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⚢ Fictions lesbiennes ⚥
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εξέγερση - L’Insurrection des Arcans (Troisième et dernière partie).

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⚢ Fictions lesbiennes ⚥

Claire-em

5 août 2013

Chapitre 17

De doux effluves vinrent chatouiller les narines de Sarah et elle ferma les yeux, inspirant profondément avant de sourire de contentement :

– Parfait.

Elle éteignit le four avant d’en sortir le plat qu’elle avait elle-même cuisiné une demi-heure plus tôt, une douce odeur se répandant aussitôt dans toute la cuisine.

– Qu’est-ce que c’est ? demanda Amy tout en enfilant son tablier.

Elle avait été surprise de voir la cuisine déjà occupée lorsqu’elle était venue prendre son service. En trente ans de carrière, cela n’était jamais arrivé avant. Qu’elle soit attendue dans l’espoir de soulager un petit creux, oui, mais que l’on prenne sa place en tant que cuisinière ?

Jamais.

– Un crumble poire chocolat, répondit Sarah en déposant le plat sur le plan de travail central. Mon dessert préféré et la seule chose que je sais cuisiner sans me bruler moi ou tout ce qui m’entoure. Je me suis dit que c’était une bonne idée pour me faire pardonner auprès de Marko, ajouta-t-elle dans une grimace.

– Oh oui, j’ai entendu parler des tensions qu’il y a eu entre lui et Maena. Vous n’avez vraiment pas peur, la rendre jalouse comme cela... pauvre Marko. A sa place, j’aurais moi aussi trouvé refuge aussi loin que possible.

Jalouse ? La surprise fut telle que Sarah en fit presque tomber l’assiette qu’elle tenait, avant de se rappeler qu’elles étaient mariées aux yeux du reste du monde.

 – Euh... hum, oui enfin, c’était pas forcément prémédité non plus..., marmonna-t-elle en s’emparant d’un couteau.

Amy sourit légèrement :

– Eh bien la prochaine fois que vous avez envie de refaire le plein de lingeries et de sous-vêtements sexy, invitez Maena, répondit-elle, le regard taquin.

Sarah se sentit aussitôt rougir. De toute l’histoire, c’était tout ce qu’Amy en savait. Marko l’avait simplement accompagnée faire du shopping, Maena l’avait par la suite découvert, et disons que moins elle et Marko se croisaient, mieux c’était pour tout le monde.

Sarah pour sa part s’en voulait énormément d’être responsable des tensions qu’il y avait entre eux.

– Elle ne peut pas sortir dehors, répondit-elle finalement d’un ton plus dur qu’elle ne l’aurait voulu, déposant la part qu’elle comptait offrir à Marko dans une petite assiette.

Amy l’observa calmement :

– Vous ne lui en voulez pas, j’espère ? Elle donnerait le ciel pour pouvoir sortir dehors avec vous.

Sarah, qui s’était apprêté à répondre que si, que justement si, elle lui en voulait de la garder dans l’ombre quand le reste du monde semblait lui être au courant de tout, sentit la colère qui avait soudainement monté en elle s’évaporer. Elle donnerait le ciel pour pouvoir sortir dehors avec vous.

– Elle vous l’a dit ?

– Elle n’en a pas eu besoin, répondit Amy en posant une main réconfortante sur son bras.

Sarah hocha doucement la tête avant de lever les yeux vers elle :

– Merci, répondit-elle sincèrement avant de désigner le gâteau. Vous en voulez ?

– Avez plaisir, sourit aussitôt Amy. Ça sent délicieusement bon.

Sarah se sentit de nouveau légèrement rougir et elle s’afféra à couper une nouvelle part qu’elle tendit à Amy après l’avoir déposé dans une petite assiette. Elle recouvrit ensuite le plat à l’aide d’une cloche et alla le déposer sur le comptoir qui longeait le mur, à côté du micro-ondes.

– Vous voulez bien le surveiller pour moi le temps que j’apporte sa part à Marko ? Ceux qui en veulent peuvent se servir, mais qu’il en reste au moins pour Maena. Je m’occuperai d’elle à mon retour.

– Ne vous embêtez pas, je lui dis de descendre dans disons... vingt minutes ?

