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⚢ Fictions lesbiennes ⚥
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⚢ Fictions lesbiennes ⚥

Claire-em

26 juin 2015

Chapitre 2

Attention : Le début de ce chapitre - toute la partie en italique - pourrait heurter la sensibilité des plus jeunes comme des plus âgés, merci d’en tenir compte avant d’entâmer la lecture.

 

— Rentre là-dedans !

Ses genoux entrèrent violemment en contact avec le sol carrelé et elle gémit avant de trembler de peur lorsqu’elle entendit la porte en métal se refermer bruyamment derrière elle.

Elle était désormais seule.

Enfermée.

Avec lui.

— Debout ! hurla l’homme en l’attrapant par les cheveux, la forçant à se redresser et à se retrouver collée contre lui, le dos contre son torse. Tu vois, souffla-t-il contre son oreille, l’odeur d’alcool lui chatouillant désagréablement les narines. Mes petits copains situés juste derrière la porte vont s’assurer que personne ne vienne... interrompre... notre petit... show.

Il la retourna subitement.

— Alors... tu vas te tenir bien tranquille, hein ? Ce serait dommage de devoir en venir à des solutions... plus... radicales. Tu ne crois pas ?

Elle l’écoutait à peine, son regard scrutant désespérément la pièce dans l’espoir de trouver un moyen de sortir et de partir le plus loin possible. Elle fut alors surprise de sentir des lèvres se poser subitement sur les siennes, puis une langue pénétrer brutalement en elle et chercher la sienne. Surprise, elle ne se recula pas. Elle le laissa. Par peur. Par espoir. ‘Si je le laisse faire, peut-être me laissera-t-il tranquille ?’ pensa-t-elle, refusant de se confronter à l'inéluctable.

La suite des évènements lui fit cependant réaliser combien elle avait été naïve. Après tout, ses « petits copains » avaient pris la peine de la passer tabac avant de l’enfermer avec lui.

Bien sûr qu’il n’allait pas s’arrêter en si bon chemin.

 Les mains de l’homme se glissèrent sous son débardeur, caressant longuement son ventre, ses côtes endoloris, et elle gémit de douleur. Il chercha le contact direct de ses seins avant de descendre plus bas et défaire d’un geste brusque la ceinture qui retenait son pantalon de treillis.

Il tomba au sol, bien vite suivi de son sous-vêtement, et les mains revinrent à la charge, sur ses fesses, sa taille, puis de nouveau son ventre avant de descendre en direction de son triangle intime.

Il brûlait d’envie d’être en elle, elle le savait. À sa façon de la toucher, de l'embrasser, elle savait qu’il n'en pouvait plus. Il avait cruellement besoin de la pénétrer. Là où il la révulsait, elle savait que, malgré elle, elle le rendait fou de désir.

Lorsque sa main se faufila entre ses jambes, elle chercha à s'évader de sa bouche et à repousser ses assauts :

— Non... non... pas ça, gémit-elle alors qu'il effleurait son sexe fermé.

La douleur de ses hématomes sembla s’effacer devant la terreur, mais elle réalisa avec horreur qu’ils l’avaient suffisamment rouée de coups pour qu’elle ne puisse vraiment se défendre. Ses membres semblaient refuser de coopérer, quant à son corps, il semblait avoir épuisé toutes ses ressources.

— Chut... laisse-toi faire, susurra-t-il en embrassant son cou, poursuivant l'exploration de son corps. Tu sais bien qu’on obéit toujours à son capitaine, hmm ?

Elle essaya alors de saisir ses poignets pour l'éloigner, en vain.

— Arrêtez..., commença-t-elle à sangloter. Enlevez votre main, je vous en prie...

— Shhh détends-toi..., murmura l’homme tout en continuant à se frayer un chemin entre ses jambes.

