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⚢ Fictions lesbiennes ⚥
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εξέγερση - L’Insurrection des Arcans (Troisième et dernière partie).

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⚢ Fictions lesbiennes ⚥

Claire-em

15 juillet 2013

Chapitre 12

Sarah observa calmement Maena alors qu’elle refermait l’attache de la montre qui entourait désormais son poignet gauche. Elle fronça légèrement les sourcils.

– Comment t’as deviné que ma couleur préférée c’était le bleu ? demanda-t-elle avant de s’emparer du poignet de Maena. La tienne, c’est le vert ?

Maena sourit.

– Appelle ça l’instinct féminin. Et non, c’est le rouge, précisa-t-elle tout en levant vers Sarah des yeux d’un bleu presque gris sous l’éclairage de la lune. Mais le vert vient juste après.

Le rouge. Sarah avala difficilement avant de détourner le regard. Quelle surprise, pensa-t-elle sarcastiquement.

A sa demande, Maena avait accepté de diner avec elle à l’extérieur. Sa seule condition avait été d’attendre que le soleil soit couché, et Sarah avait bêtement hoché la tête, un léger mal être prenant place au creux de son estomac.

Puis elle avait vu la nappe à rayure rouge et blanche parsemée de bougies et de mets en tout genre, et elle avait intérieurement remercié Amy pour son aide inégalable. Sarah s’était sentie coupable du comportement qu’elle avait eu un peu plus tôt, lorsqu’elle avait blessé Maena en flirtant ouvertement avec Marko. Alors elle avait demandé à Amy de l’aider à organiser un diner romantique dans le jardin faisant face à la véranda, et pour que tout le monde soit au courant, elle avait parsemé des pétales de roses à même le sol du bureau de Maena jusqu’à la nappe sur laquelle elles étaient désormais assises, juste à côté du bassin d’eau.

Elle sursauta lorsqu’elle vit des formes oranges, vertes et roses évoluer dans ce dernier.

– Euh, Maena ? Je peux savoir pourquoi tes poissons brillent dans la nuit ?

Elle fut surprise d’entendre un léger rire résonner à côté d’elle. Maena souriait à peine, mais alors rire ? Impossible ! Pourtant, lorsqu’elle tourna la tête dans sa direction, elle sentit aussitôt sa respiration se couper face au sourire franc qui illuminait son visage et dévoilait une parfaite rangée de dents blanches.

– Ce sont des GloFish, des poissons zèbre génétiquement modifié, expliqua finalement Maena. Des gènes d'une protéine fluorescente ont été introduits dans leur génome.

– Oh... je peux avoir un truc comme ça dans ma chambre ? demanda Sarah, pleine d’espoir.

Maena secoua la tête, amusée.

– Si tu veux, sourit-elle avant de désigner le poignet de Sarah qu’elle tenait toujours entre ses mains. Je peux t’expliquer comment tu dois t’en servir maintenant ?

Sarah hocha la tête et elle obtempéra :

– Bien, tu vois le premier bouton, juste ici ? demanda-t-elle en désignant celui situé complètement sur la gauche. Tu ne peux pas le voir là, mais il y a un petit « G » gravé dessus ; c’est pour les gardes. Comme tu peux le constater, le bracelet est beaucoup trop petit pour pouvoir y apposer un bouton pour chacun d’entre eux, alors il te faudra prononcer un prénom à chaque fois, car ils sont tous branchés sur la même fréquence.

Elle hésita un instant avant d’ajouter :

– Sarah, si jamais il t’arrivait quelque chose, ou si tu remarquais quelque chose qui sort de l’ordinaire, je veux que tu les contactes aussitôt, d’accord ?

Sarah l’observa, surprise.

– Que tu veux qu’il m’arrive ici ? s’exclama-t-elle avant de plisser des yeux. Et puis de qui, d’abord ? ajouta-t-elle avant de pâlir soudainement. Elle ne me met pas en garde contre elle, quand même ?

