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⚢ Fictions lesbiennes ⚥
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Claire-em

1 décembre 2012

Episode 7 : Joyeux noël

Liv’ venait tout juste de reposer sa tête contre l’oreiller et fermer les yeux lorsque le doux touché d’un pétale de rose vint effleurer sa joue, avant de doucement glisser sur ses lèvres puis venir s’égarer dans son cou.

Elle ronronna malgré elle.

— Hmm la rose au réveil, le petit déjeuner au lit..., commença-t-elle avant de laisser apparaître un œil vert : mais est-ce que je peux avoir mon cadeau, maintenant ?

Tess afficha un petit sourire amusé.

— Nan, ça tu l’as déjà eu hier.

Liv’ feignit un air confus.

— T’es sûre ? s’étonna-t-elle avant de bouder. Parce que moi, je n’ai pas souvenir d’avoir vu de gros bonhomme rouge, et si jamais il est venu, eh bien c’est les mains vides, parce que je n’ai pas vu de cadeau non plus.

Tess secoua la tête, amusée.

— C’est dommage, parce qu’il est bel et bien venu, et certainement pas les mains vides, finit-elle dans un clin d’œil.

— Ah ? sourit Liv’, se délectant une fois de plus de leurs petites taquineries matinales. Cinq ans que ça dure, et j’espère que ça ne s’arrêtera jamais. Tu pourrais peut-être me rafraîchir la mémoire, alors... non ?

Tess sourit et se pencha vers son oreille qu’elle mordilla doucement, juste le temps de provoquer de légers frissons chez sa moitié, avant de commencer à lui relater ce qu’il s’était passé à peine quelques heures plus tôt...

 

Liv’ pouvait encore entendre les fous rires et autres éclats de voix provenant de la salle à manger lorsqu’elle pénétra dans la chambre. D’aussi loin qu’elle se souvienne, la distribution des cadeaux avait toujours lieu dès que minuit sonnait et que l’on était officiellement le jour de Noël. Et celui-ci était spécial, car c’était le premier de Sophia.

Enfin, techniquement, c’était le deuxième. Mais Sophia avait eu à peine deux mois l’année passée, et elle et Tess avaient été tellement fatiguées par le continuel manque de sommeil qu’elles n’avaient pas fait grand-chose ; juste un petit réveillon en famille auquel elles avaient mis fin dès minuit passé et les habituels « joyeux Noël ! » souhaités.

Mais cette année était différente. Sophia avait soufflé sa première bougie deux mois plus tôt, et elle faisait ses nuits depuis un petit moment maintenant, alors Liv’ avait bien l’intention de profiter de la soirée pour la gâter elle et le reste de sa famille.

Et demain, petit passage au cimetière. Oh maman, papa, vous n’imaginez même pas combien Sophia a encore grandi en seulement quelques mois, pensa Liv’, un sourire à la fois heureux et attristé sur les lèvres ; heureux comme à chaque fois qu’elle pensait à sa fille, triste que ses parents ne soient pas là pour partager cette nouvelle partie de sa vie à elle.

Mais Liv’ secoua rapidement la tête, cela faisait bientôt trente-ans qu’ils n’étaient plus de ce monde, et même si une part d’elle trouvait cela toujours aussi injuste, elle s’était faite à l’idée, en quelque sorte. Dans tous les cas, il était hors de question qu’elle laisse sa bonne humeur s’évaporer le jour de Noël.

Liv’ s’empara du grand sac dans lequel elle et Tess avaient réuni tous les cadeaux qu’elles comptaient offrir à leurs proches et cala la sangle sur son épaule avant de faire demi-tour. Elle sursauta lorsqu’elle percuta aussitôt le grand corps qu’elle connaissait désormais par cœur et remercia intérieurement les deux bras qui l’aidèrent à maintenir son équilibre.

— Tess, souffla-t-elle en portant une main à son cœur. Bon sang, tu m’as fait peur.