Elle sentit sans peine à quel point elle l’excitait lorsqu’il commença, sûrement sans s'en rendre compte, à se frotter frénétiquement contre la peau nue de sa cuisse. Elle tenta tant bien que mal de résister, mais, sans prévenir, elle le sentit forcer le passage entre ses jambes et introduire ses doigts en elle.

— Non... Non ! hurla-t-elle, grimaçant face à la douleur qu’il lui procurait.

Il leva alors vers elle un regard dur, lui faisant comprendre sans le moindre doute qu’elle n'avait pas le droit de lui faire ça. Pas le droit de l'exciter puis de se refuser.

— Laisse-toi faire ! ordonna-t-il tout en enfonçant ses doigts plus profondément dans son sexe. Tu vas aimer ça, tu vas voir...

— Non... je ne veux pas..., s’il vous plaît..., supplia-t-elle alors qu’une nouvelle vague de larmes se déversait sur son visage.

Les doigts qui s'agitèrent en elle la révulsèrent et elle tenta une fois de plus de le repousser mais il la maintenait fermement contre lui, faisant d’elle sa prisonnière. Puis, brusquement, il l’attrapa fermement dans ses bras et elle commença à vraiment prendre peur : où voulait-il l'emmener ? Que comptait-il lui faire ?

— Chut... Calme-toi..., murmura-t-il alors qu’il l’allongeait sur le carrelage froid avant de retirer d'un geste brutal le reste de ses vêtements.

Elle comprit avec horreur qu’il la voulait allongée sous lui, en femme docile, en femme soumise. Il avait besoin de commander et d'être enfin obéi.

— Lâchez-moi ! s’écria-t-elle, la panique s’emparant d’elle. Je ne veux pas. Laissez-moi ! pleurnicha-t-elle, honteuse de se retrouver nue devant cet homme qui n’était à ses yeux plus qu’un monstre.

Il glissa sa main entre ses cuisses afin de la masturber à nouveau.

— Arrête ! Laisse-toi faire, susurra-t-il en bloquant ses gestes et ouvrant ses jambes d'un geste brutal. Il est grand temps pour toi de comprendre..., les gens comme toi méritent d’être remis dans le droit chemin, ajouta-t-il avant de la couvrir d’un regard qu’elle n’eut aucun mal à déchiffrer.

Etendue nue en dessous de lui, elle offrait à sa vue tout ce qu'il désirait ravir. Il admirait sa poitrine ferme, son triangle intime, ses hanches rondes et son ventre plat. Il enfonça ses doigts en elle et commença à faire des va-et-vient rapides.

— Je sais que t’aimes ça. Tu mouilles, je l'ai senti. T'en peux plus, hein ? Je sais ce que tu veux, ce dont tu as besoin.

La honte et la peur la figèrent sur place, incapable de bouger,  incapable de l'arrêter.

D’un geste, il retira son marcel puis déboutonna son pantalon de treillis, et elle devina son besoin de frotter sa peau nue contre la sienne. Horrifiée, elle tenta de se reculer en se traînant sur le sol mais il la plaqua aussitôt contre le carrelage froid  avant de s'étaler sur elle.

— Non ! Non ! supplia-t-elle.

Sa peau douce abrasa son désir et il frotta son sexe tendu à l'extrême contre sa toison pubienne, savourant l'instant. Elle le lit dans son regard, elle le voyait saliver à l'idée de s'enfoncer entre ses cuisses ouvertes.

— Non ! Arrêtez ! S'il vous plaît ! bafouilla-t-elle, apeurée, fixant son regard sur son dog tag pour ne plus avoir à regarder son visage.

Elle fut surprise de le voir subitement se reculer avant de comprendre avec horreur ce qu’il attendait d’elle. Désormais allongé sur le dos, il l’attira contre lui avant de la forcer à descendre le long de son corps, en direction de son sexe tendu. Elle essaya de résister mais la peur la rendit inefficace, la paralysant sur place, tendue à craquer. Il lui maintint fermement la nuque et l'obligea à coller son visage contre son pénis :

— Mets-le dans ta bouche, souffla-t-il.

