Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
⚢ Fictions lesbiennes ⚥
Mises à jour !

Nouveauté :
  FTF, STF ou TTF ? MPLC ! (One-shot bonus Le Bunker) de Claire_em

Projets en cours :
  ❂ Errance en co-écriture avec Claire_em (20% - 90 pages).
  ❂
εξέγερση - L’Insurrection des Arcans (Troisième et dernière partie).

Publicité
⚢ Fictions lesbiennes ⚥

Claire-em

7 août 2015

Chapitre 14

Le regard d’Elysia ne cessait de passer de l’une à l’autre tandis qu’elle se mordillait l’ongle du pouce. Ce n’était pas possible, il devait bien y avoir un moyen de les différencier, non ? Pourtant, elle avait beau chercher... elle ne voyait que la même fraîcheur de leurs visages fins, la profondeur de leurs yeux noisette qui venait renforcer la beauté de leurs sourires, laissant entrevoir un charisme naturel. Et c’était exactement ceux-là qui faisaient la rareté de leur beauté, douce et ténébreuse à la fois.

— Elle a les cheveux lisses, déclara soudainement Kat en défaisant l’élastique de sa sœur, assise à côté d’elle sur le canapé.

Elysia haussa un sourcil.

— Tu devrais peut-être te lisser les cheveux, tu es magnifique comme ça, sourit-elle avant de se mordre la lèvre tout en fronçant les sourcils. Enfin, elle est... et tu serais... bref, tu as compris.

— Je comprends surtout que tu as embrassé ma sœur pour ensuite me dire qu’elle est magnifique, marmonna Kat tout en croisant les bras sur sa poitrine.

Le sourire d’Elysia disparut et elle roula des yeux, ignorant le rire que la sœur de Kat essayait de retenir.

— Je croyais que c’était toi ! s’exclama-t-elle, exaspérée. Et j’ai dit que tu serais magnifique comme ça ! Et puis, de toute façon, tu ferais mieux de me la présenter au lieu de jouer la petite amie jalouse.

Kat haussa les sourcils, jetant un regard noir à sa sœur lorsque celle-ci laissa échapper un rire avant de soupirer, résignée.

— Ely, je te présente ma sœur, Mathilde. Mathilde, voici Elysia, ma petite amie.

Sa façon d’accentuer le « ma » fit sourire Elysia et elle vint s’emparer de la main que Mathilde lui tendait.

— Ravie de faire votre connaissance, dit-elle. Et, hum, désolée pour... enfin...

— Le baiser ? proposa Mathilde, une lueur malicieuse dans le regard. Ce n’est pas grave, j’ai connu bien pire comme accueil.

Kat se racla la gorge et Mathilde leva les yeux au ciel tout en s’emparant d’un coussin du canapé.

— Kat sait qu’elle n’a pas à s’inquiéter, dit-elle en remuant une main dans les airs. Nous sommes peut-être indissociables, mais nos caractères sont bien différents. Tout comme nos préférences sexuelles ; le touche minou n’a jamais été mon truc.

Elysia, qui venait de prendre une gorgée d’eau, avala aussitôt de travers. Kat vint lui frotter le dos tandis qu’elle toussait.

— C’est vraiment ta sœur ? lui demanda-t-elle enfin, incrédule.

— Malheureusement..., répondit Kat, l’air faussement désolé avant de rire quand elle reçut un coussin en plein visage. Comme elle te l’a dit, nous sommes assez différentes en ce qui concerne les goûts et les couleurs.

Elysia acquiesça tout en reportant son attention sur Mathilde. Même si elle venait tout juste de la rencontrer, elle devait bien admettre qu’elle possédait quelque chose de différent, de plus ouvert, de plus accessible, là où Kat avait tendance à se tenir en retrait et être plutôt renfermée. Elle dégageait aussi quelque chose de pétillant, de frais, d’espiègle, que Kat ne dévoilait généralement qu’une fois en confiance et à l’aise avec la personne.

La différence semblait aussi se porter sur le choix de leurs tenues vestimentaires, Mathilde paraissait très féminine, si Elysia pouvait en juger par le faible maquillage qui recouvrait son visage, ses bijoux, ses vêtements cintrés et ses talons. Kat était bien plus simple et naturelle, mais elle n’en était pas moins féminine pour autant, surtout quand elles sortaient en soirée... Elysia sourit, elle la trouverait de toute façon magnifique dans n’importe quoi.

— Ce n’est peut-être pas plus mal, non ? remarqua-t-elle enfin. C’est assez difficile de s’affirmer comme ça, je pense qu’entre jumelles, ça doit être encore plus dur...