Tess la débarrassa de son sac et la fit s’assoir sur le rebord du lit avant de venir s’agenouiller entre ses jambes.

— Désolée, grimaça-t-elle avant de venir caresser les cuisses de Liv’. Dis, j’aimerais... j’aimerais t’offrir mon cadeau maintenant, si tu veux bien ? ajouta-t-elle, pleine d’espoir.

Liv’ regarda autour d’elle.

— Ici ? s’étonna-t-elle avant de rougir furieusement. Bon sang Tess, ma famille et ta famille au grand complet sont dans la pièce voisine à l’instant même !

 Tess haussa les sourcils avant d’éclater de rire.

— Et c’est moi l’obsédée du couple hein ? taquina-t-elle, chatouillant le ventre à proximité. Non, c’est pas ça. Même si je compte bien m’occuper de toi dès qu’ils seront tous partis, finit-elle dans un regard empli de sous-entendus.

— Parce que tu penses être encore assez réveillée pour ça ? charria aussitôt Liv’ en retour.

Tess plissa des yeux.

— Je suis la propriétaire d’une discothèque, je vis la nuit, bien sûr que je serais encore debout une fois qu’ils seront partis !

— Hmm hmm, bien sûr, répondit Liv’, son ton démontrant clairement combien elle n’y croyait pas du tout. Bon alors, mon cadeau ? ajouta-t-elle d’une voix emplie d’excitation.

Tess se mordit la lèvre et hésita un instant avant de prendre les mains de Liv’ et les porter à son ventre. Le moment véridique était enfin arrivé, et elle pria de tout son cœur pour que Liv’ comprenne et ne... eh bien... qu’elle laisse ma tête là où elle est, car je suis trop jeune pour être décapitée !

 Elle se racla maladroitement la gorge :

— Alors, mon cadeau... c’est ça, dit-elle en exerçant une légère pression sur les mains de Liv’. La cigogne est passée, mon amour.

Liv’ lui offrit un regard confus avant de prendre un air attristé.

— Tess... tu sais ce que le médecin a dit, ça n’a pas marché cette fois-ci. Mais c’est pas grave, on réessayera et...

Tess secoua frénétiquement la tête.

— Non, tu ne comprends pas Liv’, insista-t-elle dans un sourire. Je suis enceinte, on est enceinte, vraiment.

Liv’ l’observa, dubitative.

— T’as fait des études de médecine sans que je le sache ? lâcha-t-elle finalement, plaisantant à demi. Oh bon sang, c’est pas un déni de grossesse que les femmes font en général ? Parce que là, comment est-ce que je gère un déni de... euh... d’une non grossesse moi ?

— Non, soupira Tess tout en levant les yeux au ciel. Tu te souviens de notre rendez-vous jeudi dernier ?

Liv’ hocha la tête et elle poursuivit, appréhensive :

— Eh bien... il est possible que je me sois rendue au cabinet avant toi et que j’ai demandé au médecin de mentir sur les résultats de la prise de sang...

Elle sentit Liv’ se figer aussitôt mais elle devint vraiment inquiète lorsque rien d’autre ne vint.

— Liv’ ? tenta-t-elle.

Liv’ cligna des yeux avant de lâcher :

— De me mentir ?

— Oui, enfin non, grimaça Tess. Enfin, je voulais que ce soit une surprise. Pour Noël. Mon cadeau pour toi ?

— Donc je viens de passer les quatre derniers jours à tenter de te remonter le moral et à te chouchouter... alors que tu sais depuis tout ce temps que tu es enceinte ?

Tess grimaça à nouveau. Dis comme ça, ça ne sonnait absolument pas bon du tout.

— Mais je t’ai chouchouté aussi..., tenta-t-elle, suppliante.

Liv’ hocha doucement la tête avant de subitement se redresser et farfouiller dans le sac rempli de cadeaux. Elle chercha un instant avant d’en sortir un paquet qu’elle déposa sur le lit.