La panique s’empara d’elle. Ce qu'il lui demandait de faire l'écœurait et l'épouvantait au plus haut point.

—  Obéis ! hurla-t-il d’un ton menaçant tout en resserrant son étreinte contre sa nuque.

N’ayant d’autres choix que de se plier aux ordres et aux gestes brutaux, elle entrouvrit les lèvres et le laissa l'envahir.

— Mets-le dans ta bouche... Voilà... C'est bien... Oh oui, comme ça..., commenta-t-il en regardant son sexe s'enfoncer entre ses lèvres. Suce-le doucement... Oh oui... c'est bien... c'est bien... 

Elle sentait sa main dans ses cheveux, son regard sur elle, il la regardait avec avidité, soumise à ses pieds.

— Continue... Ne t'arrête pas... Oh... Oui...

Elle voudrait fuir, crier mais elle ne bougea pas, lui obéissant au doigt et à l’œil. Elle se sentait honteuse, dégradée. Elle avait envie de vomir, de pleurer, de mourir. Elle n’avait plus aucune force, plus aucune volonté, elle ne pouvait ni lutter, ni crier, ni s’enfuir.

Elle sentit ses mains sur sa chevelure brune l'obliger à aller plus vite, plus fort, s'enfonçant plus profondément en elle et la forçant à le sucer avec docilité et application.

Elle le sentit prêt à éjaculer, mais elle devina qu’il voulait que l’instant s'éternise, que ce moment d'extase dure le plus longtemps possible. Il la força alors à se coucher de nouveau sur le sol et la recouvrit de son tout poids.

— Écarte les cuisses..., dit-il d’une voix rauque, transformée par son désir d’elle.

— Non ! S'il vous plaît ! pleurnicha-t-elle en tentant de se cacher avec ses bras tremblants.

— Ça va bien se passer, tu verras..., susurra-t-il avec appétit.

Elle sentit son sexe se positionner à l'entrée de son orifice et elle crispa les mâchoires et ferma les yeux, désormais incapable de bouger. Littéralement paralysée par la peur.

Elle sentit d’abord sa respiration dans son cou, puis la douleur, d'abord faible, puis de plus en plus violente au fur et à mesure qu'il la pénétrait. Il s'enfonçait en elle avec lenteur, ne pouvant réprimer des râles de jouissance face à l'étroitesse de son sexe et sa soumission.

Elle sanglota, ses bras resserrés autour d’elle dans une tentative de se recroqueviller afin de se protéger et des petits cris plaintifs s’échappèrent entre ses dents serrées.

Oh oui... t’es tellement bonne..., chuchota-t-il à son oreille. Oh... oui... Oh... bon sang..., souffla-t-il en faisant des va-et-vient de plus en plus rapides. T’aimes ça, hein ? Je sais que t’aimes ça..., souffla-t-il à son oreille. T’aimes que je te baise, je sais que t'attendais que ça... 

Elle le sentit effleurer son visage de ses lèvres humides, de la pointe de sa langue. Le corps crispé, elle ravala ses larmes et attendit simplement qu'il s'arrête enfin. Plus il accélérait ses mouvements en elle, plus sa fente meurtrie la faisait souffrir. Il lui releva ensuite les cuisses et baissa ses yeux vers leurs sexes fusionnés. Puis, tout à coup, il s’arrêta et se retira d’elle, la poussant à croire que c'était enfin fini, que sa délivrance était arrivée. Elle avait tellement mal ! Son sexe la brûlait tellement ! Mais il lui ordonna de se retourner, et elle comprit qu’il voulait réaliser son fantasme jusqu'au bout :

— Mets-toi à quatre pattes, exigea-t-il.

— Quoi ? demanda-t-elle faiblement. Non ! Non ! S'il vous plaît...

— Obéis..., gronda-t-il en la plaçant dans la position qui l'excitait.

Elle se laissa alors faire, ne sachant comment se débattre. Ses moindres résistances ne faisaient qu'accroître son excitation et il était tellement plus fort qu’elle.