— Avoir des traits identiques n’aide pas, en effet, acquiesça Mathilde. Mais papa a toujours fait en sorte qu’on puisse nous distinguer. Puis, arrivées à un âge où on était assez grandes pour nous occuper de nous-même, on a poursuivi dans la même lignée.

Elle échangea un regard plein de malice avec Kat avant d’ajouter :

— Mais ça a aussi ses avantages.

Elysia fronça légèrement les sourcils, intriguée, mais aussi appréhensive.

— Du genre... ?

— On adorait échanger nos places. Kat a même passé un oral d’espagnol à ma place lors de nos examens terminaux au lycée, sourit fièrement Mathilde. Et moi ses épreuves d’histoire-géo.

Elle se pencha légèrement afin de murmurer de manière conspiratrice :

— Quand on sait qu’elle plaçait Denver dans le Kentucky...

— Et que tu ne savais même pas quel chiffre venait après dix en espagnol ! s’exclama aussitôt Kat en lui envoyant à son tour un coussin en plein visage.

Mathilde rit de plus belle et Elysia ne put s’empêcher de sourire face à leurs pitreries.

— Vous n’avez pas intérêt à jouer à ce petit jeu pendant ton séjour ici, les prévint-elle néanmoins, les yeux plissés.

Mathilde éclata aussitôt de rire.

— Avec la crise de jalousie qu’un simple petit bisou a provoquée, crois-moi, Kat n’accepterait jamais de toute façon.

L’air grognon de Kat confirma ses propos, mais l’étincelle qui brillait dans le regard de Mathilde ne la rassura guère.

Oh bon sang, dans quoi est-ce que je me suis fourrée, moi, encore ?

💕

Le doux touché d’une main contre sa joue, son prénom doucement murmuré tandis qu’un corps doux et chaud enjambait sa taille poussa Elysia à quitter le pays des rêves le lendemain matin. Souriant, elle ouvrit les yeux et croisa aussitôt un regard noisette brillant de malice encadré par de longs cheveux bruns... bien trop lisses pour être ceux de Kat.

— Han, Mathilde ! s’exclama-t-elle en tirant la couette par-dessus sa tête. T’avais dit que tu ne t’amuserais pas à ça !

Mathilde la lui enleva aussitôt des mains.

Arg !

— Oh ça va, Ely, je t’ai déjà dit que je n’étais pas intéressée par le touche minou.

— Va dire ça à Shelley alors, marmonna Elysia tout en regonflant son oreiller et en se repositionnant plus confortablement.

Mathilde haussa les sourcils.

— Kat t’a parlé de ça ? s’étonna-t-elle. Merde, je ne savais même pas qu’elle était au courant.

Elysia écarquilla les yeux. Oh, la boulette. Mathilde et Shelley étaient meilleures amies depuis l’enfance, et, arrivée l’adolescence, elles avaient voulu savoir ce que ça faisait d’embrasser un garçon. Alors, comme beaucoup, elles avaient fini par décider d’essayer toutes les deux. Ce qui était amusant dans l’histoire selon Elysia, c’était qu’elles n’avaient pas pu aller plus loin qu’un simple petit bisou, puisque Kat était entrée dans la chambre juste à ce moment-là. La seule chose qui les avait sauvées de l’embarras était que Kat était tellement concentrée sur le livre qu’elle tenait entre les mains qu’elle n’avait rien remarqué du tout, et le temps qu’elle relève enfin la tête, Mathilde et Shelley s’étaient déjà éloignées l’une de l’autre depuis un moment. La seule chose qui aurait pu les trahir était la rougeur qui recouvrait leurs traits, mais Kat ne s’était pas attardée.

En général, elle et Mathilde se disaient tout. C’était, au jour d’aujourd’hui, la seule chose que Mathilde lui avait caché, d’abord par embarras, puis parce qu’elle avait simplement oublié avec le temps.

— Euh, non, balbutia Elysia.

— Non ? demanda Mathilde, confuse. Comment peux-tu être au courant si...

— Hé toi, s’exclama Kat en entrant dans la pièce et coupant par la même occasion la parole à sa sœur. Si tu passes de l’autre côté de la barrière, ais au moins la décence de te trouver ta propre copine. 

Mathilde ricana aussitôt et elle s’écarta d’Elysia afin de s’assoir à côté d’elle, en tailleur.

— Non, répondit-elle en secouant la tête. Elle est certes très jolie, il lui manque cependant une chose qui m’est indispensable, poursuivit-elle en posant son regard sur ce qu’Elysia devina être son entre-jambe.

Cette dernière haussa les sourcils d’incrédulité.

— Ils ont inventé les vibromasseurs, tu sais, sourit Kat par-dessus son épaule tandis qu’elle farfouillait dans l’armoire.