— Qu’est-ce que c’est ? demanda Tess, surprise.

Liv’ cala de nouveau le sac sur son épaule.

— Ton cadeau. J’ai changé d’avis, finalement, tu ne l’auras pas ce soir.

— Quoi ?! s’exclama aussitôt Tess en se redressant d’un bon. Mais... mais... mais c’était une surprise !

Liv’ haussa les épaules et commença à sortir de la chambre puis s’éloigner le long du couloir.

— Tu aurais dû y penser avant de demander à mon médecin de me mentir, mon cœur.

— Mais Liv’..., gémit Tess tout en sortant dans le couloir à son tour. Je voulais juste te faire plaisir...

Liv’ s’arrêta au milieu du couloir et lorsqu’elle tourna de nouveau la tête vers Tess, cette dernière sentit aussitôt sa gorge se serrer. Le visage de Liv’ était couvert de larmes coulant silencieusement le long de ses joues et Tess se retrouva là à l’observer bêtement.

— Oh merde, souffla-t-elle enfin. Liv’, c’est... je... je suis désolée. Je ne le ferais plus, je voulais juste te faire plaisir et...

Elle s’interrompit lorsqu’elle vit Liv’ faire demi-tour et se précipiter vers elle pour se jeter dans ses bras avant de l’embrasser à plusieurs reprises sur les lèvres.

— On est enceinte ? murmura finalement Liv’ en encadrant son visage de ses mains.

Tess hocha frénétiquement la tête, l’émotion la gagnant à son tour.

— J’ai même commandé un p’tit bonhomme, taquina-t-elle. Le père noël ne m’a jamais fait défaut en trente-cinq ans, je te jure.

Liv’ lâcha un rire et Tess l’embrassa sur le bout du nez.

— T’es pas fâchée, hein, dis ? demanda-t-elle néanmoins.

— Non, sourit Liv’ tout en secouant légèrement la tête. Ce sont des larmes de joie, mais c’était assez drôle de te faire marcher pendant cinq minutes.

Tess plissa des yeux avant de la serrer fort contre elle et l’embrasser à nouveau.

— T’es contente de mon cadeau, hein ?

— Oh bon sang Tess, si je suis contente ? Je suis ravie oui ! s’exclama Liv’ avant de se reculer légèrement. J’avais tellement envie que Sophia ait un petit frère ou une petite sœur et lorsque le médecin nous a dit que ça n’avait pas marché la première fois... puis lorsqu’il a de nouveau eu le même discours la seconde fois...

Elle secoua la tête avant de lâcher :

— Je sais qu’il faut parfois attendre un bon moment avant que ça ne marche vraiment, mais l’échec est parfois dur à surmonter. J’ai fini par me demander si on allait vraiment pouvoir lui offrir cette famille dont on rêvait toutes les deux.

— Je suis désolée, s’excusa aussitôt Tess, l’air coupable.

Liv’ la coupa aussitôt de deux doigts sur les lèvres.

— Ce n’est pas de ta faute Tess, c’est comme ça, répondit-elle sincèrement avant de prendre un air taquin. C’est plutôt moi qui ai eu de la chance pour que ça ait marché du premier coup. D’après les médecins, c’est assez rare.

— Je maîtrise la seringue comme personne aussi, enchaîna aussitôt Tess, fière d’elle.

Liv’ se sentit rougir. Lors de l’insémination, une fois le cathéter mis en place, le médecin avait laissé Tess appuyer sur la seringue afin qu’elle puisse prendre part à la conception. Mais au lieu de trouver le geste ridicule ou embarrassant, Liv’ avait au contraire trouvé cela très émouvant. C’était bien évidement complètement différent de la façon dont la plupart des bébés étaient normalement conçus, mais elle avait ressenti comme un lien, une connexion. Elles l’avaient fait ensembles, et c’était tout ce qui importait.

Elle ne s’était pas faite priée lorsque le médecin lui avait demandé si elle voulait appuyer sur la seringue lorsque ça avait été le tour de Tess.