— S’il vous plaît... Non...

— Écarte les jambes. Allez ! Écarte ! commanda-t-il, surexcité de la voir soumise à toutes ses envies. Cambre-toi, encore... Voilà... 

De nouveau, elle sentit son regard sur elle, avant que sa voix ne lui parvienne, un souffle à peine au creux de son oreille :

— Tu verras, lorsque j’en aurais terminé... tu me remercieras de t’avoir sauvé de ce chemin de dépravé dans lequel tu es tombée.

Elle le sentit alors se positionner derrière elle et s’enfoncer dans son sexe d'un coup de rein violent qui la fit hurler de douleur.

 

Chloé laissa échapper son eyeliner dans un sursaut lorsqu’un cri perçant brisa soudainement la tranquillité de l’appartement. Sous le choc, elle quitta la salle de bains et fut aussitôt surprise de voir Kat assise au milieu du lit, hurlant à pleins poumons, les yeux fermés, ses bras et ses jambes se débattant frénétiquement autour d’elle.

— Kat ! hurla-t-elle dans l’espoir de se faire entendre tandis qu’elle l’attrapait par les épaules et la secouait fermement. Kat, c’est moi, réveille-toi !

Kat ouvrit soudainement les yeux et Chloé se sentit aussitôt être violemment renversée sur le lit, juste avant que Kat ne la chevauche et ne l’attrape à la gorge d’une main de fer. Elle fut tellement surprise qu’elle n’eut aucune idée de comment réagir. Les mains de Kat étaient verrouillées autour de son cou, le tenaient fermement, rendant sa respiration difficile, et ses bras étaient coincés sous les jambes de Kat de chaque côté de son corps.

Elle n’avait aucune échappatoire possible.

— Kat, gémit-elle faiblement. Kat... arrête. Tu... tu m’étouffes.

Il fallut un moment avant que les paroles de Chloé ne parviennent à pénétrer les ténèbres dans lesquelles Kat se trouvait, celles emplies de terreurs et de peur. Mais sa persistance paya finalement lorsque Kat regagna progressivement ses esprits.

— Kat ?

La voix familière la ramena instantanément à la réalité et Kat retira aussitôt ses mains, observant Chloé comme si elle la voyait pour la première fois. Son ventre se contracta douloureusement et elle sauta soudainement du lit pour détaler vers la salle de bains.

Chloé comprit aussitôt lorsqu’elle entendit la cuvette des toilettes claquer contre la porcelaine puis le bruit caractéristique de quelqu’un qui vomissait. Elle attendit un instant que sa respiration se calme et que les étoiles qui étaient progressivement apparues devant ses yeux disparaissent avant de rejoindre la salle de bains à son tour.

Kat se trouvait accroupie à même le sol lorsqu’elle entra dans la pièce, le corps parcouru de soubresauts et Chloé s’empara du peignoir accroché derrière la porte afin de le déposer sur ses épaules, caressant son dos en des gestes apaisants tandis que les spasmes se calmaient petit à petit.

Kat tira finalement la chasse avant de poser ses bras contre la cuvette et d’y ajouter sa tête, et elle ferma les yeux lorsqu’elle sentit Chloé passer un linge frais sur son visage avant de venir effacer ses larmes. 

— Merci, murmura-t-elle finalement.

Chloé dégagea quelques mèches de cheveux de son visage et l’embrassa sur le front.

— Tu te sens mieux ?

— Comment va ton cou ? demanda Kat, ignorant la question.

La marque de ses doigts était clairement visible et elle tendit une main vers l’endroit en question avant de s’écarter aussitôt lorsqu’elle vit Chloé grimacer.

— Je survivrai, répondit Chloé dans un faible sourire, s’emparant de la main de Kat afin de lui embrasser la paume puis les doigts. Il avait l’air plutôt violent, ce cauchemar. Tu veux en parler ?