Sarah se mordit l’intérieur de la joue, pensive, avant d’hocher la tête. Elle pourrait faire d’une pierre deux coups en la réconciliant elle et son frère, et en mettant Maena au pied du mur pour qu’elle obtienne enfin les réponses qu’elle attendait tant.

– C’est parfait. Merci Amy ! s’exclama-t-elle avant de sortir dans le couloir, les doubles portes se refermant derrière elle dans un bruit sourd.

💕

Une fois arrivée à l’extrémité sud de la propriété, Sarah porta une main à son front afin de se protéger du soleil.

– Il est plutôt haut, non ? demanda-t-elle, grimaçante avant de se reculer réflexivement d’un pas lorsque la bête hennit.

Marko lâcha aussitôt un rire :

– C’est un cheval, à quoi est-ce que tu t’attendais ? répondit-il en calant son pied gauche dans l’étrier afin de descendre. Mais si tu veux mon avis, c’est plutôt toi qui es trop peti –

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que Sarah lui donna aussitôt un coup sur l’épaule.

– Ouch !

– Ça t’apprendra, marmonna-t-elle en plissant des yeux. Pour la peine, je ne sais pas si je vais te donner la part de ce merveilleux gâteau que j’ai cuisiné rien que pour toi..., poursuivit-elle en faisant passer l’assiette juste sous son nez.

Elle lâcha aussitôt un rire lorsque Marko lui offrit un véritable air de chien battu :

– Tiens, capitula-t-elle en lui tendant l’assiette et la petite cuillère.

Il sourit aussitôt, les yeux brillants de gourmandise.

– Merci, répondit-il avant de littéralement gémir une fois la première bouchée prise. Hmm... merci Sarah, c’est délicieux.

Sarah lâcha un rire, amusée :

– Contente que ça te plaise. Mais pour revenir à un sujet plus sérieux, je venais en fait te demander pourquoi tu passais autant de temps à l’extérieur ces derniers temps ? Pour un type qui d’habitude vit H24 avec ses ordinateurs...

– Comme si tu ne le savais pas, ironisa aussitôt en Marko en calant les rênes du cheval sous son bras afin de le faire avancer en même temps qu’eux.

Sarah haussa les sourcils :

– Qu’est-ce que c’est censé vouloir dire, ça ?

Marko lui offrit aussitôt un regard appuyé avant d’hausser un sourcil :

– Tu ne lui as rien dit concernant notre baiser, pas vrai ? demanda-t-il en prenant une nouvelle bouchée du gâteau. Avant qu’elle ne le découvre.

– Non, mais –

– Pourquoi ?

Sarah cligna des paupières à plusieurs reprises :

– Eh bien... je... euh...

– Y en a vraiment pas une pour rattraper l’autre, répondit Marko en secouant la tête. Accordes-y un moment de réflexion, tu comprendras peut-être.

Sarah plissa à nouveau des yeux :

– Et qu’est-ce que c’est censé vouloir dire, ça ?

– Rien, répondit Marko avant de désigner le cheval. Tu veux le monter ?

Sarah secoua aussitôt la tête de gauche à droite :

– Euh non, ça va aller. Les animaux et moi, tu sais... on se porte beaucoup mieux quand on est très, très loin les uns des autres.

– Dixit la nana qui voulait un chien, répondit Marko en la poussant légèrement vers le cheval.

Il désigna l’étrier tout en terminant son dessert :

– Met ton pied là-dedans.

– Marko...

Marko l’ignora et posa l’une des mains de Sarah sur le pommeau la selle, puis glissa son pied gauche dans l’étrier.

– T’inquiète pas, je reste juste à côté, et Taho n’est absolument pas méchant, la rassura-t-il avant d’aller déposer son assiette et sa cuillère au pied d’un arbre puis revenir vers elle.

Il posa ses mains sur ses hanches et l’aida à enjamber le cheval.

– Ça va ? demanda-t-il une fois qu’elle fut confortablement assise.

Sarah hocha faiblement la tête avant de s’emparer des rênes qu’il lui tendit d’une main légèrement tremblante.

 – T’as pas le vertige au moins ? demanda Marko en réglant rapidement l’étrier avant de passer à l’autre.