— Vantarde, taquina-t-elle, le sourire aux lèvres, avant de prendre un air coupable. Mais ce que je voulais dire, c’est que c’est moi qui suis désolée d’avoir perdu espoir aussi rapidement.

— C’est rien, ça arrive Liv’, répondit aussitôt Tess avant de murmurer, conspiratrice : par contre, il faut que tu saches que je suis totalement flippée alors, hum, tu m’aideras, hein, dis ?

Liv’ éclata aussitôt de rire.

— Promis mon cœur, rassura-t-elle en venant l’embrasser légèrement. On s’est promis de faire ce voyage à deux, non ? Comme pour Sophia.

— Comme pour Sophia, sourit Tess. Joyeux Noël mon cœur.

— Et joyeux Noël mon amour, murmura Liv’ avant de soudainement se mettre à genoux et coller son oreille contre le ventre à proximité.

Tess leva aussitôt les yeux au ciel.

— Liv’... vraiment ? s’exclama-t-elle, incrédule.

— Tcht, l’admonesta aussitôt Liv’ tout en redressant le haut de Tess jusqu'à la lisière de sa poitrine. Tiens ça. Et t’as fait la même chose pendant les neufs mois durant lesquels j’ai été enceinte de Sophia, alors chut.

 Tess feint un air blasé, mais en réalité, elle trouvait la sensation étrangement agréable. Cela faisait quatre interminables jours qu’elle n’attendait que ça : pouvoir enfin partager la nouvelle avec Liv’ alors elle glissa ses doigts dans les mèches brunes et décida de simplement profiter.

— Tess, ma chérie, qu’est-ce que vous... oh désolée !

Sa mère apparut dans le couloir et Tess se sentit rougir furieusement lorsqu’elle détourna aussitôt les yeux d’embarras. Elle aida Liv’ à se remettre debout et replaça son haut avant de se racler maladroitement la gorge :

— Euh maman, je sais que ça semble... bizarre, mais je te promets, c’est vraiment pas ce que tu crois.

Tanya les observa à nouveau et s’avança jusqu’à être arrivée à leur hauteur, un sourire amusé sur les lèvres.

— Toujours aussi dévergondée à trente-cinq ans... Tassandra, quand t’arrêteras-tu ?

— Maman ! s’exclama aussitôt Tess, outrée. Tu peux parler en plus, il a bien fallu que j’hérite de ce trait de quelque part, non ? sourit-elle fièrement.

Tanya haussa un sourcil, de plus en plus amusée.

— Crois-moi, Tess, tu n’as pas envie de t’engager sur cette route là.

Tess grimaça. Beuh.

— Je suis bien d’accord..., marmonna-t-elle.

— Bon, qu’est-ce que vous faisiez ? poursuivit Tanya. Les garçons commencent à s’impatienter, Tess, ton frère attend toujours la Harley que tu lui as promis quand tu avais seize ans.

— Et il l’aura, comme chaque année, sourit aussitôt Tess en désignant le sac à cadeau situé à côté d’elles.

Tanya leva aussitôt les yeux au ciel.

— Il n’a jamais été question d’une miniature, précisa-t-elle avant de tourner la tête vers Liv’. Olivia, ta grand-mère... ça va ? s'interrompit-elle lorsqu’elle remarqua ses yeux humides.

Liv’ haussa les sourcils avant de se rappeler qu’elle avait pleuré quelques instants plus tôt. Elle échangea un rapide coup d’œil avec Tess avant d’hocher la tête.

— Oui, Tess venait juste de m’offrir mon cadeau de noël, elle m’a... elle m’a très agréablement surprise.

— Ah ? s’étonna Tanya avant de dévier son regard vers sa fille. Qu’est-ce que c’est ?

Tess serra un peu plus Liv’ contre elle avant de répondre :

— On est enceinte, maman, sourit-elle fièrement.