— Pour que je te donne envie de cauchemarder à ton tour ? ironisa Kat en se redressant péniblement. Non, et crois-moi, tu n’as aucune envie de savoir.

Chloé recouvrit une brosse à dents de dentifrice qu’elle lui tendit aussitôt :

— C’est le même que d’habitude ?

— Non, pas vraiment. Ils ne sont pas si... Ils ne sont pas comme ça, en général. Celui-là était tellement... tellement réel et... si conforme à la réalité.

Un frisson la parcourut et elle fut reconnaissante lorsque Chloé l’enlaça par derrière avant de chuchoter à son oreille :

— Shh... c’est fini maintenant, tu es en sécurité ici. Il ne peut rien t’arriver de mal.

— Je sais, répondit Kat, exerçant une légère pression sur les mains qui entouraient sa taille. Merci, ajouta-t-elle avant de porter la brosse à sa bouche et se laver frénétiquement les dents.

Cholé l’embrassa au niveau de l’omoplate :

— Je t’ai préparé un chocolat chaud si jamais tu penses pouvoir avaler quelque chose. Il y a des croissants et des pains au chocolat aussi.

Elle hésita un instant avant d’ajouter :

— Tu es sûre que tu ne veux pas en parler ?

Kat se rinça la bouche puis s’essuya les lèvres d’un revers de main avant de répondre :

— Je ne crois pas que socialiser avec tes clients fasse partie de ton travail.

Chloé afficha aussitôt un sourire :

— Le petit déjeuner non plus, pourtant, tu ne t’en es jamais plainte.

— Touchée, répondit Kat en souriant à son tour.

— Et puis, il faut bien que quelqu’un s’occupe de toi en attendant qu’une jolie demoiselle vienne s’emparer de ton petit cœur, non ? renchérit Chloé tout en l’attrapant par les pans de son peignoir afin de l’attirer vers la chambre.

Kat ne sut pourquoi, mais elle repensa soudainement à la femme qui l’avait secourue sur ce toit il y avait maintenant une semaine, visualisant sans le vouloir son regard bleu-vert et ses longs cheveux d’un blond naturel qui flottaient librement autour de son visage.

La voix de Chloé la tira cependant rapidement de ses pensées.

— Ooooh c’est quoi ce regard ? Il y aurait déjà quelqu’un alors ?

Kat reprit sa place contre l’oreiller avant de secouer la tête.

— Non. Ce genre de relation... c’est pas pour moi.

Chloé haussa un sourcil mais resta silencieuse. Peut-être avait-elle deviné, depuis longtemps, mais jamais elle n’avait donné voix à ses pensées, et pour Kat, c’était mieux ainsi.

— C’est bête, tu sais, répondit-elle néanmoins d’une voix légère tout en laissant courir son doigt le long de la clavicule de Kat avant de descendre un peu plus bas. Je suis sûre qu’une magnifique femme comme toi doit avoir tout un tas de propositions.

Son petit sourire s’effaça et elle scruta Kat un moment, comme si elle pesait intérieurement le pour et le contre afin de savoir si elle devait continuer ou non. Elle baissa finalement les yeux vers le drap.

— Tu mérites d’être heureuse Kat, poursuivit-elle. Pas de passer quelques nuits par semaine avec une escorte.

— Je suis bien avec toi.

Chloé sourit.

— Moi aussi, et je compte bien rester en attendant que cette fameuse personne arrive et me demande de foutre le camp, répondit-elle, le regard brillant. Alors, elle est comment, cette nana ?

— Blonde.

Chloé l’observa puis leva les yeux au ciel lorsque rien d’autre ne vint :

— Duh, merci Kat pour cette réponse si explicite, se plaignit-elle en la pinçant au niveau des côtes.

Kat sursauta légèrement et attrapa ses mains avant de soupirer :

— J’en sais rien. Blonde aux yeux bleus.

— Oh le cliché, ricana Chloé. Elle a les gros seins qui vont avec aussi ?