– Hum... peut-être un peu ? grimaça Sarah, ses doigts devenant presque blanc contre le pommeau de la selle.

Marko, se mordit l’intérieur de la joue, pensif :

– On essaye d’aller au pas, et si tu ne le sens pas, on arrête. O.K. ?

Sarah prit une profonde inspiration avant de simplement hocher la tête, et Marko fit aussitôt un bruit avec sa bouche afin de faire avancer le cheval. D’abord crispée, Sarah finit cependant par se détendre, se surprenant finalement à apprécier cette petite balade à l’ombre des arbres. Un léger vent frais vint caresser son visage et elle laissa même un sourire venir étirer ses lèvres.

– T’as raison, c’est pas si terrible que ça, en fait.

Marko lâcha un léger rire.

– Tu veux essayer d’aller un peu plus vite ?

Sarah se mordit aussitôt la lèvre avant de demander, hésitante :

– Plus vite comment ?

– Si tu donnes un coup de talon, il ira au trot. Ensuite, si tu te sens prête à ce qu’il accélère encore un peu plus, t’as juste à lui en donner encore un autre, et ainsi de suite.

Sarah hocha la tête :

– Je pense que je peux faire ça. Juste un coup de talon alors ?

– C’est ça, acquiesça Marko en se reculant légèrement. Et pour l’arrêter, tire simplement sur les rênes. Mais pas trop fort non plus.

– Oh l’arrêter oui... merci de me prévenir, grimaça Sarah avant de se réinstaller confortablement. Bon, un léger coup de talon...

Elle s’exécuta et le cheval accéléra aussitôt dans un léger trot. Légèrement surprise, Sarah resserra sa prise sur les rênes, mais c’était plus d’excitation que de peur. Tirant légèrement sur la bride, elle parvint à le diriger sur la droite, et elle s’amusa à lui faire faire des cercles pendant un certain temps, gagnant la confiance qui lui avait fait défaut au début.

Marko, qui les suivait de loin, porta ses mains à sa bouche et hurla :

– Galop ? 

Sarah releva aussitôt la tête dans sa direction et hésita un instant avant de coopérer. Ses talons rencontrèrent une nouvelle fois les flancs du cheval et elle le sentit aussitôt aller plus vite, ses muscles bougeant sous ses cuisses et le vent frais qui fouettait un peu plus son visage. La vitesse lui procura un sentiment de liberté qu’elle n’avait encore jamais éprouvée, et Sarah ne put s’empêcher de sourire, des frissons de plaisir parcourant sa peau.

Taho dut le ressentir car il accéléra soudainement tout en cabriolant. Exaltée, Sarah releva les yeux vers Marko et elle ne put s’empêcher de rire lorsqu’elle le vit lever les pouces dans sa direction. Elle tendit l’oreille lorsqu’elle le vit s’apprêter à lui dire quelque chose, avant de suivre son regard lorsqu’il tourna soudainement la  tête.

Une forme noire surgit soudainement d’un fourré et Sarah ferma les yeux, attendant simplement la chute qu’elle savait inévitable. Il y eut tout d’abord une série d’aboiements aigus et courts, puis elle sentit Taho faire un écart et se dresser brusquement sur ses antérieurs. Ses mains agrippèrent le pommeau de la selle mais le geste fut si brusque que Sarah se sentit quand même partir en arrière. Sa tête heurta violemment le sol herbeux, et la seule chose qu’elle entendit fut son nom hurlé par une voix qu’elle aurait reconnue entre mille, avant que les ténèbres ne l’enveloppent.

💕

La première chose que Sarah entendit lorsqu’elle revint à elle, ce fut des chuchotements frénétiques accompagnés d’un « bip » incessant qu’elle jugea très vite désagréable. Elle avait froid, et sa tête lui semblait comme... engourdie, et lourde. Après un inventaire rapide de son corps, elle dut bien s’avouer qu’à la réflexion, chacun de ses membres lui semblait engourdi et lourd.

– C’était irréfléchi, Marko, tu le sais aussi bien que moi.

Sarah fronça légèrement les sourcils avant de tourner la tête en direction du bruit.