Mathilde leva aussitôt les mains au ciel.

— Bah voilà, où est l’intérêt d’être lesbienne si c’est pour utiliser un vibro, hein ?

— Parce que c’est plus simple que de demander à un homme de porter des faux seins ? ricana aussitôt Kat.

Elysia grogna tout en se couvrant le visage de ses mains. Je vois, l’une sort une bêtise, et l’autre répond aussitôt avec une de son propre cru. J’ai à faire à de vraies adolescentes, c’est pas possible.

— Oooh tu ne m’avais pas dit qu’elle était timide, la taquina Mathilde auprès de Kat.

— Je ne suis pas timide, gronda Elysia tout en repoussant la couette et s’asseyant sur le rebord du lit. Je n’ai simplement pas eu mon baiser du matin, poursuivit-elle en lançant un regard appuyé en direction de Kat suivit d’un sourcil haussé.

Des bras vinrent aussitôt encercler sa taille par derrière.

— Oh mais fallait le dire ma chérie, répondit Mathilde en venant l’embrasser sur la joue. Ça va mieux maintenant ?

Elysia laissa retomber son visage entre ses mains, dépitée.

— Kat ? gémit-elle.

Du mouvement lui parvint et les bras de Mathilde la quittèrent aussitôt, le matelas bougeant légèrement sous elle.

— Je vous laisse, dit Mathilde en sautant du lit, je n’ai pas envie que vous me coupiez l’appétit !

Elysia rit aussitôt avant d’être interrompue par des lèvres se posant sur les siennes pour un langoureux baiser.

— Hmm, ronronna-t-elle contre la bouche de Kat. Ah là, c’est mieux.

— Je suis entièrement d’accord, sourit Kat avant de lui voler un autre baiser. Désolée pour Mathilde, elle est... toujours comme ça.

Elysia lâcha un rire.

— T’en fais pas, la rassura-t-elle. Elle n’est pas méchante, elle est même plutôt amusante. Et puis, ça fait plaisir de vous voir réunies.

Kat acquiesça tout en prenant place à ses côtés.

— Je ne sais pas si c’est parce qu’elle est ma sœur, mais elle est la seule dont la présence ne m’a jamais posé problème, surtout après ce qu’il m’est arrivé, tu sais... à l’armée. Avec Lyna et Tawny, j’étais... mal à l’aise, embarrassée. Mais avec Mathilde, ça a toujours été différent.

— Hmm, il paraît que les jumeaux ont un lien particulier, dit Elysia, ses doigts glissant dans le cou de Kat d’un air absent, souriant légèrement face à l’incroyable douceur de sa peau. Ça vient peut-être de là.

Kat haussa les épaules.

— Peut-être, admit-elle avant de s’emparer de la main d’Elysia et de l’embrasser doucement.

Elysia soupira d’aise puis fronça les sourcils lorsqu’une question qu’elle voulait poser à Kat lui revint soudainement à l’esprit.

— Tu sais ce qui l’a fait revenir en ville ?

Kat prit une profonde inspiration qu’elle relâcha doucement.

— Elle vient de mettre fin à une relation de plus de sept ans, répondit-elle. La flamme s’est éteinte, elle s’ennuyait.

— Oh. Et... elle va bien ?

Kat lui sourit doucement.

— Sept ans, c’est long, les sentiments se sont taris, mais au fond, Aaron comptera toujours énormément pour elle. Elle a su dire stop avant qu’il ne soit trop tard, mais ce n’est pas évident pour autant. Je pense que c’est pour ça qu’elle a tenu à revenir ici, dans notre ville natale.

— Hmm, elle a envie de retomber sur ses pieds avant d’être prête pour un nouveau départ.

— Quelque-chose comme ça, oui, sourit Kat avant de froncer les sourcils. Ils avaient également des différences d’opinions, Mathilde pense que cela aurait de toute façon fini par les séparés.

Elysia lui offrit un regard confus.

— Comme ?

— Ma sœur ne veut pas d’enfants.

Un rire s’échappa des lèvres d’Elysia malgré elle.

— Comment peut-on ne pas vouloir d’enfants ? dit-elle en secouant légèrement la tête.

Kat se leva aussitôt du lit pour retourner vers l’armoire et au vu de la tension qui habitait ses épaules, Elysia réalisa avec surprise qu’elle était sérieuse. Elle se mordit la lèvre tout en la suivant du regard, regrettant soudainement la réaction qu’elle avait eue.

Bravo Elysia, tu penses pouvoir faire encore plus insensible ?

Ses doigts vinrent tripoter le couvre lit et elle s’apprêtait à reprendre la parole lorsque la voix de Kat lui parvint enfin.