Ce fut au tour de Kat de la pincer au niveau des côtes et elle fut particulièrement ravie de la voir sursauter à son tour.

— Obsédée.

Chloé laissa sa main descendre vers la poitrine offerte de Kat avant de venir mordiller son lobe d’oreille de ses dents :

— Hmm, tu n’as pas idée, ronronna-t-elle.

Kat frissonna avant de s’emparer de sa main :

— Tcht. Tiens-toi tranquille.

Chloé l’embrassa sur la joue avant de se reculer :

— Bon, et c’est tout ? Blonde aux yeux bleus ? Elle s’appelle comment ?

— Elysia.

Chloé haussa un sourcil :

— Elysia ? Comme Elysia Field ? C’est peu commun.

En effet, être nommée d’après les Champs Elysées, ce n’était pas courant.

— C’est marrant, elle m’a fait penser à un ange, répondit Kat d’un air absent alors que dans son esprit, son image apparaissait subitement. Un ange aux yeux pers... La pâleur de sa peau et le teint si clair de ses cheveux lui donnaient même un air... divin.

— Un air divin ?

La voix de Chloé la ramena à la réalité et elle réalisa soudainement ce qu’elle venait de dire. Elle se sentit furieusement rougir.

— Et après tu me dis que tu n’es pas intéressée, rit Chloé. Tu l’as rencontrée où ?

Le sang qui avait afflué dans le visage de Kat disparut subitement :

— Je crois qu’elle m’a... sauvé la vie.

— Hein ? répondit Chloé, surprise.

— J’ai failli sauter du toit de l’immeuble du magazine.

Les mots quittèrent sa bouche et elle fut aussi surprise que Chloé par ce qu’elle venait de dire. Cette dernière resta un instant interdite à l’observer bêtement avant de finalement cligner des yeux à plusieurs reprises.

— Merde, souffla-t-elle avant de se passer une main sur le visage. Merde. Quelle conne. Quelle conne, quelle conne, quelle conne.

Elle se redressa subitement et commença à faire des va-et-vient dans la pièce tout en portant une main à ses lèvres. Son attitude inquiéta aussitôt Kat.

— Chloé ? tenta-t-elle.

Chloé tourna la tête dans sa direction et Kat réalisa que ses yeux étaient emplis de larmes. Son cœur se serra. C’était exactement pour cette raison qu’elle ne lui parlait jamais de ce qui la hantait. Chloé était beaucoup trop jeune, trop innocente pour avoir à faire face à ce genre de choses, elle ne méritait pas ce poids sur ses frêles épaules.

— J’aurais dû t’aider, murmura-t-elle enfin.

— Tu le fais, à chacun de nos rendez-vous.

Un rire dénué d’humour s’échappa de ses lèvres tandis qu’elle secouait la tête de dépit.

— Il y a une personne derrière la prostituée de luxe, répondit-elle d’un ton dur et douloureux. Je sais écouter Kat, j’aurais pu t’apporter mon soutien, mon réconfort. Et ça pas juste avec mon corps !

Son ton était empli de tristesse et de colère et Kat se demanda un instant s’il était plus dirigé contre Chloé elle-même ou contre elle.

— Chloé s’il te plaît... j’ai choisi de ne rien dire, c’était mon choix, tenta-t-elle en se redressant. Te sens pas responsable de tout ça.

Chloé leva les mains avant de les laisser retomber à ses côtés.

— Je le sais depuis le début, Kat. Je le voyais à chaque fois... à quel point ce qui t’habite te ronge de l’intérieur.

Elle se mordit la lèvre et les larmes dument retenues commencèrent à couler le long de ses joues.

— Est-ce que tu réalises ce que ça m’aurait fait de te perdre ?

Son ton empli de douleur atteignit Kat en plein cœur et elle se redressa aussitôt pour la prendre dans ses bras, luttant elle aussi contre les larmes. Malgré les termes du contrat, Chloé avait fini par devenir une amie au fil de leurs rendez-vous, et elle détestait la voir souffrir, encore plus lorsqu’elle savait que cela venait d’elle.