– C’est... compliqué, répondit Maena avant de désigner le dernier bouton. Celui-ci, c’est Marko. Il est principalement mon homme à tout faire, mais c’est surtout un véritable génie de l’informatique. Il a accès sur tout ici, et dans chaque pièce : il voit tout et entend tout, un véritable Big Brother, sourit-elle légèrement avant de reprendre son sérieux. Idem, si jamais il arrivait quelque chose, je veux que tu le préviennes lui aussi, d’accord ?

Maena releva les yeux et elle laissa son visage s’adoucir lorsqu’elle remarqua l’air apeuré de Sarah.

– Excuse-moi, je m’y prends mal, grimaça-t-elle. Sarah, tu es vraiment en sécurité ici, je t’assure. Seulement, il arrive que mon travail... en vienne à attirer quelques irréductibles. Mais ils ne s’en prendront jamais à toi, sauf si tu décidais de te mettre sur leur chemin, j’imagine. Préviens juste ceux qui sont payés pour s’occuper de ce genre de chose, d’accord ? 

Sarah prit une profonde inspiration qu’elle relâcha doucement :

– C’est un peu un discours à double sens. Qu’est-ce que tu peux bien faire pour attirer des soi-disant... irréductibles ?

Maena soupira avant de se pincer l’arête du nez. Pourquoi fallait-il que Sarah soit aussi curieuse ?

– Des recherches.

– Je sais ça, répondit Sarah tout en lui offrant un regard appuyé. Mais sur quoi ?

– Sarah, commença Maena en prenant ses mains dans les siennes. Ce n’est pas ça qui importe, mais plutôt dans quel but ces personnes là cherchent à voler ce qui ne leur appartient pas.

Elle réfléchit un instant, cherchant un exemple qui lui ferait clairement comprendre ce qu’elle voulait dire.

– Il y a plusieurs années, une souche de coronavirus sur lequel des chercheurs d’un laboratoire de Chine travaillaient a été volée. La contamination s’est propagée à une vitesse folle, éclatant en novembre 2002 et sévissant jusqu'au début de l'été 2003. Plus de 8.000 personnes ont été touchées par la maladie dans le monde, et à peu près 800 en sont mortes.

Elle s’interrompit avant d’ajouter :

– Mis entre de mauvaises mains, les résultats de certaines recherches peuvent très rapidement devenir des armes ultimes. Et à contrario, un chercheur qui aurait tout juste découvert un remède contre le cancer pourrait se voir voler ses recherches avant même qu’il n’ait eu le temps de déposer un brevet. Son voleur pourrait en tirer tous les bénéfices.

Sarah pencha légèrement la tête sur le côté.

– C’est ce dont tu as peur, toi ? demanda-t-elle. Qu’on te vole tes recherches ?

Maena détourna le regard et alors que Sarah commençait à se faire à l’idée qu’elle ne lui répondrait pas, elle releva les yeux vers elle pour lui dire :

– Il est possible que ce soit déjà arrivé.

Sarah haussa aussitôt les sourcils.

– « Arrivé » ? Comment ça ? Et qu’est-ce que c’était ? Un remède contre le cancer ?!

Maena ne put retenir un faible sourire, mais elle secoua négativement la tête.

– Non, et avant que tu ne poursuives ton interrogatoire, coupa-t-elle en levant une main, je ne t’en dirais pas plus. La seule protection que je possède, c’est le silence. Et je compte bien m’y tenir.

Sarah grommela avant de se mettre à dessiner des arabesques sur la nappe du bout du doigt.

– Tu pourrais me dire ce sur quoi tu travaillais avant..., proposa-t-elle innocemment. Ce sur quoi il n’y aurait pas le risque d’incidences négatives aujourd’hui ?

Elle sut que sa méthode venait de fonctionner lorsque Maena afficha un faible sourire.

– Tu ne lâcheras pas le morceau tant que je ne te l’aurais pas dit, c’est ça ?

– C’est ça, répondit aussitôt Sarah, le regard brillant.

Maena hocha doucement la tête avant de poser son regard sur elle :

– Pour tout te dire, tu connais déjà la réponse.

Sarah l’observa, confuse :

– Le cancer ? proposa-t-elle.