Le regard de Tanya dévia aussitôt vers le ventre de Tess et elle porta une main à ses lèvres avant de venir les prendre dans ses bras.

— Oh mes chéries c’est merveilleux ! s’exclama-t-elle d’une voix visiblement émue. Je suis vraiment...

Elle s’interrompit avant de se reculer soudainement.

— Et Liv’ ne le sait que maintenant ? s’étonna-t-elle avant de plisser des yeux en direction de Tess. Tassandra... tu l’as eu comment, ce bébé ?

Liv’ ricana aussitôt et Tess plissa des yeux.

— Maman..., grogna-t-elle, mi-outrée, mi-embarrassée. Elle va finir par me tuer. On a fait une insémination, comme pour Sophia. Le cousin de Liv’ a accepté d’être notre d’honneur cette fois-ci pour que le bébé possède une partie de son ADN. Pour le reste... j’ai simplement passé un accord avec notre médecin, grimaça-t-elle.

Tanya secoua la tête, amusée, avant de l’embrasser sur la joue.

— Je suis vraiment contente pour vous deux, je suis sûre que tu vas être magnifique enceinte.

Tess écarquilla les yeux.

— Euh... ne précipitons pas les choses d’accord ? bredouilla-t-elle en se dégageant avant de prendre la fuite et se précipiter vers le salon. Et n’oublie pas mon cadeau, amour !

Liv’ et Tanya l’observèrent s’éloigner, le sourire aux lèvres.

— Les neufs prochains mois promettent, hein ? chuchota Tanya, conspiratrice.

Liv’ ricana aussitôt.

— Oh ça oui !

 

— Ah oui, ça y est, je me souviens, sourit Liv’, taquine. Mais mon autre cadeau ? Tu sais, celui où tu me promettais de ne pas t’endormir une fois les invités partis et...

— Oui bon ça va, ça va, marmonna Tess avant de feindre un air boudeur : je suis enceinte aussi hein, ça fatigue.

Liv’ retint un rire.

— Bien sûr mon cœur, sourit-elle avant de l’embrasser furtivement. Bon, et maintenant, tu es toujours fatiguée ?

— Nan, répondit aussitôt Tess, l’humeur joyeuse. Et je me suis d’ailleurs dit qu’en ce jour si particulier de l’année, on pouvait essayer quelque chose d’un peu différent.

Liv’ se mordit la lèvre et jeta un rapide coup d’œil au réveil avant d’hausser les épaules.

— O.K., mais tu as très exactement une heure et trente-sept minutes avant que Sophia ne se réveille, qu’on passe prendre le pain à la boulangerie, que les invités n’arrivent, qu’on —

Elle fut coupée par une main sur ses lèvres.

— Très drôle Liv’, marmonna Tess avant de tendre un bras et farfouiller dans le tiroir de la table de chevet. Maintenant, donne-moi juste le temps de le retrouver...

— Le ?

Liv’ réfléchit un instant, essayant de deviner ce à quoi Tess pouvait penser. Quelque chose de différent... de différent ? Qu’est-ce qu’on n’a pas encore fait ? Elle porta une main à son menton avant de plisser les yeux.

— Tess ? Tu ne chercherais pas Tomm... errr… bref, hein ?

Liv’ sentit le corps allongé sur elle se mettre à vibrer.

— Non, rit Tess. Je ne cherche pas Tommy.

— Tu cherches quoi alors?

Liv’ fronça les sourcils. En toute honnêteté, il n’avait pas grand-chose qu’elles n’avaient pas encore essayé, outre les délires sadomasochistes qui ne les avaient jamais intéressées.

Liv’ écarquilla soudainement les yeux. Et si Tess avait changé d’avis ? Même si elle devait bien s’avouer que le simple fait d’imaginer sa moitié vêtue de cuir de la tête aux pieds... mais non, là n’était pas la question. Jamais elle n’inclurait de fouet, de cordes ou que savait-elle encore dans leurs ébats intimes. Liv’ n’avait jamais compris comment on pouvait y trouver du plaisir, et à la simple pensée que Tess puisse soudainement y trouver un quelconque intérêt... elle se sentit commencer à hyperventiler.