— C’était pas prémédité Chloé, je te le promets, murmura-t-elle à son oreille. Je sais pas ce qu’il s’est passé... un instant, j’étais là à simplement fumer ma cigarette, et le suivant... quelqu’un me tirait en arrière et m’éloignait du vide.

Chloé renifla avant de se reculer et l’observer :

— C’est vrai ?

— Promis.

— O.K., répondit Chloé en hochant faiblement la tête. Elle t’a sauvé alors ? demanda-t-elle en s’essuyant les joues.

Kat s’empara de sa main et elles s’installèrent de nouveau sur le lit, Chloé s’emparant aussitôt de la boite de mouchoirs qui reposait sur la table de chevet.

— Oui, c’est exactement ça. Elle est... elle est arrivée juste à temps.

Chloé exerça une forte pression sur sa main :

— J’espère que tu l’as remercié.

Kat sourit, comprenant aisément au ton léger que Chloé avait besoin de détendre l’atmosphère.

— Je... non, réalisa-t-elle soudainement en fronçant les sourcils. C’est plutôt le contraire, je me suis montrée assez désagréable.

Elle secoua la tête, confuse :

— C’est juste que... je comprends pas ce qu’il s’est passé Chloé, ma vie est loin d’être au beau fixe, mais... je suis simplement montée sur ce toit pour fumer. Je ne me souviens de rien d’autre.

Chloé la poussa légèrement afin que Kat s’allonge de nouveau sur le lit et qu’elle puisse venir prendre place contre elle, sa tête reposant au creux de l’épaule de Kat tandis que son bras venait s’enrouler autour de son ventre.

— Tout va bien maintenant, souffla-t-elle. Tu es en sécurité.

Son étreinte se resserra et Kat sut qu’elle cherchait à se rassurer elle aussi. Elle tourna légèrement la tête et l’embrassa sur le front.

— Je sais. Je suis désolée.

Chloé se redressa et prit appui sur un coude afin de pouvoir la regarder :

— T’as pas à t’excuser, dit-elle en redessinant la ligne de la mâchoire de Kat. Mais souviens-toi que je ne suis pas là uniquement pour te soulager physiquement.

— Je pensais que c’était ton travail pourtant, la taquina aussitôt Kat. Ah, voilà le sourire qui me manquait tant.

— Peut-être, admet Chloé. Mais notre relation va plus loin que ça, pas vrai ? ajouta-t-elle, incertaine.

Kat s’empara de sa main et vint y embrasser la paume.

— Bien sûr. 

— Alors... je suis là, d’accord ? Pas uniquement pour le sexe. Compris ?

— Cinq sur Cinq.

Chloé hocha la tête.

— Bon. Et concernant cette... Elysia, tu as son numéro ?

Kat plissa légèrement les yeux, appréhensive.

— Pourquoi ?

— Pourquoi ? demanda Chloé, surprise. Cette femme te sauve la vie, et tu me demandes pourquoi ? Tu dois la remercier !

Kat remua, mal à l’aise.

— Je ne lui ai rien demandé moi hein, marmonna-t-elle.

— Oh très mature Kat, soupira aussitôt Chloé. Appelle-la et remercie-la. Si tu ne veux pas le faire pour toi, fais-le au moins pour moi.

Kat haussa un sourcil.

— C’est un ordre ?

— Ouais, sourit Chloé tout en se redressant. Maintenant debout, tu vas être en retard.

— Oui maman, soupira aussitôt Kat tout en se levant à son tour.

Le rire de Chloé lui parvint tandis qu’elle se dirigeait vers la salle de bains :

— Oh non, ta mère ne t’aurait jamais fait ce que j’ai pu te faire cette nuit !

Kat s’arrêta avant de grimacer, elle se tourna vers Chloé :

— On ferait mieux d’éviter ce genre d’associations, ma vie sexuelle et mes parents sont deux choses bien distinctes et je tiens absolument à ce que ça reste comme ça.