– Oh je t’en prie, elle a simplement fait du cheval. Le reste n’était rien de plus qu’un malheureux concours de circonstances.

– Un malheureux concours de circonstance ? répéta Maena, visiblement en colère. Va lui dire ça maintenant qu’elle se retrouve allongée sur un lit d’hôpital, inconsciente, et probablement aveugle !

Sarah sentit comme une douche froide s’abattre sur elle à l’entente de ces simples mots et elle porta aussitôt ses mains à son visage.

– Ça expliquerait en effet pourquoi j’arrive à peine à discerner vos silhouettes..., murmura-t-elle avant de grimacer. Aaah O.K. je crois que je vais garder les yeux fermés parce que ça me donne la nausée. 

Elle entendit quelqu’un approcher avant que l’on ne dépose quelque chose entre ses mains, et elle sursauta légèrement lorsqu’elle sentit des lèvres se poser contre son front.

– Tiens, mets ça. C’est un masque de nuit, ça devrait te soulager. Comment te sens-tu ?

Sarah obtempéra avant de répondre la première chose qui lui passa par la tête, la seule chose qu’elle avait eu le temps de remarquer depuis son réveil :

– Engourdie et lourde. Et aveugle.

Un faible rire lui parvint et elle ne fut pas déçue de l’avoir causé ; Maena riait beaucoup trop rarement à son goût.

– Tu as fait une sacrée chute. Tu es sous sédatif. Quant à la cécité, le médecin nous a assuré qu’elle ne serait que passagère, elle est due à ta commotion cérébrale. Il est possible que tes autres sens soient affectés aussi. 

Sarah fronça légèrement les sourcils :

– Hmm j’ai en effet l’impression de moins bien entendre que d’habitude, admit-elle. Comme si j’étais en train de passer sous un tunnel. J’ai l’impression de devoir forcer pour articuler aussi... Et puis, il y a une forte odeur de rose là, non ? 

Ses paroles furent à peine prononcées qu’elle rougit aussitôt, réalisant qu’il s’agissait très probablement du parfum de Maena. Le rire de Marko confirma aussitôt ses soupçons.

– Désolée, marmonna-t-elle, embarrassée. Mais ça sent très bon, enfin, j’aime bien, c’est... bref.

Réalisant qu’elle s’enfonçait plus qu’autre chose, elle décida simplement de se taire mais elle ne put retenir un frisson lorsqu’elle sentit Maena se pencher vers son oreille :

– Merci, murmura-t-elle avant d’embrasser sa joue.

Sarah sentit sa rougeur s’accentuer mais elle n’y prêta pas attention, réalisant à la place pour la première fois que les mains qui entouraient la sienne étaient recouvertes de quelque chose, d’une matière douce et chaude qu’elle comprit aussitôt être des gants. Et lorsqu’elle libéra sa main afin de la porter au visage de Maena, elle réalisa qu’une espèce de foulard en recouvrait une bonne partie. C’est pour ça que je n’ai pas sentie ses lèvres lorsqu’elle m’a embrassée, pensa-t-elle avant de remonter vers des lunettes de soleil puis une capuche.

– Tu ne peux vraiment pas sortir dehors, murmura-t-elle finalement, ébahie.

Elle le savait déjà, bien sûr, mais maintenant qu’elle se retrouvait face à une réalité qu’elle n’avait jusqu’à présent que soupçonné, elle s’en retrouva stupéfaite. 

Le silence régnait autour d’elle et elle se demanda un instant si c’était par respect pour elle, le temps qu’elle assimile la nouvelle, ou si c’était par simple malaise, par gêne, ou n’importe quelle autre raison qui faisait que Maena lui cachait la vérité.

Le bruit de la porte lui parvint et Sarah tourna aussitôt la tête en direction du bruit, jurant intérieurement lorsqu’elle entendit la voix du médecin – il n’aurait pas pu choisir de meilleur moment pour entrer celui-là, non ? 

– Ah, mademoiselle Delgado, ravie de voir que vous êtes de nouveau parmi nous. Comment vous sentez vous ?

Sarah marmonna de nouveau les paroles qu’elle avait eues plus tôt :

– Engourdie, lourde et aveugle.