Et pour une fois, le corps entièrement nu de sa moitié, et totalement allongé sur elle n’avait rien à voir avec cette accélération soudaine de sa respiration.

Oh bon sang, en dix-huit ans d’amitié et bientôt cinq ans de vie commune, on n’a jamais eu de problème de désaccord. Et surtout pas dans notre vie sexuelle. S’il vous plaît, faites que ça continue comme ça. S’il vous plaît, s’il vous plaît, s’il vous plaît !

Tess jura intérieurement et referma le tiroir d’un coup sec avant de se réinstaller confortablement. Elle s’apprêtait à prendre la parole lorsque l’air totalement paniqué de Liv’ lui apparut et elle encadra aussitôt son visage de ses mains, inquiète.

— Liv’ ? Amour, qu’est-ce qui se passe ?

— Hum, r-rien. Dis Tess... ce quelque chose d’un peu diffèrent… c’est quoi au juste?

Tess fronça les sourcils.

— C’est ça qui t’inquiète ? demanda-t-elle, perplexe.

Liv’ se mordit la lèvre inférieure. Oh bon sang, si ça n’a rien à voir avec ça, je vais avoir la honte de ma vie.

— Est-ce que..., elle s’interrompit avant de chuchoter : est-ce qu’il va y avoir du cuir ?

Tess écarquilla les yeux mais se retint d’éclater de rire lorsqu’elle vit Liv’ détourner le regard, embarrassée. A la place, elle décida de détendre l’atmosphère et regarda autour d’elle avant de plisser les yeux :

— Qui êtes-vous et qu’avez-vous fait de ma femme ? accusa-t-elle, un sourire taquin au coin des lèvres. Parce que tout comme moi, elle n’est pas du tout... mais alors pas du tout branchée par le marché aux esclaves.

Le rire qu’elle attendait se fit aussitôt entendre et elle sourit fièrement avant d’écarquiller les yeux à son tour.

— Attends, pourquoi est-ce que toi, t’as pensé à ça ? demanda-t-elle, paniquant à son tour. T’as pas changé d’avis, hein ? Parce que, hum, si tu es devenue intéressée, je pourrais peut-être... mais vraiment...

Liv’ l’interrompit par une main sur ses lèvres, un rire s’emparant d’elle à nouveau.

— Mon dieu Tess, non, jamais de la vie, s’exclama-t-elle, soulagée de voir qu’elles étaient toujours sur la même longueur d’onde. Crois-moi, c’est bien l’un des rares points sur lequel je ne suis pas prête de changer d’avis. C’est juste que tu parlais d’un truc un peu différent et comme on a à peu près fait le tour de tout ce qu’on pouvait faire... tu vois ?

Tess sourit malicieusement.

— Oh oui, ça je vois très bien, ronronna-t-elle, recevant aussitôt une petite tape sur la fesse. O.K., O.K. ! Fais-moi simplement confiance, d’accord ? reprit-elle tout en tendant cette fois-ci une main vers l’autre côté du lit, vers la table de chevet supposé être la sienne. Il n’y aura pas de cuir, juste toi et moi et très, très, très peu de vêtements...

Liv’ sentit aussitôt un agréable frisson remonter le long de sa colonne vertébrale au simple fait de penser à Tess et elle totalement nues, recouvertes d’une légère pellicule de sueur et occupées à faire des choses qui provoqueraient sans le moindre doute un infarctus chez la plupart des quinquagénaires du coin.

Oh oui, elle était irrémédiablement partante pour quelque chose du genre.

— Fais vite alors, répliqua-t-elle tout en laissant courir ses mains le long du corps allongé sur elle.

