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⚢ Fictions lesbiennes ⚥
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εξέγερση - L’Insurrection des Arcans (Troisième et dernière partie).

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⚢ Fictions lesbiennes ⚥

Claire-em

11 juillet 2013

Chapitre 11

Sarah attendit patiemment que bulldog n°6 et bulldog n°3 aient ouvert les doubles portes avant de pénétrer dans la salle de sport. Contrairement au reste de l’immense demeure, c’était la seule pièce à posséder des néons diffusant une lumière blanche typique de celles des hôpitaux. Elle possédait un coin fitness sur la gauche, juste à côté du mur d’escalade, un coin musculation sur la droite puis un espace réservé aux sports de raquettes. Sarah savait qu’en ce qui concernait tous les autres sports, ça se passait à l’extérieur, dans l’immense cour arrière.

Les doubles portes se refermèrent derrière elle et elle se dirigea aussitôt vers la salle des sports de raquettes, saluant les quelques gardes présents d’un signe de tête et grimaçant légèrement lorsque des effluves de sueurs vinrent désagréablement lui chatouiller les narines.

– Beurk, répliqua-t-elle tout en poussant la porte de verre à l’aide de son épaule.

Elle déposa le plateau qu’elle tenait entre ses mains sur le banc avoisinant puis se retourna et parcourut les diverses petites salles du regard dans l’espoir d’y trouver Marko. Elle n’avait aucune idée de ce à quoi il ressemblait, mais Amy lui avait dit qu’il était complètement différent des gardes. Sarah avait alors supposé qu’elle devrait facilement le trouver juste avec ce détail.

Elle passa devant la salle de Pingpong, puis celle de badminton, et atteignait tout juste celle du tennis contre mur quand un raclement de gorge se fit entendre juste derrière elle. Surprise, elle se retourna, et fut aussitôt persuadée d’avoir enfin trouvé le dit Marko. Amy n’avait pas menti, il était à l’opposé même de ce à quoi ressemblaient la plupart des gardes. Là où tous avaient une allure de rugbyman, Marko était plus petit, avec un physique beaucoup plus fin. Un physique de cycliste, pensa-t-elle. Il avait des cheveux aussi, certes coupés courts, et une barbe de trois jours soigneusement entretenue. Ses yeux marrons semblaient rieurs, son sourire charmeur et une tenue décontractée jean-t-shirt-converses complétait l’ensemble.

Sarah devait bien s’avouer qu’il était plutôt beau garçon.       
 – Vous devez être Sarah ? demanda-t-il, un sourcil haussé. Ou plus communément connue sous le nom de « celle qui faisait tourner la tête de la moitié des employés de Dame Maena. »

Sarah haussa les sourcils et il afficha un sourire satisfait :

– Et elle n’est même pas au courant... comme c’est surprenant.

Sarah nota aussitôt le ton moqueur mais au lieu de le rembarrer, elle opta pour une toute autre tactique. Elle s’approcha jusqu’à pénétrer son espace personnel avant de lever les yeux vers lui, bien consciente qu’il pouvait aisément sentir son souffle sur ses lèvres.

– Et vous devez être Marko, l’homme à tout faire..., commenta-t-elle en venant laisser son doigt courir le long de son sternum avant de remonter vers son cou, puis jusqu’à ses lèvres. Je me trompe ?

Elle sourit intérieurement lorsqu’elle le vit inspirer soudainement.

– N-non, répondit-il tout en ne la lâchant pas du regard.

Sarah sourit, puis taquina la lèvre inférieure de Marko de son ongle parfaitement manucuré. 

– Alors dis-moi, Marko..., ronronna-t-elle, plongeant son regard dans les pupilles dilatées au-dessus d’elle. Est-ce que je te fais tourner la tête, à toi aussi ?

Elle sentit les mains de Marko prendre place autour de sa taille et serrer doucement et elle en profita pour se rapprocher plus encore, jusqu’à ce que son corps soit en contact avec le sien. Elle haussa un sourcil, dans l’attente.

– Pe-peut-être, répondit finalement Marko, son regard passant alternativement de ses yeux verts à ses lèvres.

Sarah en profita pour très légèrement sortir sa langue et les humidifier le plus lentement possible et elle retint difficilement un rire lorsqu’elle sentit le cœur contre elle se mettre aussitôt à tambouriner plus fort. Ah les mecs... C’était tellement facile qu’elle en fut presque déçue. Elle prit le menton de Marko entre ses doigts et rapprocha son visage jusqu’à frôler son nez du sien, le laissant croire qu’elle allait l’embrasser.