Elle fut surprise de l’entendre rire légèrement :

– Vous avez fait une sacrée chute, mais par chance, vous n’avez rien de cassé, juste une commotion. Vous pouvez me dire votre prénom ainsi que la date d’aujourd’hui ?

Sarah fronça légèrement les sourcils :

– Sarah, et nous sommes le... mardi 26 août 2012.

– Exact. Vous étiez partiellement consciente lorsque vous êtes arrivée, vous vous êtes évanouie par la suite. Je peux ? demanda-t-il en tirant légèrement sur le masque de nuit.

Sarah hocha faiblement la tête et elle plissa aussitôt des yeux lorsque la lumière de la pièce vient agresser ses yeux.

– Hmm vos pupilles sont encore dilatées, j’ai bien peur que cela dure pendant plusieurs jours. Vous vous plaigniez de vertiges, vous pouvez me dire si ça va mieux de ce côté-là ?

– Ça va, mais le fait de ne pas voir clairement me rend vraiment nauséeuse.

Elle fut soulagée lorsque le médecin replaça aussitôt le masque de nuit sur ses yeux.

– Rien de surprenant, acquiesça-t-il. Je vous ai mise sous sédatif pour les douleurs corporelles et les maux de tête, mais je préfère quand même vous garder en observation pour la nuit au cas où les vertiges reviendraient, ou si n’importe quel autre symptôme se décidait à survenir. N’hésitez pas à appeler l’infirmière si vous notez quoi que ce soit qui sorte de l’ordinaire, d’accord ?

Sarah hocha aussitôt la tête :

– Je pourrais sortir demain alors ?

– Si tout se passe bien cette nuit, je n’y vois pas d’inconvénient. Je repasserai vous voir un peu plus tard.

– Merci.

Elle entendit la porte se refermer derrière lui mais elle n’eut pas le temps de reprendre la parole que Marko la devança :

– Tu devrais y aller aussi, Maena.

Sarah sentit aussitôt Maena se figer à ses côtés :

– C’est inutile, Marko. Je ne suis pas sortie sans protection.

– Maena...

Sarah entendit la protestation de Marko mourir sur ses lèvres et elle devina aisément que Maena venait de le faire taire d’un simple regard.

– De quoi est-ce qu’il parle ? demanda-t-elle en tournant la tête vers Maena. Tu es couverte de vêtements de la tête aux pieds...

– Elle avait seulement sa veste de tailleur rabattue sur sa tête lorsqu’elle t’a rejoint dans la cour tout à l’heure, après ta chute, précisa Marko, visiblement mécontent. Elle doit se faire ausculter elle aussi.

Sarah sentit de nouveau le corps à côté d’elle se figer avant que la voix grondante de Maena ne résonne dans la pièce.

– Marko...

– Le cri, c’était toi ? coupa Sarah, surprise. J’ai entendu quelqu’un hurler mon nom...

Elle ne put voir l’air contrit de Maena :

– Je me dirigeais vers les cuisines quand j’ai entendu Dixie se mettre à aboyer puis le cheval à hennir. Ensuite... je crois que mon corps à simplement prit le dessus. J’étais tout juste arrivée dans la véranda quand je t’ai vu tomber. Tu m’as donné la peur de ma vie.

– Tu as risqué ta vie pour moi ? chuchota Sarah, surprise et secrètement touchée.

Il y eut un nouveau silence avant que la réponse ne lui parvienne, et Sarah maudit sa cécité soudaine de ne pas pouvoir lire le visage de Maena :

– « Risquer ma vie » est peut-être un peu fort, je te l’ai dit, je n’ai pas réfléchi. Mais j’ai bien peur que le cheval ce soit fini pour toi, maintenant.

Sarah repéra aisément la note taquine qui s’était insinuée dans ses dernières paroles et elle accepta, même si à contrecœur, de passer à des sujets plus légers. Elle comptait bien avoir le dernier mot plus tard, cependant. Elle en avait trop découvert pour s’arrêter là.

– Je te rassure, je ne compte pas remonter de sitôt, grimaça-t-elle, un sourire néanmoins accroché sur les lèvres. Comment va Dixie, au fait ? Et Taho ?