— Peut-être parce qu’elle n’en ressent simplement pas l’envie, lui dit-elle simplement.

Tu n’en ressens pas l’envie ? demanda aussitôt Elysia.

Kat connaissait peut-être sa sœur mieux que quiconque, sa réaction la poussait cependant à penser que Mathilde n’était peut-être plus le sujet central de leur conversation.

Kat se retourna subitement et observa Elysia comme si elle avait perdu la tête.

— Bien sûr que non ! s’exclama-t-elle, incrédule. Tu as perdu l’esprit ou quoi ?

Elysia cligna des yeux, surprise. Elle ne sut si c’était ce que Kat venait de lui dire, ou le ton — dur — qu’elle venait d’employer, mais elle sentit son ventre se serrer soudainement tandis que la colère montait à son tour en elle. De quel droit lui parlait-elle de la sorte ? Comment pouvait-elle sous-entendre une chose pareille ? Elle avait l’impression d’avoir dormi pendant des semaines et de se réveiller soudainement et ne plus rien comprendre.

— Aux dernières nouvelles, ma tête allait très bien, répondit-elle sarcastiquement en se levant à son tour. Par contre, la tienne, je n’en suis pas sûre. Ce n’est pas moi qui ne veux pas d’enfants, hein !

En réponse, Kat s’approcha d’elle, les traits durs et la respiration saccadée. Un de ses doigts vint se placer contre la poitrine d’Elysia et elle tapa frénétiquement au fur et à mesure qu’elle lui répondait :

— Surement parce que tu n’as pas été violée, et tu n’as pas eu à avorter !

Sa voix était montée crescendo pour finalement hurler le dernier mot et Elysia sentit le sang quitter son visage. Sa colère s’évapora et elle se retrouva là, à la fixer bêtement, alors que le silence les entourait à nouveau, pesant, assourdissant, que seules leurs respirations saccadées brisaient.

Un léger raclement les poussa à tourner la tête, et elles virent Mathilde les observer depuis le chambranle de la porte, hésitante.

— Hum, tout va bien ?

Kat laissa retomber sa main tout en soupirant, et elle se recula, évitant le regard d’Elysia.

— Parfaitement, répondit-elle d’une voix à peine plus haute qu’un murmure. J’ai besoin d’aller faire un tour, m’attendez pas pour déjeuner, ajouta-t-elle en quittant la pièce.

Son ton empli de douleur accabla aussitôt Elysia et elle serra ses bras contre son ventre, comme pour calmer la peine qu’elle ressentait.

Mathilde suivit Kat s’éloigner du regard avant de reporter son attention sur Elysia.

— Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda-t-elle d’un ton concerné.

Elysia prit place sur le lit et s’empara d’un oreiller qu’elle serra contre elle.

— J’ai merdé, répondit-elle simplement, les yeux embués.

La dernière chose que son esprit enregistra fut un bras enserrant sa taille et une main guidant sa tête contre une épaule accueillante.

Publicité
Publicité
Commentaires
E
Ça sent mauvais cette histoire encore... surtout que j’y pense si Elysia doit redevenir un ange, elles vont se séparer... c’est la mer.. ça ne me plaît pas je vais voir la suite !!
E
J'aimerais bien !!! <br /> <br /> <br /> <br /> J'aimerais bien savoir exactement ce qui a bien pu se passer l'année précédente !??<br /> <br /> <br /> <br /> Chapitre très bien écrit néanmoins trop court !!
M
https://www.youtube.com/watch?v=ahUo8bojQBs<br /> <br /> Moi, j'arrive après la bataille et c'est encore meilleur.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci Kelsey pour toutes les suites. Personnellement , je n'ai jamais douter de ton sadisme. Jamais.<br /> <br /> <br /> <br /> EeeM, le sens-tu ce parfum si particulier qui embaume ce chapitre ? <br /> <br /> C'est Rupture N°5 de Chanel.
K
Contente une fois encore que ce chapitre t'aies plu, merci Milie :) <br /> <br /> <br /> <br /> La suite sera là lundi ;)
M
En général, quand il se passe des trucs gênants comme ça (le baiser à la mauvaise sœur) dans un film, je me cache les yeux en attendant que le malaise des personnages passe. Je viens de me rendre compte que c'était pas vraiment possible quand je lis un récit...<br /> <br /> En tout cas, j'ai beaucoup ri pendant ce chapitre. Mais la fin n'est pas drôle du tout ! Je me suis demandée si cette colère soudaine et la phrase assez horrible dite par Elysia (elle a quand même insinué que Kat n'était pas normale pcq elle ne voulait pas d'enfants ...) n'avait pas été causée par la vilaine Targa.<br /> <br /> Hâte de lire la suite ! :)
Publicité