Tess lâcha un rire avant de regagner sa position. Elle vola un baiser à Liv’ avant d’expliquer :

— Il y a une raison pour laquelle la plupart des gens font l’amour dans le noir, tu sais.

Liv’ lui offrit un regard confus.

— Huh ? lâcha-t-elle avant d’afficher un sourire en coin. Parce qu’ils veulent faire des économies d’électricité ?

Tess la pinça au niveau des côtes.

— Nan, mademoiselle la maline. Mais parce qu’ainsi, tous les autres sens sont plus développés. Tu ressens encore plus la peau qui frissonne sous tes doigts, la respiration qui s’accélère, les gémissements qui te guident et te poussent à t'attarder sur telle ou telle partie du corps... et à contrario, tu ne sais jamais où l’autre va te toucher, ni quand, ni comment... Alors je me suis dit que cette fois-ci, on pouvait le faire les yeux bandés ? proposa-t-elle, un sourcil haussé, tout en désignant le bandeau de soie mauve qu’elle tenait dans sa main gauche.

Liv’ plissa des yeux avant de sourire.

— Ensemble ? Parce que bon... connaissant ta maladresse...

Tess lui tira la langue avant de lui offrir un regard appuyé :

— Amour, si on le faisait ensemble, on aurait juste à éteindre la lumière, précisa-t-elle avant de laisser courir son doigt le long de la clavicule à proximité. Nan, je me disais que je pourrais m’occuper de toi... et que tu pourrais t’occuper de moi, si tu en as envie. Qu’est-ce que tu en penses ?

Liv’ sourit, charmée, avant de venir l’embrasser :

— J’en dis que je suis plus que partante, murmura-t-elle contre ses lèvres avant de s’emparer du bandeau. Mais je commence !

Tess lâcha un rire avant de se laisser repousser sur le dos. Elle attendit que Liv’ soit confortablement installée sur elle avant de venir caresser sa joue et murmurer sincèrement :

— Joyeux Noël Liv’, je t’aime.

— Et je t’aime, répondit aussitôt Liv’ avant de l’embrasser sur le bout du nez. Joyeux Noël mon amour.

Et après un baiser empli de promesses, Liv’ couvrit le regard de Tess à l’aide du bandeau avant de passer les minutes suivantes à chérir son corps dans une douceur inégalable.

 

- FIN -

  

 

N'hésitez pas à nourir l'auteure, faites-lui savoir ce que vous avez pensé de son histoire !

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Commentaires
K
Un peu redondant, j'en ai peur, mais...merci ! Voila un couple que l'on retrouverait avec grand plaisir ;).
E
Leger, différent de tes autres récits, néanmoins très agréable à lire.<br /> <br /> <br /> <br /> Tu as sut créer deux personnages qui au fil des histoires sont très attachantes. <br /> <br /> <br /> <br /> On y retrouve l'humour, ce qui me plait beaucoup.<br /> <br /> <br /> <br /> Que de plaisir au fil de mes lectures, merci.
I
Bonjour/bonsoir,<br /> <br /> <br /> <br /> T'ai-je déjà dis d'être tombée amoureuse de ta plume ? Parce que la WAHOO... BRAVO. Je veux une suite moi ;). C'est tellement bien écrit. Tellement beau, émouvant, touchant et réaliste... Je n'ai qu'un mot WAHOO.<br /> <br /> <br /> <br /> MERCI !<br /> <br /> Je te souhaite une agréable journée. Car grâce à toi elle commence très bien... Ou finit. ;)
K
Merci :) <br /> <br /> <br /> <br /> Pour l'instant, je travaille sur εξέγερση mais une fois celui-là bouclé, il est fort possible que cet autre projet apparaisse en effet sur ce blog ! ;)
O
En tout cas pour un "à côté", tu t'es pas loupée… ^^<br /> <br /> <br /> <br /> J'espère qu'on pourra lire ton autre projet un de ces jours, mais si Liv' et Tess repassent, je serai au RDV aussi!!! :)
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