εξέγερση - L’Insurrection des Arcans (Troisième et dernière partie).

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⚢ Fictions lesbiennes ⚥

Claire-em

13 juin 2013

Chapitre 3

   Lorsque Sarah se réveilla, elle fut tout d’abord désorientée. Le décor qui s’offrait à elle était digne d’une résidence aristocratique, et elle se demanda un instant si, étant amie avec sa fille, elle ne s’était pas retrouvée chez la première ministre du pays par inadvertance.

   – Mais qu’est-ce que c’est que ce délire ? marmonna-t-elle tout en se redressant péniblement.

   Le lit sur lequel elle reposait semblait antique, avec des drapés de dentelle magnifiques et d’une taille qu’elle n’avait jamais vue. Et le reste du mobilier, éclairé à l’aide de bougies stratégiquement disposées ici et là, ne semblait pas en reste ; des meubles en bois de cerisier dont Sarah n’osa même pas imaginer la valeur, des coussins de soies éparpillés ici et là, une coiffeuse couleur ivoire...

   Du bruit retentit sur sa droite et elle tourna la tête juste à temps pour voir la porte s’entrouvrir légèrement, bien vite suivie d’une voix :

   – Je peux allumer la lumière ?

   Sarah haussa les sourcils de surprise. D’une part parce qu’elle n’aurait jamais pensé que son kidnappeur puisse être une femme, mais surtout qu’elle lui pose ce genre de question. Elle qui s’attendait à du « bouge pas ! » ; « ferme là ! » le tout parsemé de coup, elle en était... décontenancée. 

   C’est une amatrice, ou quoi ? Oh bon sang, dans quoi est-ce que je me suis encore fourrée moi...

   – Hum, oui ? répondit-elle finalement, perplexe.

   Le bruit d’un interrupteur que l’on enclenche se fit entendre, et Sarah plissa légèrement des paupières lorsque les trois immenses lustres en cristal qui ornaient le plafond de la chambre s’allumèrent progressivement. La porte s’ouvrit ensuite complètement et Sarah en oublia aussitôt de respirer lorsque sa kidnappeuse se tourna pour lui faire totalement face, un plateau entre les mains.

   – Doux jésus..., souffla-t-elle, figée sur place.

   Les mots fondirent littéralement sur sa langue et elle ne sut dire ce qui la troubla le plus. Ces yeux d’un bleu irréel, presque glacial, ou bien cette peau si crémeuse qu’elle semblait avoir été sculptée à même le marbre ? Jamais elle n’avait vu beauté si extraordinaire.

La chevelure brune qui retombait avec grâce sur ses épaules complétait le tableau, lui conférant un charme énigmatique qui renforçait sa séduction naturelle, et Sarah se demanda un instant si elle avait conscience de combien elle était splendide.

Une voix profonde et rauque la sortie de sa contemplation et elle fut aussitôt charmée par le léger accent néo-zélandais qu’elle y discerna :

   – Vous avez faim ? Je vous ai apporté le petit déjeuner.

Sarah haussa les sourcils avant de regarder autour d’elle.

   – Je... n’ai pas pour habitude de prendre mon déjeuner au beau milieu de la nuit.

   – Il est neuf heures, répondit aussitôt Maena.

Sarah tourna la tête vers les longs rideaux qui partaient du plafond pour venir frôler le sol et elle haussa les sourcils, impressionnée.

   – Wow. Vous pourrez remercier celui qui vous a vendu ça alors, même avec mes stores, la lumière filtre quand même.

Maena afficha un léger rictus tout en déposant le plateau sur le lit. Sarah était encore plus belle que lorsqu’elle l’avait vue pour la première fois ce jour-là, au travers de la vitre teintée de la limousine. Ses yeux verts lui rappelèrent aussitôt les feuilles naissantes, la verdure du printemps et ses cheveux blonds qui partaient quasiment dans toutes les directions à cause du sommeil lui conféraient un air indéniablement séduisant. Mais ce qui surprit agréablement Maena, c’était qu’elle s’avérait surtout très amusante.

Les prochains jours promettaient d’être divertissants.

   – Nous n’avons pas de fenêtres.

   – Pas de fenêtres ? s’étonna aussitôt Sarah en l’observant à nouveau. Elle lâcha un rire : Bien sûr. Et moi, je suis la reine d’Angleterre.

   – Qui sait ? Vous partagez sa petite taille, répondit Maena en prenant place à ses côtés. Allez-y, vérifiez si vous ne me croyez pas.

Sarah l’observa, indécise. Elle vient de faire une blague là ? Ou critiquer ma petite taille ? Elle plissa des yeux avant de descendre du lit puis se diriger vers les longs rideaux.