– Marko ? souffla-t-elle, sa main libre se glissant à l’arrière de sa tête, dans ses cheveux. Ton café va refroidir.

Elle attendit une seconde, puis deux, puis quelques-unes encore avant que Marko ne comprenne enfin ce qu’elle venait de dire et ne se recule subitement.

– Huh ? lâcha-t-il, incrédule.

Sarah lui tapota gentiment l’épaule.

– Ça t’apprendra à te moquer moi, chuchota-t-elle en se reculant, retenant difficilement un rire face au visage ahuri qui lui faisait face. Et...

Son regard dévia par-dessus l’épaule de Marko pour s’arrêter sur la silhouette nonchalamment appuyée contre la porte en verre et elle sentit aussitôt le sang quitter son visage.

– Et Madame Maena ne va absolument pas être ravie de ce qu’elle vient de surprendre, marmonna-t-elle en se reculant à une distance raisonnable.

– Hein ? répliqua Marko avant de tourner la tête afin de suivre son regard.

Il écarquilla aussitôt les yeux.

– Oh merde, je viens de signer mon arrêt de mort.

– Ça c’est si elle ne me tue pas avant, grimaça Sarah.

Marko lâcha aussitôt un « ppffft ! » l’air de dire « genre ! » et Sarah plissa des yeux avant de le pousser pour qu’il avance.

– Hé ! s’exclama-t-il aussitôt en se positionnant à côté d’elle.

– Quoi ? Il va bien falloir qu’on l’affronte un jour, non ?

Marko marmonna entre ses dents mais obtempéra et bien vite, ils ne furent plus qu’à un mètre de Maena, de son visage impossible à déchiffrer et de ses yeux presque noirs sous la colère qui l’habitait visiblement. Maena posa son regard sur Sarah et elle prononça d’un ton neutre :

– Marko ? Dans mon bureau.

Sarah l’entendit déglutir audiblement puis quitter la pièce en toute hâte et elle en profita pour aussitôt ouvrir la bouche mais Maena l’arrêta en levant une main.

Elle secoua légèrement la tête avant de soupirer :

– Bon sang Granny, tu étais vraiment obligée de choisir une bisexuelle ?

Sarah sentit aussitôt ses sourcils grimper sur son front.

– Pardon ? s’exclama-t-elle. Je peux savoir ce que mon orientation sexuelle vient faire la dedans ?

– Tu vois d’autres femmes ici ? coupa aussitôt Maena, le ton dur. Avec une lesbienne, au moins, j’aurais été sûre de ne pas avoir à affronter ce genre de problème un jour !

Sarah serra des dents.

– Si au moins tu me laissais m’expliquer...

– Expliquer quoi ? gronda aussitôt Maena en prenant un pas menaçant vers elle. Franchement Sarah, t’étais vraiment obligée de faire ça ? Ici, devant la majorité de mes employés qui, tous sans exception, nous pensent mariées ?!

Sarah cligna bêtement des yeux avant de regarder autour d’elle. La plupart des gardes du corps présent détournèrent aussitôt la tête, mais elle eut aisément le temps de remarquer le sentiment de désaccord qui habitait leurs visages. Son attention se reporta sur Maena et, même si tout n’était que comédie, elle comprit soudainement qu’elle venait surtout de blesser son amour propre. Elle passait soudainement pour la femme bafouée et ce devant la majorité de ses employés.

Sarah se sentit soudainement mal à l’aise.

– Maena... je... c’est vraiment pas ce que tu crois. Je t’assure que...

– A d’autres, Sarah, coupa Maena avant de se retourner et quitter la pièce.

Sarah relâcha aussitôt un grognement de frustration avant de lui courir après. Elle chuchota une fois arrivée à sa hauteur :

– T’es obligée de toujours prendre la fuite quand on se dispute ?

Maena remercia les gardes d’un signe de tête lorsqu’ils leur ouvrirent la porte avant de répondre :

– Peut-être parce que tout a été dit et qu’il n’y a rien de plus à ajouter ?

– Eh bien moi si, j’ai encore quelque chose à ajouter là justement ! s’exclama aussitôt Sarah en évitant d’hausser la voix.

Elle ne voulait pas embarrasser Maena une seconde fois. 

– Et qu’est-ce que c’est ? soupira Maena tout en s’arrêtant au beau milieu du couloir. Que ce n’est pas ce que je crois ? C’est bon, merci, j’ai compris.