– Ils vont parfaitement bien, ne t’inquiète pas. Dixie avait simplement envie de jouer, mais choisir un cheval pour cela...

Sarah nota la note amusée et elle rit légèrement :

– C’était pas le choix le plus judicieux qu’elle ait fait, acquiesça-t-elle. Je refermerai la fenêtre de la véranda derrière moi la prochaine fois, j’aurais dû me douter qu’elle aurait fini par sortir à son tour.

– Mais tu n’aurais jamais pu deviner que tu allais faire du cheval à ce moment-là, tempéra aussitôt Maena d’un ton doux. Tu vas bien, c’est tout ce qui importe.

Sarah haussa un sourcil :

– Tu peux pardonner ton frère alors ? Parce qu’il n’y est absolument pour rien dans l’histoire, en plus...

Le rire de Maena lui parvint aussitôt :

– Je pense que je peux faire ça, acquiesça-t-elle. Je m’excuse Marko.

– Et pour la séance shopping aussi, lui souffla aussitôt Sarah.

– Et pour la séance shopping aussi, répéta consciencieusement Maena.

Vu le ton qu’elle avait employé, Sarah n’eut aucun mal à deviner qu’elle avait en même temps levé les yeux au ciel.

– Et pour le bais –

Elle fut aussitôt coupée par une main sur ses lèvres :

– Ne pousse pas ta chance, Sarah, la prévint Maena. Et c’est compris dans la séance shopping, ça.

– O.K., marmonna Sarah en se dégageant. Satisfait, Marko ?

Un faible rire lui parvint du bout de la pièce :

– Satisfait, répondit-il avant de prendre un ton plus ferme et plus sérieux. Maena, tu dois vraiment y aller maintenant.

– Marko...

– Amy t’attend dans le couloir et tu sais tout comme moi qu’il n’y a aucune chance pour que tu en réchappes, la coupa-t-il avant d’ajouter, le ton plus doux : c’est pour ton bien, tu le sais.

Sarah tendit l’oreille, curieuse de savoir ce que Maena allait répondre, avant de légèrement sursauter lorsque des lèvres se posèrent sur son front :

– Je te vois plus tard.

– Non, demain matin, répondit aussitôt Sarah en levant la tête vers l’endroit où elle supposait se trouver le visage de Maena. J’apprécie énormément les risques que tu as pris... mais j’ai besoin que tu prennes soin de toi aussi, finit-elle dans un timide sourire.

Elle leva une main pour arrêter la protestation qu’elle sentait venir :

– Ne m’oblige pas à soudoyer ton chauffeur pour qu’il ne t’emmène pas ici.

– Je pourrais prendre un taxi.

Sarah plissa aussitôt des lèvres :

– Maena...

– D’accord, d’accord, soupira cette dernière. Je n’en ferais rien.

Elle embrassa une nouvelle fois Sarah sur le front avant d’ajouter :

– J’ai le numéro de ta chambre, tu m’autorises le téléphone au moins ?

Sarah sourit aussitôt, touchée et irrémédiablement charmée :

– Et comment, répondit-elle. Tu... hum, tu me tiens au courant pour le médecin ?

Un silence gêné lui répondit et elle précisa, retenant difficilement un soupir :

– Je veux juste m’assurer que tu vas bien, Maena.

– Je sais, murmura aussitôt Maena en exerçant une pression sur sa main. A ce soir.

Sarah se contenta d’hocher la tête, et même si la déception s’empara d’elle une fois de plus, elle se refusa de lui laisser avoir le dessus cette fois-ci. Il s’était passé beaucoup trop cet après-midi pour qu’elle décide de s’arrêter en si bon chemin, alors lorsqu’elle entendit la porte se refermer dans un léger clic, elle se réinstalla confortablement contre ses oreillers et s’afféra à mettre en place son plan.

Et peu importe ce qu’il faudrait, elle ne laisserait pas Maena en réchapper cette fois-ci.

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Commentaires
E
C’est énorme le rapprochement entre les deux !! J’adore !!!
M
Merci ;-)
K
Merci Ludi ! :) La suite jeudi :D
L
j'aime beaucoup ta plume vivement la suite :)
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