— C’est toi qui as commencé, répondit Chloé en lui tirant la langue.

Kat leva les yeux au ciel :

— Et tu n’es pas obligée de me suivre dans mes bêtises, répondit-elle avant d’hésiter.

Au vu du soupir de Chloé, elle comprit aussitôt que cette dernière avait deviné ce à quoi elle s’apprêtait à faire allusion.

— Pas aujourd’hui Kat, s’il te plaît. On en a déjà discuté, ma décision ne changera pas.

— Tu te proposes de m’aider, je peux bien le faire aussi, non ?

Chloé se gratta la nuque avant de lui faire totalement face depuis sa place sur le lit :

— Surement, et j’apprécie la pensée, mais je préfère me débrouiller. Ce n’est que l’affaire de quelques mois maintenant.

Kat hésita un instant avant de hocher la tête. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour comprendre les raisons pour lesquelles Chloé s’était tournée vers la prostitution de luxe. Hormis le fait que les études étaient relativement onéreuses aux Etats-Unis, Chloé, jeune femme seulement âgée de vingt-et-un ans, s’était malgré elle retrouvée confrontée à un inextricable problème de surendettement dont elle n’était pourtant pas responsable. Fille d’une mère accro aux jeux en tout genre, qui avait fait de nombreux crédits à la consommation, des prêts qu’elle n’avait jamais commencé à rembourser, Chloé s’était vue chaque mois obligée de devoir verser une somme monstrueuse auprès des banques ayant investi, sous prétexte que sa mère, dans son dos, l’avait inscrite comme co-emprunteur.

N’ayant personne pour l’aider financièrement, Chloé avait fini par se décider à devenir escorte, accompagnant des clients lors de soirées ou de dîners d’affaires afin de les mettre en valeur, ou pour leur tenir simplement compagnie le temps d’un week-end. Après avoir passé trois années à aller jusqu’à additionner trois boulots différents afin de financer ses études et rembourser ses prêts, ce choix lui avait semblé être judicieux à l’époque. Après tout, qui se plaindrait d’avoir simplement à faire la belle pendant quelques heures pour un cachet pouvant monter à plusieurs milliers de dollars ?

Cependant, et même si elle avait beau essayer de le cacher, Kat savait qu’elle détestait ce boulot. Étant déjà très sélective sur ses clients, elle le devenait de plus en plus et le manque de rentrée d’argent se faisait ressentir. Kat se demandait même parfois si elle n’était pas sa seule cliente sur plusieurs semaines.

Alors, petit à petit, elle avait commencé à lui proposer son aide, simplement parce qu’elle voulait mieux pour elle. Elle savait très bien ce qui circulait dans ces soirées et qu’un dérapage pouvait arriver à tout moment. Mais Chloé ne cessait de refuser catégoriquement.

Elle soupira. Je suppose que cela fait partie des raisons pour lesquelles les clients ne sympathisent normalement jamais avec les escortes.

— L’enveloppe est sur la table de chevet, répondit-elle finalement avant d’entrer dans la salle de bains, et de refermer la porte derrière elle.

 

Dans la pièce adjacente, une silhouette sombre quittait discrètement l’appartement, un sourire victorieux sur les lèvres.

Essaye de faire mieux, Daï-Natha.

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Commentaires
E
J’ai largement préféré la fin du chapitre !! Punaise ce mec là, le fantôme ou le démon je ne sais pas trop c’est vraiment un gros c.. !! J’espère qu’il va se prendre une sacrée branlée !!!
M
Première partie ... désagréable. Mais la deuxième partie, en douceur avec quelques pointes d'humour, est superbe. J'aime beaucoup Chloé, et la relation qu'elle a avec Kat. :)
I
Salut,<br /> <br /> Un chapitre fort en émotion.<br /> <br /> J'apprécie toujours autant. La suite ! :)
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