– Je – ne – t’ai – pas – trompée ! Voilà ce que j’ai à ajouter, gronda Sarah en prenant une posture défiante. Marko s’est moqué de moi parce que je n’avais pas remarqué que la plupart de tes employés... m’aimaient un peu plus que bien, on va dire, expliqua-t-elle, légèrement mal à l’aise. Alors j’ai voulu me venger en lui faisant croire qu’il me plaisait pour finalement lui mettre un vent, marmonna-t-elle finalement, désormais complètement embarrassée.

Maena l’observa avant de soupirer.

– C’est pas ça le problème Sarah, expliqua-t-elle calmement. On n’est pas ensemble, tu es libre de faire ce que tu veux avec qui tu veux. Le problème –

– C’est de l’avoir fait devant la majorité de tes employés, marmonna Sarah avant d’afficher un regard empli d’excuses. Je sais, et je suis sincèrement désolée pour ça. Je n’ai pas réfléchi.

Elle hésita avant de demander :

– Tu m’en veux vraiment ?

Pour une raison qu’elle ignorait, la réponse lui importait beaucoup. Maena détourna le regard avant de légèrement secouer la tête.

– Je m’en remettrai, déclara-t-elle en l’observant à nouveau, avant d’afficher un air désolé. Et je suis désolée pour ton compte Facebook, la presse ainsi que la rémunération. Je n’aurais pas dû faire toutes ces choses, et encore moins dans ton dos.

– Ça veut dire que tu vas arrêter ? demanda Sarah, pleine d’espoir. La rémunération surtout, parce que j’ai l’impression d –

Elle fut coupée par une main sur ses lèvres.

– Uniquement si tu arrêtes de prononcer ce mot, frissonna Maena, visiblement blessée.

Sarah retira délicatement sa main.

– Voler. J’allais dire que j’ai l’impression de te voler. Maena, j’ai accepté de te rendre service, je n’ai pas besoin d’une rémunération en retour. Sans compter que 10 000€ par jour c’est... c’est... c’est de la folie !

Maena se mordit l’intérieur de la joue, pensive avant de hausser un sourcil :

– D’accord, mais tu gardes ce que je t’ai déjà donné alors. Deal ?

Sarah s’apprêta à protester mais elle s’interrompit lorsque Maena s’avança dangereusement vers elle, jusqu’à n’être plus qu’à quelques centimètres de son corps. Elle glissa un doigt sous son menton afin de croiser son regard.

– Sarah... dans un couple, pour que ça marche... il faut faire des concessions des deux côtés, tu ne crois pas ?

Sarah avala difficilement sa salive, ne sachant pas ce qui la troublait le plus entre l’intense regard bleu glacé juste au-dessus d’elle, ou le souffle de Maena qui venait chatouiller ses lèvres.

– D’ac-d’accord, bredouilla-t-elle enfin, totalement hypnotisée.

Maena afficha un petit sourire.

– Parfait, répondit-elle avant de reprendre son sérieux. Ecoute, je sais que cette histoire de testament est très loin de te ravir, et que tu es littéralement en train de sacrifier six mois de ta vie pour moi –

– Oui enfin, il y a quand même plusieurs millions d’euros à la clé aussi..., la coupa Sarah dans un sourire.

– C’est vrai, sourit Maena avant de froncer les sourcils. Mais ce que je voulais dire, c’est que six mois c’est très long. Alors on pourrait peut-être faire en sorte d’éviter l’affrontement le plus possible et respecter le testament en bonne intelligence, tu ne crois pas ?

Sarah hocha la tête.

– Tu as raison, admit-elle. Je tâcherai de faire des efforts.

– Moi aussi, promit Maena avant de se reculer. Tu veux bien m’excuser maintenant ? J’ai un homme de main à torturer.

– T’es sûre ? grimaça Sarah. Parce que techniquement, il n’a pas fait grand-chose...

– Oh ça je le sais bien, répondit aussitôt Maena, les yeux brillants. Je le comprends même, après tout, comment pourrait-on résister à ton charme ? Même mes employés ont abandonné l’idée depuis bien longtemps.

Sarah se sentit aussitôt rougir furieusement.

– Tu aurais pu m’informer de ce petit détail, grommela-t-elle en se frottant la joue dans l’espoir de faire partir la rougeur.

– Et mettre fin au spectacle ? répondit aussitôt Maena dans une exclamation feinte. Jamais !

Sarah lui tira aussitôt la langue à quoi Maena lui répondit d’un clin d’œil avant de s’éloigner le long du couloir.

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Commentaires
E
J’adore la manière avec laquelle tu écris... c’est énorme ! Je suis littéralement entrain de dévorer ton histoire !!
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