– Le cancer, affirma Maena avant de détourner le regard. Leucémie aiguë, survenue pendant une grossesse. L’un des cancers les plus rares et les plus difficiles à traiter.

Sarah porta aussitôt une main à ses lèvres, horrifiée. Oh mon dieu, elle ne parle pas d’Alison quand même là, si ?

– La découverte d'une leucémie aiguë au premier trimestre nécessite une polychimiothérapie d'urgence, ce qui impose une interruption de grossesse, poursuivit Maena tout en levant les yeux vers les étoiles. Alison m’a aussitôt haï, parce que c’est moi qui lui avait fait part de mon envie d’avoir des enfants, mais elle qui avait dû le porter parce que je ne le pouvais pas. J’ai fini par la détester en retour, parce qu’elle me tenait pour responsable de tout, et m’avait privée des recherches que j’opérais à l’époque pour ne m’occuper que d’elle.

Elle inspira profondément avant de soupirer :

– Elle avait promis de me rendre ce que j’avais trouvé jusque-là dès qu’elle serait sortie d’affaire, poursuivit-elle avant de lâcher un rire dénué d’humour. Comme si j’allais, à moi seule, trouver un remède efficace d’ici là.

Elle secoua la tête avant de baisser les yeux vers Sarah.

– Mais elle ne m’a jamais rien rendu. Quant à la chimiothérapie, elle n’a pas fonctionné, et Alison est décédée quelques mois plus tard.

– Oh Maena...

Maena leva aussitôt une main.

– Non, juste... non, d’accord ? supplia-t-elle. Une part de moi lui en veut toujours de m’avoir fait perdre des années de recherches, alors qu’elle était simplement désespérée, commenta-t-elle avant d’hausser un sourcil. Ça doit en dire beaucoup sur ma personne, non ?

Sarah sentit aussitôt sa gorge se serrer et elle s’empara des mains de Maena avant de plonger son regard dans le sien à nouveau.

– Moi ce que je vois, c’est que désespérée ou non, Alison n’a pas joué fair-play dans l’histoire, répliqua-t-elle sincèrement. Mais que tu as quand même été là pour elle, même si ça t’a coûté beaucoup.

Elle hésita avant de demander :

– Ces recherches qu’elle t’a volé... ce sont celles sur lesquelles tu travailles en ce moment ?

Maena hocha doucement la tête.

– Celles sur lesquelles j’ai toujours travaillé.

– Et tu as peur qu’on te vole... parce qu’Alison l’a fait ?

Maena se figea aussitôt.

– Alison ne m’a pas seulement volé, coupa-t-elle d’un ton mêlant colère et désemparement. Elle a surtout vendu mes recherches au plus offrant.

– Oh la salope, s’exclama aussitôt Sarah avant de plaquer une main sur ses lèvres. Pardon.

Maena haussa les sourcils avant de secouer la tête, un sourire amusé sur ses lèvres.

– Non, je t’en prie, répondit-elle. Ça fait deux ans que je pense comme toi sur ce point, même si je l’ai surement cherché quelque part.

Sarah haussa un sourcil, incrédule.

– A ce que je sache, c’est pas toi qui lui a refilé le cancer, et elle devait bien le désirer aussi cet enfant pour accepter de se faire engrosser par le premier cathéter du coin.

– Engr... par le premier cathé... ? répéta bêtement Maena avant de littéralement éclater de rire. Oh mon dieu Sarah, tu es unique, tu le sais ça ?

Sarah se contenta d’hausser les épaules, un timide sourire sur les lèvres face au compliment inattendu. Elle était néanmoins contente d’avoir réussi à éloigner Maena de ses noirs démons et provoquer ce rire qui était si rare chez elle.

Elle tourna légèrement la tête lorsqu’elle perçu du mouvement derrière elle et repéra aussitôt Bulldog n°1 et Bulldog n°2.

– Tu crois qu’ils sont rassurés ? demanda-t-elle en observant de nouveau Maena.

Maena hocha doucement la tête.

– Ça n’importait pas vraiment, pour être honnête, répondit-elle avant d’ajouter sincèrement : mais merci de l’avoir fait.

Sarah se contenta d’afficher un sourire satisfait.

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