Doucement, elle tira avant de s’exclamer, horrifiée :

   – Oh mon Dieu, y a pas de fenêtres !

Maena leva les yeux au ciel.

   – Votre déjeuner va refroidir.

   – Je m’en fous ! s’exclama Sarah tout en regardant frénétiquement autour d’elle.

Elle réalisa aussitôt que le seul moyen de sortie était la porte et vu la position de sa kidnappeuse sur le lit, elle aurait peut-être le temps de...

   – N’y pensez même pas, coupa Maena sans même lever les yeux vers elle. Elle est verrouillée.

Sarah serra des dents avant d’hausser un sourcil :

   – Comment ? Il n’y a même pas de serrure !

   – Tout marche par empreintes ici. Marko est en train de s’occuper des vôtres, vous aurez accès aux autres pièces de la demeure d’ici quelques heures.

Sarah l’observa comme si elle avait perdu l’esprit.

   – Mais vous êtes folle hein, j’en ai rien à foutre des pièces de votre « demeure », s’exclama-t-elle en imitant des guillemets. J’ai rien à faire ici, alors ouvrez-moi cette porte, et laissez-moi partir !

Maena haussa un sourcil, imperturbable.

   – Votre déjeuner va refroidir.

   – Et puis qui n’a pas de fenêtres chez soi, franchement ? marmonna Sarah en regardant de nouveau autour d’elle. Non, laissez tomber, il ne faut pas que je m’échappe, bien sûr.

Maena se redressa et s’approcha jusqu’à poser ses mains sur les épaules de Sarah. Elle énonça clairement tout en la ramenant vers le lit :

   – Votre... déjeuner... va... refroidir, termina-t-elle en la forçant à s’assoir sur le rebord. Et la demeure tout entière a été dépossédée de ses fenêtres, à l’exception de la véranda. Je ne supporte pas le soleil. 

Sarah lâcha un rire nerveux :

   – Vous êtes quoi, un vampire ?

Maena haussa un sourcil avant d’afficher un léger sourire. Elle se pencha légèrement, le regard plongé dans celui de Sarah :

   – Qui sait ? ronronna-t-elle, bien consciente de l’intimidation qu’elle produisait.

Sarah avala de façon audible avant de détourner le regard.

   – Je... hum... et pourquoi est-ce qu’il y a une rose avec mon déjeuner ?! s’exclama-t-elle en relevant les yeux. Vous traitez toujours vos otages de cette façon ?

   – Je sais pas, vous êtes la première, répondit Maena en s’emparant de la dite rose.

Sarah haussa les sourcils avant de faire la moue. Elle a au moins le mérite d’être honnête, c’est déjà ça.

   – Qu’est-ce que vous faites ? grogna-t-elle lorsque Maena brisa la tige pour glisser la fleur à son oreille.

   – Une demoiselle se doit d’être présentable lorsqu’elle est demandée en épousailles.

Sarah haussa de nouveau les sourcils, avant de sentir le sang quitter son visage lorsqu’elle réalisa que Maena était sérieuse. Merde, faut vraiment que j’arrête les cocktails pour en venir à faire des rêves pareils !

   – Pardon ? demanda-t-elle avant de sursauter lorsque Maena s’empara de sa main gauche. Woah, la vache !

   – Je suis désolée, s’excusa aussitôt Maena en s’écartant. J’ai une mauvaise circulation du sang.

   – Nan ? Vraiment ? répondit aussitôt Sarah, sarcastique. A vivre dans un véritable cercueil aussi... regardez-vous, on dirait un cachet d’aspirine.

Maena se recula légèrement, le visage fermé et les yeux plissés.

   – Et vous, vous pourriez courir un peu plus, ça ne ferait pas de mal à votre culotte de cheval. Quand on sait que votre nom de famille, c’est Delgado, en plus...

Sarah écarquilla aussitôt les yeux, la mâchoire pendante.

   – Duh ! Merci !

   – Vous avez commencé, marmonna Maena en s’emparant à nouveau de sa main.

   – Et vous m’avez kidnappé ! s’exclama Sarah avant de gronder : c’est dans mon droit de vous haïr et de vous le faire savoir.

Maena haussa un sourcil avant de lever la main qu’elle tenait entre les siennes, un sourire satisfait sur les lèvres :

   – On a de la chance alors, puisque vous avez promis de m’aimer pour le meilleur, et pour le pire.

Sarah haussa les sourcils avant de remarquer l’alliance qui ornait désormais son annulaire gauche et elle s’évanouit.

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